Comme l’on s’y attendait, le démarrage, hier, des travaux du Conseil national de l’Union générale tunisienne du travail a donné lieu à la polémique que les syndicalistes redoutaient depuis que le bruit a couru sur l’éventualité de l’amendement de l’article 20 des statuts de l’organisation dans le but d’offrir à Noureddine Taboubi, secrétaire général actuel de la centrale ouvrière, et à ses principaux lieutenants la chance de postuler à un troisième mandat successif de cinq ans au sein du bureau exécutif, contrairement à ce que prévoit l’article en question qui limite l’accession au bureau exécutif à deux mandats consécutifs, soit dix ans de suite de commandement aux plus hautes sphères à la place Mohamed-Ali.
Hier, Noureddine Taboubi et ses adjoints les plus médiatisés et les plus influents sur la scène syndicale se sont mobilisés pour convaincre les quelque six cents cadres syndicaux participant aux travaux du Conseil national que «l’étape sensible que traverse notre pays, marquée par une crise politique et la détérioration des secteurs socioéconomiques, requiert davantage de vigilance et de responsabilité», comme le souligne le patron de l’Ugtt lui-même.
Le mot d’ordre est ainsi lancé et l’heure est à «la définition de la vision de l’organisation et de ses choix stratégiques à même de consolider son rôle national pour la défense des droits des travailleurs».