Click on the number for more info

Le Prix Nobel de Littérature de Naguib Mahfouz

Son roman de 1959, Les Fils de la Médina, un récit allégorique des trois religions monothéistes, fut interdit. En 1994, il survécut à un attentat au couteau perpétré par un fanatique (AFP)
Son roman de 1959, Les Fils de la Médina, un récit allégorique des trois religions monothéistes, fut interdit. En 1994, il survécut à un attentat au couteau perpétré par un fanatique (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 08 décembre 2020

Le Prix Nobel de Littérature de Naguib Mahfouz

  • Mahfouz, 76 ans à l’époque, avait déjà produit une œuvre riche et complexe, comprenant plus de 30 romans et 350 nouvelles
  • A la mort de Mahfouz en 2006, le président égyptien Hosni Moubarak salua les ‘valeurs d’éveil et de tolérance’ de l’écrivain

Ses œuvres les plus remarquables furent interdites par les autorités religieuses en Egypte.

Résumé

Le 13 octobre 1988, l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz devint le premier Egyptien et le premier auteur de langue arabe à remporter le Prix Nobel de Littérature.

Mahfouz, 76 ans à l’époque, avait déjà produit une œuvre riche et complexe, comprenant plus de 30 romans et 350 nouvelles, dont bon nombre furent adaptés au cinéma. Durant de nombreuses années, il écrivit également une chronique hebdomadaire pour le principal journal égyptien, Al-Ahram.

Le Jury du Prix Nobel mentionna ‘qu’à travers des écrits riches en nuances – par moments lucides et réalistes et par moments évocateurs et ambigus – Mahfouz a créé ‘un art narratif arabe qui trouve une résonnance dans l’humanité entière’.

Ses écrits provoquèrent également des controverses. Son roman de 1959, ‘Les Fils de la Médina’ (Awlad Haratina), un récit allégorique des trois religions monothéistes, fut interdit. En 1994, il survécut à un attentat au couteau perpétré par un fanatique.

A la mort de Mahfouz en 2006, le président égyptien Hosni Moubarak salua les ‘valeurs d’éveil et de tolérance’ de l’écrivain et déclara que l’on se souviendrait de ce dernier comme ‘d’une lueur culturelle…qui révéla au monde la littérature arabe’.

 

LE CAIRE - En 1901, le premier Prix Nobel de Littérature fut décerné au poète français Sully Prudhomme. Plus de 80 ans plus tard, le 13 octobre 1988, l’académie suédoise attribua ce même prix à l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz qui devint le premier Egyptien et le premier auteur de langue arabe à remporter le Prix Nobel de Littérature. Le communiqué de l’académie mentionna que ‘à la date d’aujourd’hui, cela fait 50 ans que Mahfouz écrit. Il est toujours infatigable’.

‘C’est en tant qu’écrivain de romans et de nouvelles que Mahfouz a réalisé ses œuvres majeures et décisives. Sa production littéraire a contribué au rebond du genre du roman et au développement du langage littéraire dans les cercles culturels arabes.  Sa portée est néanmoins encore plus grande. Son travail touche l’humanité entière’.

La vie de Mahfouz est en elle-même un roman. Il est né le 11 décembre 1911 dans le Vieux Caire, et doit son nom à l’obstétricien qui aida à son accouchement.

Sur le chemin qui mène au pont Qasr al-Nil, à proximité de la place Tahrir au Caire, se dressent quatre lions en bronze qui me captivent à chaque fois que je traverse ce pont. J’avais l’habitude de prendre ce chemin deux fois par semaine au début des années 1990, en compagnie de Mahfouz. A l’époque, il avait accepté d’écrire avec moi huit articles pour le magazine Al-Majalla. 

1

« Le discret homme de 76 ans, un habitué des cafés du Caire a été comparé à Charles Dickens pour ses représentations saisissantes de la pauvreté »

Extrait d’un article de AP à la une d’Arab News du 14 octobre 1988 

Je passais souvent par sa maison dans le quartier d’Al-Agouza les matins et nous marchions ensemble vers la Place Tahrir pour nous asseoir dans un petit café, le ‘Ali Baba’. Nous arrêtions le sujet de notre prochain article – il partageait son ressenti et son point de vue sur ce sujet pendant que je prenais des notes. Je rédigeais ensuite ses observations et idées et les lui présentais pour approbation lors de notre rencontre suivante.

Le temps passé avec lui avait une valeur particulière. C’était une opportunité unique de côtoyer l’une des figures les plus importantes de la littérature arabe et internationale. Cependant, je ne prétends pas l’avoir connu intimement. Il était de nature très réservée et je l’ai donc connu dans une certaine mesure. Je comprenais les raisons qui le poussaient à ne pas partager sa vie privée avec le public, préférant rester loin des projecteurs. Il se maria durant la période où il avait arrêté d’écrire à la suite de la révolution de 1952. Il réussit à préserver le secret de son mariage durant 10 années.

Mahfouz était le benjamin d’une fratrie de sept et comme la différence d’âge entre lui et le plus jeune de ses frères était de 10 années, il fut traité comme s’il était fils unique. Il avait à peine plus de sept ans au moment de la révolution de 1919. Celle-ci l’influença profondément et il la décrivit dans plusieurs romans, notamment dans la première partie de sa Trilogie du Caire, Bayn Al-Qasaryn (Impasse des Deux-Palais).

Les dates clés :

  1. Le 11 décembre 1911 : Naissance au Vieux Caire de Naguib Mahfouz, septième et plus jeune enfant de Abdul Aziz Ibrahim, un agent public. 
  2. 1939 : Il publie son premier roman, Abath Al-Aqdar (La Malédiction de Râ).
  3. 1956 : Il publie ‘Bayn Al-Qasaryn’ , la première partie de sa Trilogie du Caire, son œuvre la plus connue, relatant l’histoire d’une famille moderne du Caire à travers trois générations, durant la période de la révolution en 1919. Ce roman est suivi de Qasr Al-Chawq (Le Palais du Désir) et d’Al-Sukkariyya (Le Jardin du Passé) en 1957.
  4. 1959 : Les Fils de la Médina, un récit allégorique de l’histoire des trois grands monothéismes ; Judaïsme, Christianisme et Islam, qui choque les autorités religieuses, est interdit en Egypte.
  5. Le 13 octobre 1988 : Il remporte le Prix Nobel de littérature.
  6. Le 14 octobre 1994 : Un fanatique, offensé par ses écrits, lui assène un coup de poignard au cou, sectionnant un nerf et rendant l’écriture très difficile.
  7. 2005 : Il publie Le Septième Paradis, sa dernière œuvre majeure, et déclare l’avoir écrite ‘parce que la spiritualité est très importante pour moi et source d’inspiration et je veux croire que quelque chose de bien se produira après ma mort’.  
  8. Le 30 août 2006 : Mahfouz meurt au Caire, à l’âge de de 94 ans.

Après avoir obtenu une licence de Philosophie de l’Université du Caire en 1934, il devait préparer sa thèse de Magistère avec pour sujet ‘la Beauté dans la Philosophie Islamique’ mais il changea d’avis et décida de se concentrer sur la littérature. Néanmoins, comme il ne pouvait toucher un salaire mensuel à travers la littérature, qui était plutôt un passe-temps, il entra dans la fonction publique.

Mahfouz se mit à écrire au début des années 1930 et publia un recueil de nouvelles dans le magazine Al-Risala. Son premier roman, dans le style historique réaliste Abath Al-Aqdar (La Malédiction de Râ) est publié en 1939. Il est suivi de Radobis (L’Amante du Pharaon) et de Kifah Tiba (Le Combat de Thèbes) qui complètent une trilogie historique inspirée d’une veine pharaonique.

L’année 1945 marque le début de la ligne réaliste dans l’écriture de Mahfouz, qu’il suivra ensuite pratiquement tout le long de sa carrière, dans laquelle on retrouve des romans tels que Khan Al-Khalili (Le Cortège des vivants : Khan Al-Khalili), Zuqaq al-Midaqq (Passage des Miracles) et Bidaya Wa Nihaya (Vienne la nuit).

Durant cette phase d’écriture, son style varie de l’impressionnisme au surréalisme, l’usage d’allégories et de vocabulaire évocateur donnant un parfum de fable à ses romans. Son utilisation inédite de la technique du flux de conscience prédomine dans des romans tels que Le Mendiant et Les Fils de la Médina. Il excelle également dans l’écriture de romans dont la trame s’étend sur plusieurs générations, tels que La Chanson des Gueux et Les Mille et Une Nuits.

« Il avait à peine plus de sept ans au moment de la révolution de 1919. Celle-ci l’influença profondément »

Abdellatif El-Menawy

Beaucoup ont placé Awlad Haratina (Les Enfants de notre Quartier, publié par la suite en français sous le titre ‘Les Fils de la Médina’) comme l’ouvrage majeur de Mahfouz. D'abord publié sous forme de feuilleton dans le quotidien Al-Ahram en septembre 1959, il fut interdit le 25 décembre de la même année, suite aux contestations des autorités religieuses égyptiennes. C’est ce roman qui amorça le conflit entre Mahfouz et ces dernières. Après le feuilleton dans Al-Ahram, les autorités religieuses d’Al-Azhar, l’Université islamique du Caire, exigèrent l'interdiction de l'ouvrage « blasphématoire ». Il fallut attendre huit années pour que le roman soit de nouveau publié à Beyrouth. Plusieurs années plus tard, en 1994, ce roman motiva le brutal attentat au couteau qui faillit lui coûter la vie. Il fut hospitalisé pour soigner une blessure au cou qui lui causa une paralysie partielle de la main droite.

Extrait d’un article des archives d’Arab News du 14 octobre 1988.
Extrait d’un article des archives d’Arab News du 14 octobre 1988

Dans les coulisses du Prix Nobel 1988, on se disait que c’est principalement Les fils de la Médina qui fit la différence au moment de choisir entre Mahfouz et les autres écrivains sélectionnés.

Ahlam Fatrat Al-Naqaha (Rêves de la phase de réhabilitation), publié en 2004, est un recueil de nouvelles dédiées à ses amis. Mahfouz est mort le 30 août 2006 non sans avoir reçu une myriade d’honneurs, de prix et de distinctions. Plusieurs places en Egypte portent son nom et Le Caire abrite désormais un nouveau musée entièrement dédié à sa mémoire, inauguré l’année dernière.  

 

Dr. Abdellatif El-Menawy, chroniqueur pour Arab News, est un écrivain et journaliste égyptien. Il a connu et fréquenté Naguib Mahfouz. Twitter : @ALMenawy


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
Short Url
  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Short Url
  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Short Url
  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.