​​​​​​​Les Houthis intimident l'avocat de la mannequin Entesar

Entesar Al-Hammadi (Photo fournie)
Entesar Al-Hammadi (Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 30 avril 2021

​​​​​​​Les Houthis intimident l'avocat de la mannequin Entesar

  • La mannequin et actrice de 20 ans a été enlevée en compagnie de deux de ses collègues dans une rue de Sanaa le 20 février
  • L’avocat prédit qu’Entesar sera accusée d’avoir violé le code vestimentaire islamique, ou d’avoir montré ses cheveux

AL-MUKALLA: Les Houthis soutenus par l'Iran ont congédié un procureur qui a ordonné la libération de la mannequin yéménite enlevée Entesar Al-Hammadi, en plus de harceler son avocat pour qu'il abandonne l'affaire.

Khaled Mohammed Al-Kamal révèle que les autorités judiciaires houthies ont remplacé mercredi Riyad Al-Aryani, le procureur qui a interrogé la jeune femme et constaté qu'elle n'est pas coupable d'aucun crime, et par la suite ordonné qu’elle soit libérée. Les Houthis menacent toujours de la traduire en justice.

«Ils veulent lui faire passer le message qu'il devrait dire qu'elle a commis un crime, au lieu d'ordonner sa libération», estime Al-Kamal. Il raconte d’ailleurs qu'un inconnu l'avait arrêté dans la rue et menacé de représailles s'il continue défendre les intérêts d’Entesar.

«J'ai alerté mes collègues de l’Union des avocats yéménites au sujet de la menace de mort qui m’a été adressée. Ma cliente n'est pas une criminelle. Et plus, elle a été arrêtée en pleine rue», dit-il.

La mannequin et actrice de 20 ans a été enlevée en compagnie de deux de ses collègues dans une rue de Sanaa le 20 février, alors qu’elles se dirigeaient vers un plateau de tournage.

Étant donné que les Houthis refusent de divulguer des raisons claires pour la détention de la mannequin, l’avocat prédit qu’Entesar sera accusée d’avoir violé le code vestimentaire islamique, ou d’avoir montré ses cheveux. «Je les mets au défi de nous fournir des accusations claires contre mon client. Elle a été arrêtée dans la rue. Elle n'a rien fait de mal», insiste-t-il.

Entesar, qui soutient sa famille qui comprend sa mère, un père aveugle et un frère handicapé, a longtemps exprimé son souhait de devenir mannequin sur la scène internationale. Suivie par des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux, elle a souvent posté des images d'elle-même en costume traditionnel.

L'avocat yéménite explique que la vaste couverture médiatique de l'affaire a irrité les Houthis, ce qui les a incités à placer la mannequin enlevée en isolement, et à remplacer le procureur chargé de son dossier.

La mannequin a menacé de débuter une grève de la faim lorsque les Houthis ont refusé de la libérer ou de permettre aux procureurs locaux de l'interroger.

Les groupes des droits de l’homme yéménites et les responsables du gouvernement craignent que la mannequin et ses collègues ne subissent le même sort que des centaines d’individus enlevés dans les rues de Sanaa et d'autres zones contrôlées par les Houthis, et qu’elles soient soumises à des tortures psychologiques et physiques en prison.

«Nous exigeons qu'elle soit libérée, même sous caution, afin qu'elle puisse vivre avec sa famille», a insisté l'avocat.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

Spécial
Les Houthis peinent à réaliser des gains à Marib
Par Saeed Al-Batati -
Lenderking dans une nouvelle mission de paix au Yémen
Par Saeed Al-Batati -

Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.