ATLANTA: Un professeur d'histoire palestino-américain poursuit Marie Newman, membre du Congrès, pour rupture de contrat, après qu’elle a apparemment refusé d'honorer un accord écrit qu'elle avait signé en lui promettant un poste important dans son bureau après sa victoire électorale l'année dernière.
Aymen Chéhadé a intenté une action en justice devant la Cour fédérale de Chicago, alléguant le fait que Newman était en violation d’un contrat qu'elle avait signé avec lui en 2018, alors qu'elle était candidate au Congrès américain dans le troisième district de Chicago, dans l’État de l’Illinois.
Il a affirmé à Arab News qu'il avait officieusement conseillé Newman pendant sa campagne électorale sur les questions de politique étrangère au Moyen-Orient, ainsi que sur le conflit israélo-palestinien.
Il a déclaré qu'il avait rédigé certaines de ses déclarations en faveur des droits politiques palestiniens, l'aidant à remporter le large vote arabo-américain dans le district, qui compte environ 111 000 Arabes américains – la plus grande concentration dans cet État, et la sixième plus importante aux États-Unis –.
Newman, qui se définit comme une «Démocrate progressiste», a battu le membre du Congrès, Dan Lipinski, qui s’est aliéné nombre de ses électeurs arabo-américains – dont la majorité sont des Palestiniens de troisième et quatrième générations – avec son bilan électoral.
Chéhadé a précisé que Newman lui avait demandé de ne pas se présenter au Congrès, car il était en train d'étudier la possibilité de concourir pour le même siège.
Il a assuré qu'elle lui avait demandé de soutenir sa campagne en échange du poste de conseiller en politique étrangère, ou bien de directeur de district ou des affaires législatives.
Le bureau de Newman a déclaré à Arab News qu’il confirmait le fait qu'elle avait eu des «discussions sur un emploi» avec Chéhadé, mais qu'elle lui avait «clairement indiqué, bien avant son élection au Congrès qu'il ne serait pas employé par son bureau ». La déclaration qualifie le procès de «futilité» et de «perte de temps.»
L'avocate Rima Kapitan, basée à Chicago, et qui représente Chéhadé, a affirmé à Arab News que Newman était poursuivie par son client à titre officiel et individuel pour rupture de contrat.
Kapitan a précisé que les avocats de Newman avaient déposé une requête pour soumettre l'affaire devant le tribunal, se fondant sur un détail de procédure, alléguant du fait que Newman jouissait de l'immunité absolue contre les poursuites au sein du gouvernement américain en sa qualité de membre du Congrès. Newman avait signé le contrat avec Chéhadé avant d'y être élue.
«Il y a là une injustice évidente parce que Newman n'a pas respecté son contrat avec mon client», a déclaré Kapitan.
Chéhadé a expliqué que le conflit avec Newman avait commencé lorsqu'elle avait changé le texte d'une déclaration sur la Palestine, qu'il avait rédigé pour elle pendant la campagne, en exprimant son soutien à Israël en tant qu'«État juif» démocratique.
Kapitan a déclaré qu'il semble que «Newman a décidé de ne pas honorer le contrat parce qu'il s'opposait à son insistance à définir Israël comme un État juif.»
Chéhadé a soutenu qu’«appuyer Israël en tant qu'État exclusivement juif est anti-palestinien parce cela suppose le refus aux Palestiniens d’une citoyenneté pleine et égale dans leur patrie, et jette les bases politiques et juridiques pour qu'Israël les expulse ou les relègue à un statut inférieur à celui de ses citoyens juifs.»
Il a ajouté que Newman, non seulement n'a pas été à la hauteur de sa réputation de progressiste, mais a agi de manière «discriminatoire» à son encontre, en raison de ses origines.
«Il y aurait eu un tollé si Newman avait refusé d'honorer son contrat d’emploi signé avec une personne appartenant à une minorité raciale ou religieuse différente de la mienne», a-t-il déclaré.
Newman a exprimé son soutien à un État palestinien indépendant sur les territoires occupés par Israël lors de la guerre de 1967.
Elle s'est également opposée au déplacement de l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem et a décrit la construction de colonies israéliennes sur les terres palestiniennes occupées comme une «violation du droit international.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com