BERLIN: Un Irakien, placé en soins psychiatriques après son arrestation, comparaît depuis jeudi devant un tribunal de Berlin, accusé d'avoir en août dernier provoqué des accidents sur l'autoroute pour « des motifs islamistes ».
Présenté comme Sarmad A., ce demandeur d'asile débouté mais ne pouvant être expulsé, répond notamment de trois tentatives de meurtre.
L'accusation estime néanmoins qu'il n'est soit pas du tout responsable de ses actes, soit seulement partiellement, et a demandé son internement durable en hôpital psychiatrique.
Le trentenaire se voit reprocher d'avoir intentionnellement percuté plusieurs voitures et motos sur une autoroute qui traverse Berlin et d'avoir grièvement blessé trois motards le 18 août dernier.
Il a agi sous l'emprise d'un « délire religieux morbide » et s'affirmait « guidé par un ange de la mort envoyé par Dieu », selon l'acte d'accusation lu jeudi en début d'audience.
Il avait été placé le lendemain de son interpellation par un juge en soins psychiatriques. La police et le parquet avaient fait état auparavant « d'indices d'une instabilité psychique ».
Le parquet avait expliqué qu'il avait déjà été temporairement interné dans un établissement psychiatrique et déclaré en partie irresponsable de ses actes par un tribunal berlinois à la suite d'un incident devant un foyer de demandeurs d'asile.
Tout en évoquant « une motivation religieuse et islamiste », les enquêteurs n'avaient pas trouvé d'éléments montrant qu'il faisait partie d'une quelconque organisation terroriste. Le parquet anti-terroriste de Karlsruhe n'a d'ailleurs pas été saisi de l'affaire.
L'accusé avait lancé « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand ») en sortant de son véhicule, suite à une collision qui l'avait contraint à s'arrêter.
Il avait alors déroulé un tapis de prière sur la chaussée et crié en arabe que « tout le monde » allait « mourir ». Il avait finalement pu être maitrisé grâce notamment à un policier parlant arabe.