Trêve à Gaza, nouveaux heurts sur l'esplanade des Mosquées

Des Palestiniens fuient les grenades lancées par la police israélienne devant le Dôme du Rocher dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, alors qu'un cessez-le-feu est entré en vigueur entre le Hamas et Israël (AP)
Des Palestiniens fuient les grenades lancées par la police israélienne devant le Dôme du Rocher dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, alors qu'un cessez-le-feu est entré en vigueur entre le Hamas et Israël (AP)
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Publié le Samedi 22 mai 2021

Trêve à Gaza, nouveaux heurts sur l'esplanade des Mosquées

  • Biden appelle à saisir « une vraie opportunité » d'avancer vers la paix entre Israéliens et Palestiniens, Blinken au Moyen-Orient « dans les prochains jours »
  • Le président US exprime sa « sincère reconnaissance » à l'Egypte, parraine des négociations et chargée de surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu dans les deux camps

GAZA CITY/JERUSALEM : Après d'intenses tractations diplomatiques, le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi matin. En dépit de cette trêve tant attendue à Gaza, les tensions ne sont pas retombées du côté de Jérusalem-Est. 

De nouveaux heurts ont en effet éclaté entre fidèles palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est occupée, deux semaines après des accrochages similaires qui ont conduit à une flambée de violences en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Les affrontements ont débuté après la grande prière  du vendredi à laquelle ont participé une foule de Palestiniens. Des projectiles ont été lancés en direction des forces israéliennes présentes sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, a rapporté la police, en faisant état d'une "émeute". Des médias locaux ont également fait état de blessés palestiniens, cibles de balles en caoutchouc israéliennes lors de ces affrontements.

A Gaza toutefois, pas d'avions de combat dans le ciel et pas d'alertes à la roquette: le calme est revenu vendredi matin dans la bande de Gaza et en Israël après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu qui a mis fin à 11 jours d'hostilités sanglantes. 

Dans l'heure avant l'entrée en vigueur de la trêve, à 02H00 (23H00 GMT), des habitants de la bande de Gaza faisaient toujours état de bombardements et des sirènes d'alarme prévenaient toujours des habitants du sud d'Israël de tirs de roquettes.

Mais dès l'entrée en vigueur de la trêve, des milliers de Palestiniens ont célébré l'événement dans les rues du centre de Gaza City. 

Et des manifestations de joie se sont aussi multipliées dans des villes de la Cisjordanie occupée, tandis que l'armée israélienne ne faisait mention d'aucune nouvelle alerte à la roquette. 

 

 

La France salue la cessation des hostilités

"Je salue la cessation des hostilités intervenue cette nuit", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, en relevant lui aussi "le rôle fondamental de l'Egypte" pour y parvenir.

"L'escalade des derniers jours souligne la nécessité d'une relance d'un véritable processus politique entre les parties", a-t-il souligné.

La trêve doit maintenant "être pérennisée à travers des arrangements durables de cessez-le-feu" et "permettre un réengagement humanitaire", notamment à Gaza, a-t-il souligné.

 

Cet accord a été favorisé par l'Egypte, puissance régionale entretenant à la fois des relations avec Israël et le Hamas, mouvement considéré comme « terroriste » par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Le président américain Joe Biden a estimé jeudi, peu avant son entrée en vigueur que le cessez-le-feu à Gaza était en fait « une vraie opportunité » d'avancer vers la paix entre Israéliens et Palestiniens, tout en exprimant sa « sincère reconnaissance » à l'Egypte pour son rôle dans les négociations.

« Je suis convaincu que les Palestiniens et les Israéliens méritent tout autant de vivre en sécurité et de jouir d'un même niveau de liberté, de prospérité et de démocratie », a déclaré M. Biden depuis la Maison Blanche.

Et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à une « reconstruction et un rétablissement rapides et durables qui soutiennent le peuple palestinien et renforcent leurs institutions ».

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra au Moyen-Orient « dans les prochains jours » pour y rencontrer ses homologues « israélien, palestinien et régionaux » et « travailler ensemble à la construction d'un avenir meilleur pour les Israéliens et les Palestiniens », a annoncé jeudi le département d'Etat.

Le cessez-le-feu est tombé après une réunion du cabinet de sécurité israélien - regroupant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l'état-major de l'armée et des services de renseignement - qui a « accepté à l'unanimité » l'initiative égyptienne de « cessez-le-feu bilatéral sans condition ».

Dans la foulée, le Hamas et le Jihad islamique --autre groupe armé palestinien de Gaza-- ont confirmé l'entrée en vigueur dès 02H00 locales vendredi (23H00 GMT) de cette trêve annoncée après plus de dix jours d'affrontements sanglants avec Israël.

« Nous avons été informés par les frères égyptiens qu'un accord avait été conclu pour un cessez-le-feu bilatéral et simultané dans la bande de Gaza, à partir de 02H00 du matin », a déclaré le bureau politique du Hamas dans un communiqué.

« La résistance palestinienne respectera cet accord aussi longtemps que l'occupation (nom donné par le Hamas à Israël, NDLR) le respectera », a-t-il poursuivi.

Le Hamas revendique une «victoire» saluée par le Hezbollah

Le Hamas revendique la "victoire" dans sa confrontation armée avec Israël, a affirmé un haut responsable du mouvement devant des milliers de personnes réunies vendredi pour des manifestations de joie à Gaza City, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu avec l'Etat hébreu.


"Ceci est l'euphorie de la victoire", a lancé Khalil al-Hayya, numéro deux du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, lors d'un discours devant des manifestants en liesse, promettant en outre de "reconstruire" les maisons détruites par les frappes israéliennes.

De son côté, le mouvement libanais Hezbollah, bête noire d'Israël, a salué vendredi une "victoire historique" des factions palestiniennes à Gaza après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu avec l'Etat hébreu pour cesser les hostilités meurtrières.

Allié de Téhéran, un autre ennemi juré d'Israël contre qui il a combattu à plusieurs reprises ces dernières décennies, le Hezbollah soutient traditionnellement le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans l'enclave palestinienne de Gaza.


"Le Hezbollah félicite le peuple palestinien héroïque et sa vaillante résistance pour la victoire historique remportée (...) contre l'ennemi sioniste", a indiqué dans un communiqué le mouvement chiite armé, poids lourd de la politique libanaise mais considéré comme un groupe "terroriste" par Israël et les Etats-Unis.


Le Hezbollah "salue en particulier les résistants, les martyrs, les blessés et leurs familles" tout comme "la direction des factions de la résistance palestinienne, qui étaient à la hauteur de cette bataille".

 

Netanyahou prévient, l’armée israélienne «répondra fermement» à toute nouvelle attaque

S'adressant à des journalistes au quartier général de l’armée à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a affirmé que 90% des roquettes tirées depuis Gaza ont pu être interceptées par le Dôme de fer, ajoutant que 1000 d'entre elles  ont été tirées sur Ashkelon et le sud d’Israël.

 

Netanyahou s’est également félicité de la prestation de l’armée israélienne, affirmant qu’«aucune autre armée n’aurait pu mener une telle opération avec des dégâts aussi minimes pour les civils» et soulignant que les tunnels du Hamas à Gaza ont été détruits.

 

Enfin, le Premier ministre a prévenu que l’armée israélienne «répondra fermement» à toute nouvelle attaque et que les «émeutiers» à l’intérieur d’Israël paieront un lourd tribut.

 

Ce discours de Netanyahou est intervenu quelques minutes seulement avant de nouveaux heurts entre Palestiniens et la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées. 

gaza
Cette petite fille est assise devant ce qui reste de sa maison, endommagée par les raids israéliens. (AFP). 

Affaiblir le Hamas?

Le Hamas avait lancé les hostilités le 10 mai en tirant des salves de roquettes vers Israël en « solidarité » avec les centaines de Palestiniens blessés lors d'affrontements avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam.

Après ces tirs de roquette, Israël a lancé une opération visant à « réduire » les capacités militaires du Hamas en multipliant les frappes aériennes contre ce micro-territoire de deux millions d'habitants sous blocus israélien depuis presque 15 ans.

De leur côté, le Hamas et le Jihad ont lancé plus de 4300 roquettes vers Israël, des tirs d'une intensité inégalée contre l'Etat hébreu, qui dispose d'un bouclier antimissile ayant permis d'intercepter 90% de ces projectiles.

Les affrontements ont fait au moins 232 morts côté palestinien, dont 65 enfants et de nombreux combattants du Hamas et du Jihad islamique, et 12 morts en Israël.

 

Berlin appelle à régler les « causes profondes » du conflit

Le chef de la diplomatie allemande a salué vendredi le cessez-le-feu entré en vigueur entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza mais estimé qu'il fallait désormais "s'attaquer aux causes profondes" du conflit.


"C'est bien qu'un cessez-le-feu intervienne" et qu'il n'y ait "plus de victimes", s'est réjoui sur Twitter Heiko Maas, tout juste rentré d'une visite en Israël et dans les territoires palestiniens.


Le ministre du gouvernement d'Angela Merkel a adressé un "grand merci à l'Egypte pour sa médiation" qui a abouti au cessez-le-feu.


"Il est maintenant temps de s'attaquer aux causes profondes, de rétablir la confiance et de trouver une solution au conflit du Proche-Orient", a conclu M. Maas.

 

 

 

 

Les réactions internationales au cessez-le-feu

Union européenne: 

L'Union européenne s'est félicitée vendredi du cessez-le-feu entré en vigueur entre Israël et le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza et s'est engagée à soutenir les efforts en vue d'une "solution politique" à long terme. 
"L'Union européenne se félicite du cessez-le-feu annoncé mettant fin à la violence à Gaza et dans ses environs. Nous félicitons l'Égypte, le Qatar, les Nations unies, les États-Unis et d'autres qui ont joué un rôle de facilitateur à cet égard", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué. 
"Nous sommes consternés et regrettons les pertes de vies humaines de ces 11 derniers jours. Comme l'UE n'a cessé de le répéter, la situation dans la bande de Gaza est depuis longtemps intenable", a-t-il ajouté.
"Seule une solution politique apportera une paix durable et mettra fin une fois pour toutes au conflit israélo-palestinien. Rétablir un horizon politique vers une solution à deux États reste de la plus haute importance", a poursuivi le chef de la diplomatie européenne.
Il a assuré que "l'UE est prête à soutenir pleinement les autorités israéliennes et palestiniennes dans ces efforts".
"L'UE renouvelle à cette fin son engagement avec les principaux partenaires internationaux, notamment les États-Unis, et d'autres partenaires dans la région, ainsi qu'avec le Quartette pour le Proche-Orient", a-t-il poursuivi.

Chine: 

La Chine s'est félicitée du cessez-le-feu et a annoncé l'envoi d'une aide humanitaire à destination des Palestiniens.

"La Chine salue le cessez-le-feu entre les deux parties et espère que les deux camps respecteront sérieusement le cessez-le-feu et la fin des violences", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian. 

"La communauté internationale doit promouvoir le retour des discussions de paix entre la Palestine et Israël, et trouver une solution à deux Etats juste, durable et complète", a-t-il poursuivi.

La Chine s'est engagée à envoyer une aide d'urgence d'un million de dollars aux Palestiniens, puis un deuxième don du même montant à destination de l'UNRWA, l'agence onusienne d'aide aux réfugiés. La Chine va aussi expédier 200 000 doses de vaccins contre le Covid-19 aux Palestiniens. 

"La Chine apprécie la médiation de l'Egypte, des Nations unies et des autres parties", a ajouté Zhao Lijian. 

Le pape: 

"Je remercie Dieu pour la décision de mettre fin aux conflits armés et aux actes de violence, et je pris pour la poursuite des processus de dialogue et de paix", a déclaré le pape François à des ambassadeurs au Saint-Siège, appelant les catholiques à prier "pour que les Israéliens et les Palestiniens puisse trouver le chemin du dialogue et du pardon". 

              


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com