RAMBOUILLET: En déplacement au Tchad pour assister aux funérailles d'Idriss Déby, le Président français Emmanuel Macron a réagi sur Twitter à l'attaque au couteau perpétrée vendredi à l’entrée d’un commissariat près de Paris qui a coûté la vie à une fonctionnaire de police.
"Nous ne céderons rien" face "au terrorisme islamiste", a écrit Emmanuel Macron sur Twitter.
Le parquet national antiterroriste a annoncé s'être saisi de l'enquête pour "assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste", alors que la France a été marquée ces dernières années par plusieurs attaques à l'arme blanche, notamment contre les forces de l'ordre.
Des témoins ont rapporté que l'assaillant aurait crié "Allah Akbar", selon une source proche de l'enquête.
Le Premier ministre Jean Castex a dénoncé sur Twitter un "geste barbare et d'une infinie lâcheté" contre "une héroïne du quotidien". Il s'est rendu sur place avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Un cordon de sécurité empêchait badauds et journalistes de s'approcher du commissariat, a constaté une journaliste de l'AFP. Depuis leurs balcons, des habitants du quartier résidentiel cossu et sans commerce, observaient les allées et venues des enquêteurs.
Les faits se sont produits vers 12H20 GMT dans le sas d'entrée du commissariat, a précisé une source policière.
Inconnu de la police
La victime, prénommée Stéphanie, était une agente administrative du secrétariat du commissariat de Rambouillet, donc une fonctionnaire non armée. Elle rentrait de sa pause déjeuner quand l'assaillant lui a porté deux coups de couteau à la gorge, d'après les premiers éléments de l'enquête.
Les pompiers intervenus sur place ne sont pas parvenus à la ranimer, alors qu'elle était grièvement blessée à la carotide. Elle travaillait à Rambouillet depuis 28 ans et était mère de deux filles, âgées de 18 et 13 ans.
L'assaillant a été touché par les tirs d'un seul policier, d'après une source policière. En arrêt cardio-respiratoire, il est décédé.
Selon les papiers d'identité retrouvés sur lui, Jamel G. était un ressortissant tunisien de 36 ans.
Originaire de la région de Sousse, dans l'est de la Tunisie, il était arrivé en France en 2009 et avait bénéficié en 2019 d'une autorisation exceptionnelle de séjour salarié, puis d'une carte de séjour en décembre 2020, valable jusqu'en décembre 2021, selon le Parquet national antiterroriste.
Il était inconnu des services de police et de renseignements, ont confirmé plusieurs sources policières à l'AFP.
Sur les réseaux sociaux se dessine le profil d'un trentenaire, qui aime les activités de plein air. Pendant plusieurs années, ses messages publics sont consacrés en nombre à la dénonciation de l'islamophobie.
Sécurité renforcée
Trois personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Selon des sources proches de l'enquête, une personne ayant accueilli l'assaillant à son arrivée en France en 2009 figure parmi elles. Le domicile de cette personne a été perquisitionné dès vendredi en fin d'après-midi, tout comme le logement de l'assaillant à Rambouillet.
"L'horreur, une fois encore qui vise et frappe les forces de l'ordre", a dénoncé le syndicat de police Alliance.
Ce drame survient alors que les forces de police du département où a eu lieu l'attaque, les Yvelines, ont en mémoire le souvenir douloureux de l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de police, tué à coups de couteau en juin 2016 dans son pavillon de Magnanville, par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique.
Après l'attaque de Rambouillet, Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer la sécurité aux abords des commissariats et des brigades de gendarmerie, "notamment s'agissant des accueils".
Les forces de l'ordre figurent parmi les objectifs récurrents des organisations jihadistes, dont le groupe Etat islamique (EI), alors que la France a été touchée ces dernières années par une vague d'attentats islamistes sans précédent qui a fait plus de 250 morts.