JÉRUSALEM: Israël s'est préparé à de nouvelles manifestations samedi après que des affrontements à Jérusalem dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa ont fait plus de 200 blessés.
Les troubles ont suivi les prières du vendredi lorsque la police anti-émeutes israélienne a tiré des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur les Palestiniens alors que des violences éclataient devant le troisième site le plus sacré de l’islam.
Au moins trois personnes ont été grièvement blessées lorsque les troupes israéliennes ont utilisé des balles en caoutchouc pour disperser des fidèles sur le site du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Les forces israéliennes ont pris d'assaut la place de la mosquée et ont tiré des grenades sonores à l’intérieur du bâtiment, où des foules de fidèles, y compris des femmes et des enfants, priaient le dernier vendredi du Ramadan.
Les affrontements sont survenus dans un contexte de tensions croissantes concernant les restrictions israéliennes d'accès à certaines parties de la vieille ville pendant le Ramadan et la menace d'expulsion pesant sur quatre familles palestiniennes à Jérusalem-Est pour faire place aux colons juifs.
La violence israélienne a été condamnée dans le monde entier.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite indique dans un communiqué que le Royaume « rejette les plans et mesures d’Israël visant à expulser des dizaines de Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem et à leur imposer la souveraineté israélienne ».
Les EAU « condamnent fermement » les affrontements et les expulsions potentielles, et Khalifa Al-Marar, le ministre des Affaires étrangères, exhorte les autorités israéliennes à réduire les tensions.
Les EAU soulignent la nécessité pour les autorités israéliennes d'assumer leurs responsabilités conformément au droit international pour assurer la protection des citoyens palestiniens, indique un communiqué publié par l'agence de presse d'Etat WAM.
Wasfi Kailani, directeur exécutif du Fonds hachémite pour la reconstruction de la mosquée Al-Aqsa, déclare à Arab News qu'il n'y a aucune excuse pour l'action israélienne.
«Ce qui s'est passé vendredi soir est inexcusable. La violation du caractère sacré de la mosquée au cours des 10 derniers jours saints du Ramadan est illégale et constitue une violation flagrante du droit au culte. Son statu quo doit être protégé. »
Kailani, membre du Conseil du Waqf de Jérusalem, précise que les forces israéliennes ont non seulement violé la paix des fidèles, mais aussi détruit la mosquée, son dispensaire et ses portes.
Hijazi Risheq, chef du Comité des marchands de Jérusalem, signale à Arab News que les attaques des forces israéliennes visent à intimider les Palestiniens à la suite de menaces par des extrémistes juifs d'une infiltration à grande échelle dans Al-Aqsa lors de ce qu'ils appellent le Jour de Jérusalem.
«Cependant, les habitants de Jérusalem ont surmonté leur peur et ne craignent plus les soldats israéliens ou les prisons israéliennes», dit -il.
Risheq appelle les pays arabes et islamiques à aider les Palestiniens à défendre la mosquée.
Les affrontements de fin de nuit dans la vieille ville de Jérusalem ont suivi des jours de tension dans le quartier de Sheikh Jarrah, où les Israéliens tentent d'expulser toute une communauté palestinienne et de remettre leurs propriétés à des colons juifs ultra-extrémistes.
Le Conseil du Waqf, la Jordanie, les États-Unis, l'UE et les pays européens et arabes ont dénoncé la violence dans la ville.
Les États-Unis ont appelé toutes les parties à éviter les actions qui pourraient nuire aux pourparlers sur le statut final entre Israël et les Palestiniens, y compris les colonies.
La résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU considère toutes les colonies, y compris celles de Jérusalem, illégales.
La police israélienne a publié un communiqué indiquant que des policiers avaient été attaqués avec des pierres et des pétards et devaient rétablir l'ordre.
Un communiqué de la police a affirmé que 17 policiers avaient été blessés, dont au moins la moitié nécessitait davantage de soins.
Les citoyens palestiniens d'Israël ont voyagé dans au moins six bus pour montrer leur soutien aux fidèles de la mosquée Al-Aqsa, mais se sont vu interdire l'entrée près du village d'Abou Ghish.
Après avoir débarqué et commencé à parcourir les 20 km restants vers le site, les résidents locaux sont venus les chercher dans des voitures privées.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com