Mikaël Petrossian, la 3e génération du caviar qui bouscule les codes

Mikaël Petrossian, PDG du groupe familial Petrossian spécialisé dans le caviar lors d'une séance photo, à Paris, le 6 avril 2021(Photo, AFP)
Mikaël Petrossian, PDG du groupe familial Petrossian spécialisé dans le caviar lors d'une séance photo, à Paris, le 6 avril 2021(Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 avril 2021

Mikaël Petrossian, la 3e génération du caviar qui bouscule les codes

  • «Il a fallu changer notre manière de fonctionner», déclare Mikaël Petrossian, troisième génération de la dynastie du caviar
  • 66 euros pour 30 grammes à déguster «avec une petite cuillère en faisant éclater les grains contre le palais pour sentir tous les arômes»: le caviar ne sera proposé dans ce menu que nature

PARIS: Il a mis entre parenthèses le restaurant gastronomique pour servir des plats russo-arméniens de sa grand-mère dans l'établissement familial: Mikaël Petrossian, troisième génération de la dynastie du caviar, s'adapte à la pandémie en bousculant les codes. 

« Il a fallu changer notre manière de fonctionner », déclare le quadra dont la nomination à la tête du groupe éponyme, le plus gros producteur du caviar au monde fondé il y a un siècle par deux frères immigrés arméniens, a coïncidé avec la Covid.  

Aucun plat ne dépasse 20 euros dans le menu « Mantchouk » ou « petit garçon » - c'est ainsi que sa grand-mère appelait Mikaël - disponible à emporter et qui sera servi dans le restaurant Petrossian, dans le chic VIIe arrondissement parisien, quand celui-ci rouvrira, réaménagé avec de grandes tables et une cuisine généreuse de partage.  

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Du caviar vendu dans la boutique Petrossian à Paris, le 27 décembre 2019 (Photo, AFP)

Manti et pirojki 

Adieu les tagliatelles sauce caviar et veau nappé de caviar maturé cuisiné: place désormais aux Sou bereck, « lasagnes » à l'arménienne au fromage de brebis ou aux épinards, pirojki, manti (ravioli au boeuf en bouillon), chou blanc mariné ou farci.  

« Le restaurant, c'est un lieu où l'on a envie de montrer une cuisine qu'on mange en famille avec mes parents, mes tantes, mes oncles et dans laquelle il n'y a pas forcément de produits très nobles comme les caviars ou les saumons », qui font la gloire de la maison Petrossian, présente en France et aux Etats-Unis. 

66 euros pour 30 grammes à déguster « avec une petite cuillère en faisant éclater les grains contre le palais pour sentir tous les arômes »: le caviar ne sera proposé dans ce menu que nature, comme dans les boutiques. « Un budget, certes, mais pas complètement inaccessible », estime Mikaël Petrossian.  

Celui qui a fait sa carrière dans les finances et lancé la chaîne de restaurants asiatiques Yoom, spécialisés dans les raviolis vapeur, avant d'intégrer la maison familiale, se donne pour mission de « déstigmatiser la marque très associée au caviar ».  

C'est aussi une façon pour Mikaël Petrossian de faire découvrir la cuisine de ses origines, »presque inconnue » en France, et rendre hommage aux femmes « qui ont été moins visibles » bien qu'elles contribuent au succès des affaires familiales en tenant les boutiques. 

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Les vitrines de Noël de l'épicerie de luxe Petrossian à Paris,le 27 décembre 2019 (Photo, AFP)

« Adaptation dans les gènes »  

Il y a 100 ans, ces précieux oeufs d'esturgeon de la Caspienne étaient méconnus en France. Les frères Melkoum et Mouchegh Petrossian doivent d'abord persuader César Ritz qui met, sans trop y croire, ce produit exotique à la carte de ses palaces européens. Le caviar séduit et l'ouverture de la boutique Petrossian à la devanture bleu turquoise suit en 1920.  

« La capacité d'adaptation c'est dans nos gènes. Architecte et avocat, ils sont venus en France, aucun d'eux ne pouvait exercer le métier et ils sont devenus commerçants », souligne Mikaël Petrossian. 

Durant la Seconde Guerre mondiale, la boutique devient une épicerie ordinaire et depuis ne cesse de se diversifier en vendant du foie gras, des blinis ou de la vodka.  

Depuis le début de la crise sanitaire, grâce au développement du commerce en ligne et à des « projets-satellites », comme « la truffe par Petrossian », le groupe a « multiplié quasiment par trois les ventes » sur internet.  

L'offre Mantchouk durera « un ou deux ans », le temps que les choses reviennent complètement à la normale avec le retour des touristes et des clients des grands hôtels, explique Mikaël Petrossian en espérant aussi que les produits plus accessibles amèneront les jeunes vers le produit phare de la maison.  

Car, sur ce plan, Petrossian ne touche à rien même si l'interdiction du caviar sauvage en 2008 et le passage à l'élevage a entraîné les prix vers le bas.  

« Il faut huit à dix ans pour élever une femelle esturgeon, pour les variétés comme le béluga, cela peut être au-delà de 15 ans. Il y a un vrai travail, il y a du temps et le temps c'est de l'argent », dit Mikaël Petrossian.   

« Démocratiser le caviar c'est le dénaturer. Nous n'allons pas chercher à nourrir les poissons moins bien ou réduire les cycles pour arriver à des sous-produits ». 


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.
 


Sommet de la culture d'Abou Dhabi : La culture au cœur de la gouvernance mondiale

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
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  • Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi
  • Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà »

ABU DHABI: Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi.

Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà ».

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale.

L'ancienne première ministre slovaque, Iveta Radicova, a donné le ton lors du panel « Bridging the Cultural Gap : The Role of Culture in Shaping Global Governance » (combler le fossé culturel : le rôle de la culture dans la gouvernance mondiale) en déclarant : « Il y a 400 ans, la planète comptait 800 millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont 8 milliards, répartis en 195 États et 6 000 groupes communautaires différents, tous ayant leurs propres langues et cultures ».

abu dhabi
Le panel a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale (Photo AN).

L'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jenny Shipley a souligné l'importance d'un leadership inclusif, partageant le modèle réussi de son pays d'intégration du patrimoine culturel maori dans la gouvernance nationale.

Elle a fait remarquer que les dirigeants doivent être "intentionnels" en ce qui concerne la diversité. « Je commence toujours par le "je", a-t-elle expliqué, car si vous n'êtes pas un dirigeant engagé et inclusif, vous n'atteindrez pas la destination de l'équité ».

L'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, a illustré le fonctionnement de la diplomatie culturelle dans la pratique, en expliquant comment sa petite nation insulaire a joué un rôle majeur dans la politique culturelle internationale. Il a souligné la participation de l'île Maurice à l'UNESCO, en apportant les perspectives des petits États insulaires en développement dans les discussions mondiales.

Les panélistes ont unanimement reconnu que les institutions internationales traditionnelles sont mal équipées pour gérer le paysage culturel complexe d'aujourd'hui. Ils ont appelé à des approches plus innovantes qui placent la culture au centre de la gouvernance mondiale, plutôt que de la traiter comme une préoccupation périphérique.

"La culture est le miroir de l'existence humaine et le producteur de nouveaux rêves, et sans rêves, nous perdons notre dignité humaine", a déclaré Mme Radicova.

Un thème récurrent a été la nécessité de lutter contre la désinformation et de protéger l'authenticité culturelle à une époque où les magnats de la technologie règnent en maîtres et où l'intelligence artificielle progresse.

"Si l'on veut construire la cohésion sociale et la solidarité dans le monde, il faut se battre pour la vérité, ouvertement, sans hésiter, avec courage et des arguments réellement vérifiés", a conclu Mme Radicova.