Chantage à la publicité, recours aux arrestations, poursuites et incarcérations de journalistes, déjà lourdement affectés par un climat social des plus délétères, vivant avec des revenus très bas, privés de leurs droits syndicaux, ou mis au chômage après des mois de travail sans salaire avant et durant la crise sanitaire. Dans un tel climat, quelle liberté reste-t-il à la presse algérienne ?
Ancien journaliste, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement, qui annonçait, il y a quelque temps, «la mort de la presse papier», est revenu hier pour nous informer de l’existence de 180 quotidiens, dont près d’une trentaine, avons-nous appris, ont été créés depuis son arrivée à la tête du département et tous ces titres bénéficient «du soutien de l’Etat en matière de papier et de publicité publique».
Or, il suffit de faire un tour aux plus achalandés des kiosques de la capitale, pour se rendre compte que le nombre de quotidiens n’atteint même pas la cinquantaine, dont une grande partie vit grâce à la publicité étatique, utilisée par les pouvoirs publics comme moyen de marchandage de la ligne éditoriale. Pourtant, la publicité est un produit commercial qui obéit aux règles du marché et de la concurrence.
Il ne doit en aucun cas être utilisé comme une arme de destruction des entreprises de presse qui font de «l’information un bien public» – le slogan utilisé cette année par les autorités pour célébrer la Journée de la liberté de la presse – et refusent d’obéir aux directives d’en haut.
Face à une telle situation, de nombreuses entreprises de presse ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Fragilisées, d’autres tentent de survivre en réduisant drastiquement leurs équipes rédactionnelles, et le peu de journalistes qui subsistent sont sommés d’attendre les virements de leurs salaires durant des mois, souvent amputés de moitié, voire plus.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.