DUBAÏ : Les séparatistes du sud du Yémen ont annoncé mercredi la suspension de leur participation à des pourparlers à Ryad sur un partage du pouvoir avec le gouvernement, dans un nouveau revers pour un processus de paix fragile.
Le Conseil de transition du Sud (STC) a précisé, dans un communiqué, avoir informé les autorités saoudiennes de "la suspension de sa participation aux consultations en cours pour la mise en œuvre de l'accord" de Ryad.
L'accord, conclu à la fin de l'année dernière, visait à rapprocher le STC et le gouvernement, qui entretiennent des relations difficiles bien qu'ils combattent dans le même camp face aux rebelles Houthis dans le conflit qui déchire le Yémen depuis plus de cinq ans.
Contestant l'autorité du gouvernement reconnu par la communauté internationale sur les régions du Yémen qui échappent aux Houthis, le STC a proclamé en avril l'autonomie du Sud.
Cette instance est revenue sur sa décision fin juillet se disant prête à appliquer l'accord de Ryad.
Mercredi, elle a cependant invoqué plusieurs raisons pour justifier la suspension de sa participation aux pourparlers avec le gouvernement, dont une "escalade militaire (du gouvernement contre ses forces) dans la province d'Abyane et la paralysie des services publics" dans le Sud.
Mais le vice-président du STC, Hani Ben Brik, a déclaré dans un tweet que les séparatistes restaient engagés par l'accord de Ryad et que leur démarche visait à faire pression pour le faire appliquer.
L'accord de Ryad prévoit notamment un nouveau gouvernement avec la participation des séparatistes, basés à Aden.
Le Yémen est déchiré par une guerre qui oppose le gouvernement, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils et provoqué la pire crise humanitaire dans le monde, d'après diverses ONG et l'ONU.