Le « Métro » de Gaza, ces tunnels cible principale des raids israéliens

Une photo prise le 13 janvier 2021 montre du matériel de forage israélien utilisé pour rechercher des tunnels d'infiltration à la frontière Gaza-Israël, à l'est de Khan Yunis au sud de la bande de Gaza. (Said Khatib/AFP)
Une photo prise le 13 janvier 2021 montre du matériel de forage israélien utilisé pour rechercher des tunnels d'infiltration à la frontière Gaza-Israël, à l'est de Khan Yunis au sud de la bande de Gaza. (Said Khatib/AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 21 mai 2021

Le « Métro » de Gaza, ces tunnels cible principale des raids israéliens

  • Pour contourner le blocus israélien contre la bande de Gaza, les Palestiniens ont creusé des centaines de tunnels sous la frontière de 14 kilomètres avec le Sinaï égyptien
  • Des combattants, parfois planqués jusqu'à 30 ou 40 mètres sous terre, peuvent s’y protéger des frappes tandis que des lance-roquettes peuvent en sortir par un système de trappe

JÉRUSALEM : Tout au long de son opération militaire à Gaza, l'armée israélienne a multiplié les frappes contre le "Métro", un réseau complexe de galeries souterraines permettant aux combattants du Hamas de circuler à l'ombre du regard des drones et de frapper Israël sans prévenir.

Pour contourner le blocus israélien contre la bande de Gaza, imposé après la prise du pouvoir dans l'enclave par le mouvement islamiste Hamas en 2007, les Palestiniens ont creusé des centaines de tunnels sous la frontière de 14 kilomètres entre ce territoire et le Sinaï égyptien.

But de la mission: faire circuler des gens, des biens, mais aussi des armes et des munitions entre Gaza et le reste du monde.

Pendant des années le Hamas et le Jihad islamique ont ainsi fait entrer des roquettes acheminées depuis l'Iran vers le Soudan, puis, par des réseaux de contrebande, vers l'Egypte avant d'arriver à Gaza.

Ces dernières années, l'Egypte, à la demande d'Israël, a inondé et détruit ces tunnels. Lors de la guerre de Gaza de 2014, l'armée israélienne avait aussi mené une opération au sol et pilonné des tunnels permettant de sortir de l'enclave.

"Mais depuis 2014, la principale mission du Hamas a été de développer un réseau de tunnels souterrains permettant de circuler à travers Gaza", souligne un responsable militaire israélien, chiffrant à 500.000 dollars le coût de construction de chaque kilomètre de galerie.

Des combattants et des commandants, parfois planqués jusqu'à 30 ou 40 mètres sous terre, peuvent y circuler et se protéger des frappes tandis que des batteries de lance-roquettes cachées à quelques mètres de profondeur peuvent en sortir par un système de trappe pour tirer rapidement et se cacher à nouveau, selon des images de l'armée.

Toile souterraine

"Nous ne savons pas exactement où sont tous ces tunnels (...) Mais nous estimons que nous en avons détruit environ 100 kilomètres", ajoute le haut responsable israélien, soutenant que chaque "brigade" du Hamas contrôle une partie des tunnels qui forment une vaste toile souterraine.

Dans la nuit de 13 au 14 mai, l'armée a tenté de créer l'impression que ses troupes allaient entrer dans Gaza pour pousser les combattants du Hamas à se réfugier dans certains tunnels et ensuite bombarder intensément depuis les airs cette fourmilière humaine.

Les militaires ont dans un premier temps affirmé avoir tué de "nombreux" membres du Hamas, sans toutefois en préciser le nombre.

"La frappe dans les tunnels a été mortelle. Mais les experts (de l'armée, ndlr) chargés de prévoir les dégâts infligés ont échoué à prendre en compte les effets des frappes sur les maisons sous lesquelles les tunnels ont été creusés", notait vendredi le quotidien Yediot Aharonoth.

Dans le quartier d'Al-Rimal, en bord de mer dans la ville de Gaza, des maisons se sont ainsi effondrées à la suite de frappes israéliennes car leurs fondations n'ont pas tenu, faisant de nombreux morts, selon les autorités locales.

Quelques heures après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et les mouvements armés palestiniens vendredi, les secouristes ont retrouvé les corps de cinq combattants et une dizaine de survivants, tous membres des brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, dans un tunnel près de Khan Younès, sans le sud de l'enclave.

Au fur et à mesure des recherches dans les décombres de ces tunnels, dont l'étendue est difficile à déterminer de source indépendante, le bilan à Gaza de ces 11 jours d'affrontements avec Israël pourrait encore s'alourdir.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.