PARIS : Les romanciers algérien Boualem Sansal, pour « Abraham ou la cinquième Alliance », et italien Alessio Forgione, pour « Napoli mon amour », ont reçu mercredi le prix Méditerranée 2021.
Ce prix fondé en 1985 à Perpignan (sud de la France) par le Centre méditerranéen de littérature, « a pour ambition de valoriser l'espace culturel entre les différents pays dont la Méditerranée est le creuset, et de reconstruire le récit épique des diversités fondatrices de son identité », a détaillé le jury.
Boualem Sansal, 71 ans, a été récompensé dans la catégorie roman en français pour cette « parabole sur la puissance et les faiblesses de la pensée religieuse » publiée par Gallimard.
Le jury a rappelé qu'après une carrière d'enseignant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire, il avait été « limogé en 2003 pour ses prises de positions critiques contre le pouvoir en place et plus particulièrement contre l'arabisation de l'enseignement ».
Alessio Forgione reçoit le prix du roman étranger pour avoir raconté « avec une langue enlevée, tissée de tendresse et d'humour, les déambulations d'un jeune homme en proie aux affres de sa génération, dans un Naples inattendu et électrisant ».
Premier roman de ce trentenaire émigré à Londres, « Napoli mon amour » est paru chez Denoël sous le même titre qu'en version originale.
Yves Roman a obtenu le prix essai 2021 pour « Cicéron » (Fayard) et Gabriel Zimmerman le prix poésie pour le recueil « Lapidaires » (Tarabuste).
La Ville de Perpignan, Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Région Occitanie et la Caisse d'épargne Languedoc-Roussillon sont partenaires de ce prix remis chaque année dans la ville où se situait selon le peintre Salvador Dali « le centre du monde ».
Trois lauréats des prix Méditerranée 2020, et l'éditeur de l'une d'entre eux, avaient boycotté la remise des prix en octobre. Ils protestaient contre l'élection comme maire d'un dirigeant du Rassemblement national (extrême droite), Louis Aliot.
Le jury ne mentionne pas cette année de cérémonie de remise des prix.