En Tunisie, la course contre la mort pour trouver de l'oxygène

Des dizaines de patients du principal hôpital de Sfax, où les réserves d'oxygène baissaient dangereusement, ont été transférés la semaine dernière en urgence, de nuit, vers d'autres hôpitaux (Photo, AFP)
Des dizaines de patients du principal hôpital de Sfax, où les réserves d'oxygène baissaient dangereusement, ont été transférés la semaine dernière en urgence, de nuit, vers d'autres hôpitaux (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 09 mai 2021

En Tunisie, la course contre la mort pour trouver de l'oxygène

  • Les besoins en oxygène ont dépassé les capacités de production de la Tunisie, qui a dû se tourner vers l'Europe puis vers l'Algérie récemment
  • Les deux producteurs d'oxygène installés en Tunisie --Air Liquide et Linde Gas-- produisent environ 100 000 litres par jour mais les hôpitaux et cliniques ont actuellement besoin de 170 000 litres

EL MGHIRA: La Tunisie a beau avoir installé des hôpitaux de campagne et avoir embauché du personnel soignant, elle a de plus en plus de mal à prendre en charge les malades de la Covid-19 et à trouver l'oxygène nécessaire pour les cas les plus graves. 

Bien que réticent à imposer de nouvelles restrictions en pleine crise sociale, le gouvernement a décidé vendredi d'imposer un nouveau confinement d'une semaine --du 9 au 16 mai, qui coïncide avec la fin du ramadan--, avertissant que le système de santé « mena(çait) de s'écrouler ». 

« La situation est très grave », indique Amen-Allah Messadi, membre du comité scientifique pour la lutte contre la Covid-19, et chef du service de réanimation de l'hôpital de Ben Arous, en périphérie de Tunis. « Le nombre de patients dans les hôpitaux a presque doublé en seulement un mois ». 

Résultat: les besoins en oxygène ont dépassé les capacités de production de la Tunisie, qui a dû se tourner vers l'Europe puis vers l'Algérie récemment. 

« La consommation a été multipliée par quatre ou six », selon le docteur Messadi. 

Les deux producteurs d'oxygène installés en Tunisie --Air Liquide et Linde Gas-- produisent environ 100 000 litres par jour mais les hôpitaux et cliniques ont actuellement besoin de 170 000 litres. Trouver les 70 000 litres manquants représente un défi quotidien. 

Dans l'usine de Linde Gas à El Mghira, près de Tunis, des dizaines employés s'activent 24 heures sur 24 pour fournir les établissements de santé en envoyant des camions-citernes sillonner les routes chaque jour. 

Le niveau d'oxygène dans les réservoirs des hôpitaux est surveillé à distance en permanence: sur les écrans clignotent des signaux verts ou rouges, selon la demande. 

« Nous sommes à flux tendus », souligne Wajdi Ben Raies, directeur commercial et marketing chez Linde Gas Tunisie. 

Les producteurs ont dû importer de France ou d'Italie depuis octobre. Mais lorsqu'un pic brutal s'est déclaré en février, il a fallu faire plus vite et se fournir auprès de l'Algérie voisine.  

Des camions se rendent à la frontière, attendant parfois des heures, pour remplir leurs citernes d'oxygène depuis des camions algériens qui ne peuvent entrer en Tunisie en raison des restrictions liées au Covid-19. 

Vaccins au ralenti 

« Si ça continue à augmenter à ce rythme-là, on risque d'avoir des ruptures d'oxygène », prévient M. Ben Raies. 

Les besoins quotidiens pourraient bientôt atteindre 200 000 litres. 

La situation est actuellement « sous contrôle » mais « elle est fragile car nous restons otages de pays voisins qui peuvent cesser les exportations à tout moment » en fonction de leur propre situation, explique-t-il. 

« Et nous ne sommes jamais à l'abri d'un petit souci, une machine qui s'arrête ou bien un bateau en retard à cause du mauvais temps, ce qui peut mettre en péril cette chaîne de logistique et entraîner une rupture à tout moment », relève le médecin. 

Signe des difficultés d'approvisionnement : des dizaines de patients du principal hôpital de Sfax, où les réserves d'oxygène baissaient dangereusement, ont été transférés la semaine dernière en urgence, de nuit, vers d'autres hôpitaux. 

La Tunisie a enregistré en avril un nouveau pic de contaminations, et des dizaines de décès quotidiens. Ce pays de douze millions d'habitants a recensé 319 000 cas, dont plus de 11 000 décès. 

Plus de 500 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs --un niveau sans précédent--, les services de réanimation sont presque saturés et les lits d'oxygénothérapie sont exploités à 80%, selon le ministère de la Santé. 

La campagne de vaccination lancée mi-mars n'a pas atteint le rythme prévu, ralentie par la difficulté à s'approvisionner en vaccins et perturbée par des dysfonctionnements de la plateforme gouvernementale e-vax. 

Environ 333 000 personnes ont reçu au moins une dose en deux mois, un niveau insuffisant pour endiguer la propagation des variants plus contagieux. 

Alors qu'une quatrième vague de contaminations menace, le manque d'oxygène s'ajoute à l'épuisement du personnel soignant dans un système de santé fragile. 

« Si nous n'arrivons plus à fournir une oxygénothérapie aux patients, ce sera une tragédie, et nous ne pouvons pas en arriver là, » martèle le Dr Messadi. 


Un nouveau programme pour renforcer les compétences technologiques des dirigeants saoudiens

Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés. (SPA)
Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés. (SPA)
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  • Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique.
  • La Tuwaiq Academy cherche à développer un leadership national dans les technologies modernes grâce à des programmes professionnels et à des bootcamps.

RIYAD : d'après l'agence de presse saoudienne, la Tuwaiq Academy a lancé le programme Future Tech Leaders, un cours de six mois conçu pour améliorer les compétences techniques des professionnels occupant des postes de direction.

Parrainé par le Programme national de développement technologique et le ministère des Communications et des Technologies de l'information, ce programme est mené en partenariat avec l'université de Californie à Berkeley. 

Il utilise une approche d'apprentissage pratique pour doter les PDG et les responsables informatiques des compétences nécessaires pour suivre le rythme des technologies émergentes, d'après la SPA.

Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés.

La Tuwaiq Academy cherche à développer un leadership national dans les technologies modernes grâce à des programmes professionnels et à des bootcamps.

Elle s'associe à des leaders mondiaux tels qu'Apple, Meta, Microsoft et l'université Stanford pour former des professionnels qualifiés dans divers secteurs.

L'académie propose également des programmes supplémentaires pour différents groupes d'âge, disponibles sur le site tuwaiq.edu.sa.

Cette initiative vise à combler l'écart entre l'évolution rapide des technologies modernes et les besoins du marché du travail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Au Caire, le président français déclare que le Hamas ne devait pas participer à la gouvernance de la ville de Gaza

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président égyptien au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président égyptien au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne devait avoir aucune part » dans la gouvernance de la bande de Gaza.
  • Il a exprimé son opposition à « toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

LE CAIRE : Lundi, au Caire, le président français Emmanuel Macron a affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne devait avoir aucune part » dans la gouvernance de la bande de Gaza, et a dit par ailleurs son opposition à « toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

Accompagné de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a réitéré son « plein soutien au plan de reconstruction pour Gaza » endossé par la Ligue arabe.

« Je salue ici le travail crucial de l'Égypte sur ce plan, qui offre une voie réaliste à la reconstruction de Gaza et qui doit aussi ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance palestinienne dans l'enclave, dirigée par l'Autorité palestinienne », a-t-il ajouté.

« Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël », a-t-il poursuivi.

Le président français a également affirmé s'opposer « fermement aux déplacements de populations et à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

« Il s'agirait d'une violation du droit international, d'une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d'Israël », a-t-il déclaré.


Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a mis l'accent sur la cause palestinienne lors de sa rencontre avec son homologue israélien

Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (R) recevant son homologue israélien, Gideon Saar, à Abou Dhabi dimanche. (X : @OFMUAE)
Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (R) recevant son homologue israélien, Gideon Saar, à Abou Dhabi dimanche. (X : @OFMUAE)
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  • Le cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan a souligné la nécessité de mettre fin à "l'aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza".
  • Cette réunion intervient alors qu'Israël continue d'intensifier ses opérations à Gaza.

DUBAI/RIYADH : Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a insisté dimanche sur la nécessité d'un cessez-le-feu dans le conflit de Gaza lors d'une réunion à Abou Dhabi avec son homologue israélien, a déclaré le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis dans un communiqué.

Le cheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, qui est également vice-premier ministre des Émirats arabes unis, et le ministre israélien des affaires étrangères Gideon Saar ont discuté de "l'aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza" et des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu, selon le communiqué publié sur le site Web du ministère.

Saeed Mubarak Al-Hajeri, ministre adjoint des Émirats arabes unis chargé des affaires économiques et commerciales, et Mohamed Mahmoud Al-Khaja, ambassadeur des Émirats arabes unis en Israël, ont assisté à la réunion.

Saar a écrit sur la plateforme X qu'il s'agissait de sa deuxième rencontre avec le cheikh Abdullah.

Les Émirats arabes unis et Israël ont établi des relations en 2020 dans le cadre des accords d'Abraham négociés par les États-Unis. Mais il y a eu peu de contacts bilatéraux depuis le début de la guerre de Gaza en octobre 2023, après les attaques du Hamas contre Israël.

"Le cheikh Abdullah a souligné la priorité d'œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu et de la libération des otages, ainsi que l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit dans la région", indique le communiqué.

Le cheikh Abdallah a également "réitéré le besoin urgent d'avancer un horizon politique sérieux pour la reprise des négociations afin de parvenir à une paix globale basée sur la solution des deux États", ajoute le communiqué.

"Il a réaffirmé la position fraternelle et historique de longue date des Émirats arabes unis en faveur du peuple palestinien, soulignant l'engagement inébranlable du pays à soutenir le peuple palestinien et son droit à l'autodétermination.

Le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis a en outre "souligné l'importance de mettre fin à l'extrémisme, aux tensions croissantes et à la violence dans la région".

La réunion a eu lieu alors qu'Israël continue de pilonner Gaza, détruisant des maisons et tuant davantage de civils lorsqu'il a repris son offensive militaire le mois dernier, après avoir ignoré une trêve que les États-Unis avaient aidé à négocier.

Selon le dernier décompte du ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas, plus de 1 330 personnes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a repris l'offensive.

Le nombre total de morts depuis le début de la guerre s'élève désormais à 50 695, selon le ministère.

La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1 200 personnes et en prenant 251 en otage. Cinquante-neuf otages sont toujours détenus à Gaza, dont 24 seraient encore en vie.

Parmi les dernières victimes du ciblage délibéré des civils par Israël figurent 15 médecins du Croissant-Rouge, dont les corps ont été retrouvés une semaine seulement après l'incident au cours duquel ils ont été tués. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com