AL-MUKALLA : Près de 1 000 combattants houthis ont été tués et des centaines d’autres blessés ou capturés ces quatre derniers jours dans de violents affrontements avec les forces gouvernementales et des membres de tribus alliées, dans diverses zones contestées de la province centrale de Marib. C’est ce qu’ont déclaré jeudi des médias locaux et des responsables du gouvernement.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont intensifié leurs attaques contre les villes de Serwah et Helan dans la province de Marib, pour tenter de s'emparer de la ville de la capitale de la région, Marib, riche en pétrole et en gaz.
« Au cours des quatre derniers jours, les combats à Marib ont tué 966 Houthis, y compris des officiers supérieurs. Leurs corps sont toujours sur les champs de bataille », a déclaré par téléphone à Arab News un officier de l'armée basé à Marib, souhaitant rester anonyme.
Des dizaines de soldats gouvernementaux et leurs alliés tribaux seraient également morts dans les combats.
Mercredi, au moins 35 combattants houthis se sont livrés aux forces gouvernementales lors de l’attaque de leurs positions à Serwah dans la province de Marib, selon des commandants locaux de l’armée.
Le même jour, des commandants supérieurs de l'armée à Marib ont assisté aux funérailles du brigadier Mohammed Ali Alroken, commandant de la 122e brigade d'infanterie, tué au combat dans la province septentrionale de Jawf.
Les commandants de l'armée locale affirment que des avions de combat appartenant à la coalition arabe ont visé des sites et des renforts militaires houthis. Jeudi, la télévision d'État a diffusé des images d'une fumée dense s'échappant des sites houthis des régions montagneuses de Serwah.
Malgré les lourdes pertes subies, les médias officiels houthis et les partisans des Houthis sur les réseaux sociaux affirment que la milice, soutenue par l'Iran, a gagné du terrain dans la province et qu’elle est sur le point de prendre le contrôle de la ville de Marib.
L'escalade des combats survient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies et Martin Griffiths, l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, ont appelé les factions en guerre à interrompre toutes les opérations militaires à Marib, afin de ne pas compromettre la paix dans une ville qui abrite actuellement des centaines de milliers de personnes déplacées qui s’y sont réfugiées ces cinq dernières années après avoir fui leurs maisons dans le Nord.
De nombreuses organisations humanitaires locales et internationales ont averti que les attaques des Houthis contre la ville avaient créé la panique parmi les habitants.
Dans la province voisine, Al-Bayda, le brigadier Abdelrab al-Asbahi, commandant de l'axe Al-Bayda, a déclaré mercredi qu'au moins 60 Houthis avaient été tués lors de violents combats contre les forces gouvernementales dans le district de Qania.
Le commandant yéménite a ajouté que les soutiens aérien et logistique de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et des membres des tribus locales avaient permis à ses troupes de repousser les attaques contre les Houthis dans la région.
Le lieutenant-général Sagheer ben Aziz, chef d’état-major de l’armée, a renouvelé sa promesse de vaincre les Houthis sur le champ de bataille et de les chasser des zones sous leur contrôle, y compris de la capitale, Sanaa.
S'adressant à un rassemblement de soldats de l'armée à Marib mercredi, Sagheer ben Aziz a remercié la coalition dirigée par l'Arabie saoudite pour son soutien et a souligné que l'armée et les membres des tribus alliées étaient « déterminés à expulser les Houthis de toutes les régions du Yémen ».