TUNIS: Le syndicat le plus puissant de Tunisie rejette les réformes proposées par le gouvernement dans le cadre des efforts pour obtenir un financement étranger, a déclaré mercredi à Reuters son secrétaire général adjoint, Sami Tahri.
Une délégation gouvernementale tunisienne est à Washington pour des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). À l’ordre du jour, un prêt potentiel de 4 milliards de dollars, ainsi que des réformes afin d’éliminer les subventions et à réduire la masse salariale écrasante du secteur public.
Mardi, Reuters a révélé un document officiel qui comprend des propositions telles que les mises-à-pied volontaires à 25% du salaire, les programmes de retraite anticipée, ainsi que des contrats de travail à temps partiel à 50% du salaire.
Bien que le gouvernement n’ait pas encore officiellement commenté les détails, l’approbation du syndicat de toute réforme est considérée comme un facteur important afin d’obtenir les fonds requis pour financer le remboursement de la dette publique, ainsi que le déficit budgétaire de l’année en cours.
L’Union générale tunisienne du travail (L'UGTT) compte plus d'un million de membres. Elle s'est montrée capable de mobiliser une opposition importante face aux gouvernements précédents par le biais de grèves, de sit-in et de pressions sur les partis politiques.
«Ce sont des mesures unilatérales dont nous n'avons pas discuté avec le gouvernement et nous avons été surpris lorsque nous avons lu les détails», a affirmé le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Sami Tahri.
Le mois dernier, le gouvernement et l'UGTT ont annoncé avoir conclu un accord sur des réformes économiques qui permettrait à la Tunisie d'entamer des négociations avec le FMI pour un programme de prêt, sans en révéler les modalités, disant qu’ils conviendraient des détails à une date ultérieure.
Tahri soutient que le gouvernement devrait viser l'évasion fiscale plutôt que de prendre des mesures qui, selon lui, prennent pour cible les fonctionnaires. Il a de plus renouvelé une demande de l'UGTT pour entamer des négociations sur une autre augmentation de salaire dans le secteur public.
Tahri estime que la retraite anticipée et d'autres programmes qui visent à réduire la taille de la main-d'œuvre de l'État vont entraîner une baisse de la performance de la fonction publique. De plus, ces mesures vont conduire à un exode du personnel expérimenté, ce qui à son tour, «va épuiser le secteur administratif».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com