Tirs de roquettes sur une base abritant des Américains en Irak, 5 blessés

Cinq roquettes ont visé une base aérienne irakienne abritant des soldats américains et au moins deux projectiles ont touché les installations d'une entreprise américaine qui assure la maintenance des avions (Wikipédia)
Cinq roquettes ont visé une base aérienne irakienne abritant des soldats américains et au moins deux projectiles ont touché les installations d'une entreprise américaine qui assure la maintenance des avions (Wikipédia)
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Publié le Dimanche 18 avril 2021

Tirs de roquettes sur une base abritant des Américains en Irak, 5 blessés

  • Cinq roquettes ont visé dimanche une base aérienne abritant des Américains en Irak, faisant cinq blessés dont deux étrangères
  • L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais Washington accuse régulièrement les groupes armés irakiens proches de l'Iran

SAMARRA: Cinq roquettes ont visé dimanche une base aérienne abritant des Américains en Irak, faisant cinq blessés dont deux étrangères, dernière attaque en date qui illustre les tensions irano-américaines dans un pays pris en étau entre ses deux alliés. 

Sur les cinq roquettes tirées en soirée sur la base de Balad, au nord de Bagdad, deux se sont écrasées sur un dortoir et une cantine de l'entreprise américaine de sous-traitance Sallyport, a indiqué une source de sécurité. 

Cinq personnes ont été blessées, dont deux sous-traitantes étrangères et trois soldats irakiens, a ajouté cette source. 

Des avions F-16 sont stationnés sur la base de Balad et diverses entreprises y sont présentes pour la maintenance, employant des Irakiens et des étrangers. 

L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais Washington accuse régulièrement les groupes armés irakiens proches de l'Iran, ennemi des Etats-Unis, de viser ses troupes et ses diplomates en Irak. 

Au total, une vingtaine d'attaques, à la bombe ou à la roquette, ont visé des bases abritant des soldats américains ou des représentations diplomatiques américaines depuis l'arrivée au pouvoir fin janvier de Joe Biden. Et des dizaines d'autres ont eu lieu depuis l'automne 2019 sous l'administration de Donald Trump. 

Mercredi dernier, les attaques ont franchi un nouveau palier: pour la première fois les factions irakiennes pro-Iran ont mené une attaque au drone suicide sur un QG des Américains à l'aéroport d'Erbil, au Kurdistan irakien (nord). 

Et ce, en pleine période de tensions entre Washington et Téhéran autour de la question du nucléaire iranien. 

Calendrier de retrait 

Au cours des attaques depuis fin 2019, deux Américains ont été tués, ainsi qu'un civil irakien. Un Irakien, travaillant pour une entreprise de maintenance des avions américains F-16 de l'armée irakienne, a été blessé à Balad le 21 février. Le 4 avril, de nouveau, la base a été visée, cette fois sans faire de victime. 

Ces tirs sont parfois revendiqués par des groupuscules obscurs, en réalité des faux-nez des groupes armés pro-Iran présents de longue date dans le pays, estiment les experts en citant les discours de leurs leaders qui menacent régulièrement de « frapper plus souvent et plus fort » les 2 500 soldats américains encore stationnés en Irak. 

Le 7 avril, Washington et Bagdad ont repris leur « dialogue stratégique » qui doit accoucher d'un calendrier de retrait de la coalition internationale venue combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en 2014. 

Si les deux parties assurent être d'accord sur le principe, sa mise en oeuvre pourrait toutefois durer des années, assurent des responsables des deux côtés. 

Ennemis jurés, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak. 

Washington y déploie quelque 2 500 militaires et l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, une coalition de groupes paramilitaires intégrés à l'Etat. 

Le gouvernement irakien de Moustafa al-Kazimi, qui passe pour plus pro-Américain que son prédécesseur, est régulièrement menacé par les pro-Iran. 

A chaque attaque meurtrière, Washington promet de faire payer le prix fort à l'Iran. 

En janvier 2020, une telle spirale a failli dégénérer en conflit ouvert en Irak, après qu'un drone américain a tué le puissant général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en riposte à la mort d'Américains en Irak. 


La reprise de la guerre à Gaza a «déclenché un nouvel enfer», affirme le CICR

La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
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  • "Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle"
  • "Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté

DOHA: La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

"Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle, et juste au moment où le cessez-le-feu (...) laissait croire aux gens qu'ils avaient survécu au pire, un nouvel enfer s'est déclenché", a déclaré Pierre Krähenbühl lors d'une conférence sur la sécurité à Doha, au Qatar, l'un des pays médiateurs.

"Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté.

Selon lui, "plus de 400 travailleurs humanitaires et 1.000 travailleurs de la santé ont été tués à Gaza, parmi lesquels 36 de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge".

"Cette horreur et cette déshumanisation nous hanteront pendant des décennies", a-t-il encore dit.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Plus tôt cette année, les deux parties sont convenues d'une trêve qui a duré près de deux mois, avant que Israël ne reprenne son offensive militaire dans la bande de Gaza le 18 mars.

Depuis cette date, les opérations militaires de l'armée israélienne ont fait au moins 2.151 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas qui fait désormais état de 52.243 morts depuis le 7 octobre 2023.


Yémen: le bilan des frappes américaines sur un centre de détention de migrants monte à 68 morts 

Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
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  • Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts
  • "La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah"

SANAA: Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts.

"La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah", a rapporté la chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah.

 


Israël frappe un fief du Hezbollah près de Beyrouth

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. (AFP)
Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. (AFP)
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  • Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un "hangar" et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place
  • Dimanche également, l'armée israélienne, qui a maintenu des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, a dit avoir "éliminé un terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban

BEYROUTH: Israël a frappé dimanche la banlieue sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis le cessez-le-feu ayant mis fin à plus d'un an de guerre entre le Hezbollah et Israël, qui dit avoir visé un entrepôt de "missiles de précision" du mouvement.

Après la frappe contre le bastion du groupe pro-iranien, près de la capitale libanaise, les autorités ont demandé aux garants de l'accord de cessez-le-feu de "contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques".

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du mouvement très affaibli par la guerre et qui affirme respecter le cessez-le-feu.

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés.

Des journalistes de l'AFP à Beyrouth ont entendu les sirènes des ambulances se dirigeant vers la banlieue sud.

La frappe est intervenue après un appel sur X de l'armée israélienne à évacuer de manière "urgente", laissant présager une frappe sur "des installations appartenant au Hezbollah" dans cette zone.

Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un "hangar" et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place.

"Sur instruction du Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu et du ministre de la Défense Katz, l'armée a frappé avec force un entrepôt à Beyrouth où le Hezbollah avait stocké des missiles de précision, constituant une menace significative pour l'Etat d'Israël", a annoncé le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.

"Israël n'autorisera pas le Hezbollah à se renforcer ni à faire peser une quelconque menace de n'importe où au Liban", ajoute ce communiqué.

"Panique" 

L'armée a accusé le Hezbollah de "violation flagrante" des dispositions de la trêve entre Israël et le Liban, pour avoir stocké selon elle des missiles sur le site visé.

Le président libanais Joseph Aoun a appelé les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, à "assumer leurs responsabilités et contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques".

M. Aoun a mis en garde contre "la poursuite par Israël de ses actes de déstabilisation", qui aggravent les tensions et risquent "de saper la sécurité et la stabilité de la région".

La représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis, a indiqué que la frappe avait "semé la panique et la crainte d'une reprise des violences parmi ceux qui aspirent désespérément à un retour à la normale".

"Nous exhortons toutes les parties à cesser toute action susceptible de compromettre davantage l'accord de cessation des hostilités et la mise en œuvre de la résolution 1701" qui a servi de base à l'accord de cessez-le-feu, a-t-elle ajouté.

Le 1er avril, une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth a tué un responsable du Hezbollah. Une autre frappe avait visé ce même secteur le 28 mars, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

Dimanche également, l'armée israélienne, qui a maintenu des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, a dit avoir "éliminé un terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban, où le ministère libanais de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone dans la matinée.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée.