Iran: Arrestations et humiliations lors du festival du feu à Mashhad

Des familles iraniennes allument le feu devant leurs maisons à Téhéran, le 13 mars 2018 lors de la fête du feu (Photo, AFP)
Des familles iraniennes allument le feu devant leurs maisons à Téhéran, le 13 mars 2018 lors de la fête du feu (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 avril 2021

Iran: Arrestations et humiliations lors du festival du feu à Mashhad

  • Les victimes, dont certaines étaient mineures, ont été conduites dans la ville, encadrées par des dizaines d’agents de police armés
  • Il suffit d’une étincelle pour faire exploser le baril de poudre de la société iranienne aux prises avec une crise économique extrême

PARIS: Dans le but évident d'humilier en public des jeunes arrêtés lors de la Fête du feu le 16 mars 2021, le régime clérical iranien a «exhibé» 34 jeunes dans les rues de Mashhad, la seconde ville du pays, le jeudi 22 avril. Ils ont été obligés de défiler avec des pancartes portant des excuses. Selon les médias officiels, cette punition médiévale s’est déroulée en présence du juge Seyed Hadi Shariatyar, adjoint à la prévention des crimes du bureau du procureur public et révolutionnaire. Le journal Hamshahri a parlé de «parade des accusés du festival du feu» dans le cadre de «mesures préventives prises par l'adjoint aux affaires sociales».   

Les victimes, dont certaines étaient mineures, ont été conduites dans la ville, encadrées par des dizaines d’agents de police armés. Une mise en scène qui avait pour objectif d’intimider la population afin de la dissuader de protester et de manifester son mécontentement.   

Déjà le 6 octobre 2020, la dictature religieuse avait violenté et humilié en public cinq jeunes qualifiés de «voyous» en les exhibant sur un véhicule dans le quartier Moshiria de Téhéran, suscitant l’indignation générale.  

Selon le programme en persan de la BBC, le gouvernement iranien vient d’approuver un projet de loi sur une police des enfants et des adolescents. Ce texte en 50 articles aborde des questions telles que la formation d'une force de police spéciale, l'emploi de femmes policières, la séparation des enfants et des adultes.   

On se souvient qu'en 2019, face à une insurrection massive dans l’ensemble du pays, le régime iranien s’en était sorti en abattant 1 500 jeunes dans la rue. On comprend mieux, dès lors, pourquoi il s’en prend à la jeunesse de cette manière.  

La jeunesse opte pour la révolte  

Le journal Bassij Daneshjou, de la milice affiliée aux Gardiens de la révolution (CGRI), a estimé dans un article: «L'incident de la destruction des centrifugeuses à Natanz est significatif et donne à réfléchir. Mais nous devons être conscients que des destructions bien plus importantes sont en cours, ce que, malheureusement, beaucoup ignorent. Il semble que les alarmes qui devraient être tirées en cas de négligence plus importante et plus dangereuse ne soient pas encore actionnées. Il ne faut pas oublier la destruction des esprits et des consciences de la jeunesse par l'ennemi juré du pouvoir et de la révolution, c’est-à-dire l’Organisation des moudjahidines du peuple (OMPI/MEK), en particulier via le cyberespace.»  

Le Centre de recherche du Parlement iranien a déjà déclaré que 60 % de la population iranienne se trouve sous le seuil de pauvreté, et les journaux portent désormais ce chiffre à 80 %, dans un pays débordant de richesses dans son sous-sol. Le mécontentement est général. Il suffit d’une étincelle pour faire exploser le baril de poudre de la société iranienne aux prises avec une crise économique extrême.   

La Covid-19 contre un soulèvement  

Le Guide suprême, Ali Khamenei, a délibérément interdit l'importation de vaccins français, américains et britanniques valides en Iran. Il considère au contraire le coronavirus comme un allié et développe une stratégie de pertes humaines massives afin de paralyser la population. Il tente d’empêcher la société et surtout la jeunesse de déclencher un nouveau soulèvement.   

Mais la révolte de la province du Sistan-Baloutchistan en février a démontré que le Guide suprême n’a pas réussi à dissuader les jeunes de se révolter. Pour preuve, le voilà engagé dans la création d’une police des jeunes et des adolescents et dans des défilés humiliants. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".