LONDRES: Le mari de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée en Iran pour des appels à la sédition qu'elle nie, a dit lundi craindre qu'elle ne subisse un nouveau procès au terme de sa peine d'emprisonnement de cinq ans en 2021.
Employée de la Fondation Thomson Reuters - la branche humanitaire de l'agence de presse canado-britannique du même nom -, elle avait été arrêtée avec sa fille en avril 2016 en Iran, où elle venait de rendre visite à sa famille.
Accusée d'avoir cherché à renverser le régime iranien, ce qu'elle nie, elle a été condamnée à cinq ans de prison. Elle a obtenu une permission de sortie temporaire de la prison d'Evin, à Téhéran, en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
« En privé, ils n'arrêtent pas de dire qu'il y aura un deuxième procès (...) Je crains que cela se produise », a dit son mari, interrogé sur la télévision ITV.
Richard Ratcliffe a aussi été interrogé sur un possible lien entre l'arrestation de sa femme et d'autres binationaux et un contentieux autour d'une vieille dette de 400 millions de livres sterling (443 millions d'euros au cours actuel) envers Téhéran liée à un contrat d'armement.
« Bien sûr, il ne devrait pas y avoir lien », a-t-il commenté. « Il est totalement scandaleux de retenir des gens et de les utiliser comme collatéraux », mais « en privé, le gouvernement (britannique) admettra des choses ».
Londres comme Téhéran ont toujours officiellement démenti tout lien entre l'affaire Zaghari-Ratcliffe et cette dette, qui remonte à un contrat de vente de chars pour lequel Londres avait reçu une avance, mais qui n'a jamais pu être honoré en raison de la révolution islamique de 1979. L'argent est depuis sur un compte gelé au Royaume-Uni.
Un documentaire devait être diffusé lundi soir sur la BBC affirme que Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été sur le point d'être libérée fin 2017. Selon son mari, la date du 28 décembre avait été communiquée à la famille, mais sa libération était finalement tombée à l'eau, sans qu'une raison soit avancée.