En Irak, l'angoisse du ramadan en pleine crise économique et sanitaire

Un volontaire irakien prépare des rations de nourriture qui seront distribuées aux nécessiteux (Photo, AFP).
Un volontaire irakien prépare des rations de nourriture qui seront distribuées aux nécessiteux (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 avril 2021

En Irak, l'angoisse du ramadan en pleine crise économique et sanitaire

  • Les 40 millions d'Irakiens qui se serraient déjà la ceinture abordent le ramadan avec des poches vides et des ardoises de dettes longues
  • Fin 2020, l'Etat, aux caisses vidées par la chute des cours du pétrole, a dévalué le dinar de près de 25% par rapport au dollar

BAGDAD: Entre chômage galopant, dévaluation et flambée des prix, les 40 millions d'Irakiens qui se serraient déjà la ceinture abordent le ramadan avec des poches vides et des ardoises de dettes longues... comme les jours sans pain qui s'annoncent pour certains.

« Le kilo de tomates est passé de 500 dinars à plus de 1.000 dinars : mais quand on va jeûner, il faudra bien manger » le soir, se lamente Oum Hussein, mère célibataire de cinq enfants sans revenus.

Chaque mois, cette Irakienne lutte pour rassembler les 40 euros de loyer de sa modeste maison. Pour la nourriture, elle compte sur la carte de rationnement comme les 16 millions d'Irakiens vivant sous le seuil de pauvreté.

Avec ce document, un legs de l'embargo international des années 1990, chaque Irakien dont le chef de famille gagne moins de 850 euros par mois a droit à trois kilos de riz, deux kilos de sucre, une bouteille d'huile et neuf kilos de farine pour seulement 1 000 dinars (moins de 60 centimes d'euros).

Mais en 2021, « nous n'avons reçu que les rations de février », affirme Abou Seif, 36 ans, qui distribue, comme son père avant lui, ces sacs de denrées subventionnées.

« On n'a toujours pas reçu les rations du ramadan et tous les jours des gens passent ou m'appellent pour savoir quand elles arriveront », assure-t-il.

Chômage et inflation

Le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, a récemment promis « une ration supplémentaire pour le ramadan ». Mais jusqu'ici rien n'est arrivé. Et le ministère du Commerce, chargé du rationnement, n'a pas répondu aux sollicitations.

En attendant, dans l'épicerie d'Abou Ammar, les crédits s'accumulent et le commerçant s'inquiète de ne bientôt plus pouvoir payer ses fournisseurs. « Certaines familles ont des dettes de plus de 200 000 dinars aujourd'hui », soit plus de 110 euros, affirme-t-il.

Car, partout, les prix ont augmenté. Fin 2020, l'Etat, aux caisses vidées par la chute des cours du pétrole, a dévalué le dinar de près de 25% par rapport au dollar.

Les prix des biens de consommation ont été ajustés -- et souvent allègrement augmentés. La bouteille d'huile est par exemple passée de 1 500 dinars à 2 250 dinars (de 1 à 1,3 euros).

Alors que les prix flambaient, les restrictions anti-Covid tuaient des emplois. Car en Irak, ravagé par guerres et pauvreté, de nombreux habitants vivent grâce aux emplois journaliers, impossibles à trouver sous couvre-feu ou confinement.

C'est un cercle vicieux, assure l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). 

« Plus de 90% des petites et moyennes entreprises agroalimentaires disent avoir été touchées par la pandémie et, pour y faire face, plus de la moitié ont licencié ou réduit les salaires », plongeant plus d'Irakiens dans la précarité alimentaire, affirme l'organisation. Tout en faisant grimper les prix de denrées devenues rares.

Ampères et habits neufs

« Cette année, le salaire se retrouve dans une poule d'adversaires redoutables avec la Covid-19 et l'Aïd el-Fitr (la fête de fin du jeûne, NDLR), pas sûr qu'il arrive en finale », résume une blague partagée sur les réseaux sociaux.

Hayder, fonctionnaire de 32 ans, n'a plus le cœur à rire.

« Le ramadan m'angoisse : il va falloir acheter plein de choses pour la maison et des habits neufs pour les enfants », dit-il. Déjà en temps normal, malgré son salaire de 600 dollars, il doit s'« endetter pour payer le loyer, les dépenses quotidiennes et l'électricité ».

L'électricité est un des postes de dépense les plus lourds mais aussi les plus vitaux pour les Irakiens. Etant donné que le service national coupe l'alimentation en électricité parfois jusqu'à 20 heures par jour, les habitants doivent se raccorder à un générateur privé, dont le prix de l'ampère est passé de 18 000 à 25 000 dinars.

A cause de toutes ces dépenses, Abou Ahmed, fonctionnaire de 33 ans, fera cette année une croix sur les traditions du ramadan.

« Je ne vais pas inviter à de grands dîners chez moi pour éviter de propager la Covid-19 », avoue-t-il : « Mais aussi parce que, financièrement, je ne peux plus me le permettre. »


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.