BERLIN : Le procès de Nahid Taghavi, une sexagénaire germano-iranienne militante pour les droits humains détenue en Iran depuis octobre et accusée de "mise en danger de la sécurité de l'Etat", s'est ouvert mercredi à Téhéran.
"L'audience a eu lieu aujourd'hui mais ce n'était pas encore la date finale du procès", a expliqué Mariam Claren, sa fille vivant en Allemagne qui milite pour sa libération depuis des mois.
D'autres audiences sont prévues, sans que les dates ne soient connues ni celle du verdict, a-t-elle expliqué. Elle n'est elle-même pas en contact direct avec sa mère, mais avec les frères de celle-ci.
Ces derniers étaient présents à l'extérieur du tribunal mais n'ont pas été autorisés à assister à l'audience, selon Mme Claren.
"Ma mère a été autorisée à voir ses frères. Ils l'ont prise dans leurs bras. Son premier câlin après presque 7 mois", a-t-elle précisé sur Twitter.
Nahid Taghavi, âgée de 66 ans, a depuis son arrestation été détenue à l'isolement dans la prison d'Evin en Iran. Mi-mars, elle avait brièvement pu intégrer le quartier pour femmes, selon sa fille, avant d'être à nouveau être placée à l'isolement début avril.
Cette architecte, qui milite depuis des années pour les droits humains en Iran, en particulier les droits des femmes, a été arrêtée dans son appartement à Téhéran le 16 octobre 2020, selon l'ONG Société internationale pour les droits de l'homme (SIDH).
Souffrant d'un diabète de type 2, selon sa fille, son état de santé s'était fortement dégradé depuis plusieurs mois.
"Elle n'a ni lit ni oreiller pour dormir. Elle souffre beaucoup du dos. Je me fais beaucoup de souci pour elle", a indiqué sa fille, dont seulement peu d'informations lui parviennent.
Le ministère des Affaires étrangères allemand avait diffusé en novembre une note déconseillant vivement aux binationaux possédant la nationalité iranienne de se rendre en Iran, au risque de s'y faire arrêter "sans raison compréhensible".
Le ministère allemand soulignait également qu'en cas d'arrestation, l'assistance consulaire "est considérablement limitée, voire impossible".
Mme Claren a précisé que les autorités allemandes n'avaient "pas pu lui parler".