Tunisie: chute vertigineuse de la cote de popularité du président Saïed

Le président tunisien Kaïs Saïed / AFP
Le président tunisien Kaïs Saïed / AFP
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Publié le Mardi 11 mai 2021

Tunisie: chute vertigineuse de la cote de popularité du président Saïed

  • Tout dans le parcours de Kaïs Saïed est hors du commun, à la limite extraordinaire
  • La chute du président dans les sondages n’est pas sans conséquence

TUNIS: En dix-huit mois, le président tunisien a perdu plus de 40 % de son électorat. La popularité de Kaïs Saïed décline, en dépit de la guerre qu’il mène contre Ennahdha. Car la déception qu’il provoque est à la mesure de l’espoir de voir les choses changer en mieux que son élection a fait naître.

Tout dans le parcours de Kaïs Saïed est hors du commun, à la limite extraordinaire. Venu politiquement de nulle part – on ne lui connaît aucun engagement dans la vie politique et associative ni avant ni après la chute du régime Ben Ali, le 14 janvier 2011 –, celui qui allait devenir le deuxième président de la République démocratiquement élu dans la Tunisie nouvelle ne paraissait pas, huit mois avant la présidentielle de 2019, avoir des chances sérieuses d’accéder à la magistrature suprême.

En effet, le candidat putatif n’arrivait en février 2019 que deuxième dans les intentions de vote, assez loin – avec 12,5 % des voix exprimées – derrière le favori, le chef du gouvernement de l’époque, Youssef Chahed (30,7 %).

Pourtant, c’est l’outsider qui huit mois plus tard va rafler la mise et réussir à se faire élire avec un score – presque – à la soviétique (72,71 %), très loin devant le second, le «Berlusconi tunisien», Nabil Karoui (27,29 %).

Un an et demi plus tard, Kaïs Saïed continue de surprendre. Mais d’une autre manière. Sa popularité est en train de chuter aussi rapidement qu’elle avait monté. En dix-huit mois, le locataire du Palais de Carthage a perdu plus de 40 % de son électorat.

Selon le dernier sondage en date du cabinet Emrhod Consulting, le chef de l’État tunisien remonte un peu la pente – 48 % des intentions de vote en avril 2021, contre 44 % en mars, et, d’après Sigma Conseil, seulement 39 % en février – mais il reste sous de la barre des 50 %. Kaïs Saïed est en train de subir le même sort que son prédécesseur, feu Béji Caïd Essebsi.

Vainqueur de l’élection présidentielle de fin 2014 avec 55,68 % des voix (1,73 million), le premier président démocratiquement élu dans l’histoire de la Tunisie, était donné vainqueur en 2017 de la présidentielle de 2019, mais avec seulement 21,5 % des votes. En février 2019, il avait dégringolé à la troisième place, distancé par Youssef Chahed (30,7 %) et Kaïs Saïed (12,5 %).

La similitude entre les trajectoires des deux hommes ne surprend guère, car la même cause – la déception des électeurs – finit par produire le même effet – leur désaffection.

BCE a été puni pour avoir trahi la confiance de ceux qui l’avaient fait président en s’alliant avec ceux avec lesquels il avait promis de rétablir l’équilibre des forces: les islamistes d’Ennahdha.

Ce désappointement a plusieurs causes. Elles vont de la perplexité que suscite le style du président, à l’inquiétude que provoque son programme nébuleux. Il est généralement considéré comme un disciple de l’ancien leader libyen, Mouammar Kadhafi, et un adepte de sa «Jamahiriya» («République des masses»). Et sa méthode suscite la désapprobation (avec par exemple, la diffusion de séquences vidéo où il est en train de passer un savon au chef du gouvernement, Hichem Mechichi, ou de faire la leçon, en matière de droit constitutionnel, au président du mouvement Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP – Rached Ghannouchi).

La chute du président dans les sondages n’est bien évidemment pas sans conséquence. Elle affecte en premier lieu la légitimité de l’homme que rien ne semblait pouvoir entamer il y a dix-huit mois. Et, par conséquent, devrait tôt ou tard restreindre sa marge de manœuvre.

Enfin, Kaïs Saïed qui, en raison de sa très large victoire en 2019, pouvait sembler être un favori annoncé pour la présidentielle de 2024, ne peut plus être sûr de l’emporter dans trois ans. Ce qui explique que de nombreux candidats à la prochaine présidentielle commencent déjà à se manifester.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.