LONDRES: La communauté internationale doit faire plus dans le but de tenir Israël pour responsable du potentiel «génocide» et des violations du droit international contre les Palestiniens, a affirmé jeudi un groupe d'experts juridiques.
Des panelistes issues des secteurs juridique et des droits de l'homme ont discuté des dernières violences à Gaza et à Jérusalem-Est entre Israël et le groupe palestinien du Hamas, lors d'une conférence virtuelle du Centre de Cambridge pour les études sur la Palestine.
L’avocat palestinien des droits de l'homme Raji Sourani estime que les gouvernements du monde n’ont pas fait grande chose pour les Palestiniens, qui, selon lui, sont décimés par «l'une des armées les plus techniquement avancées au monde». Un carnage qui se poursuit malgré une vague de solidarité citoyenne internationale avec la Palestine et des protestations contre les actions d’Israël ces derniers jours.
La question de savoir si le comportement d'Israël dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem constitue un génocide du point de vue juridique doit à présent être sérieusement discutée à un haut niveau, selon le professeur John Dugard, professeur émérite de droit international à l'Université de Leiden dans le Pays-Bas.
Il a également remis en question la complicité des États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux dans les actions israéliennes, par leur invariable silence et inaction sur la scène internationale.
Israël se permet d’agir de manière de plus en plus agressive contre le peuple palestinien parce que la crise israélo-palestinienne a été pendant longtemps «déformée et mise hors contexte» au niveau mondial sur «une base légale, politique et morale», a souligné le professeur de l'Université de Princeton, Richard Falk.
Il a de plus fait écho à la déception de Dugard face aux États-Unis et au Conseil de sécurité de l’ONU qui n’ont pas condamné, du moins publiquement, Israël.
La professeure Christine Chinkin, éminente experte du droit international et des droits de l'homme, avoue avoir «honte» de travailler dans le domaine juridique international en ce moment, car la loi est claire sans être appliquée. La communauté internationale semble autoriser Israël à «agir en toute impunité».
Sourani estime que le cessez-le-feu potentiel attendu pour les prochains jours n’affectera pas les perspectives à long terme en termes de solutions à la crise, ou pour l'avenir du peuple palestinien, et reviendrait presque à «récompenser» Israël pour ses actions. Pour Falk, un cessez-le-feu n’efface pas les «le charactère illégal» des actions israéliennes «précédentes».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com