Amine Kouider ouvre en Algérie l’Académie internationale de musique et de danse

Amine Kouider, le chef d’orchestre franco-algérien mondialement connu, artiste de l’Unesco pour la paix, a créé en Algérie l’Académie internationale de musique et de danse (Acima).
Amine Kouider, le chef d’orchestre franco-algérien mondialement connu, artiste de l’Unesco pour la paix, a créé en Algérie l’Académie internationale de musique et de danse (Acima).
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Publié le Dimanche 18 avril 2021

Amine Kouider ouvre en Algérie l’Académie internationale de musique et de danse

  • Disposant d’une solide formation académique, Amine Kouider dirige rapidement les orchestres internationaux les plus illustres
  • «Pendant un an, je n’ai pas pu travailler en tant que chef d’orchestre. Cette période a été pour moi une occasion formidable pour me réinventer et concrétiser ce projet qui me tenait tant à cœur»

PARIS : Né à Alger en 1967, Amine Kouider étudie la musique au conservatoire d’Alger. Ce violoniste virtuose poursuit sa formation de chef de chœur et de chef d’orchestre dans les conservatoires de Marseille et de Paris, puis à Copenhague avec Michel Tabachnik. Il se perfectionne auprès d’illustres maestros comme Manuel Rosenthal, Ilya Musin et Daniel Baremboim. Amine Kouider travaille au sein d’institutions aussi prestigieuses que l’Orchestre philharmonique de New York, l’orchestre du Kirov de l’Opéra de Saint-Pétersbourg, l’Opéra national de Berlin, l’Opéra de Paris, l’Orchestre de Genève et l’orchestre Santa Cecilia de Rome. Il dirige en concert de nombreuses œuvres symphoniques, des opéras et des ballets: Les Noces de Figaro, Don Giovanni, Le Barbier de Séville, La Traviata, Rigoletto, Carmen, Madame Butterfly, Casse-Noisette et Le Lac des Cygnes font partie de son répertoire.

Par ailleurs, le maestro s’investit dans de nombreux événements en Algérie, parmi lesquels «Alger, capitale de la culture 2007» ou «Constantine, capitale de la culture 2015».

Amine Kouider dirige rapidement les orchestres internationaux les plus illustres. Il crée la première académie internationale de musique et de danse privée en Algérie. Les formations proposées par l’AK Académie sont variées: piano, violon, flûte, saxophone, oud, percussions, basse, batterie, guitare, guitare électrique, chant lyrique, formation musicale, danse classique et contemporaine, direction d’orchestre…

Directeur artistique et chef de l’Orchestre symphonique de l’opéra d’Alger depuis 2016, directeur artistique du Chœur et Orchestre philharmonique international de l’Unesco (Paris) et conseiller artistique du plan Arabia à l'Unesco depuis vingt ans, Amine Kouider souhaite que son établissement soit aussi une structure qui favorise l’insertion sociale et l’égalité des chances. Amine Kouider répond aux questions d’Arab News en français.

Vous vous investissez depuis des années partout sans le monde. Vous venez de créer une académie de musique et de danse. Comment ce projet est-il né?

Beaucoup me connaissent comme chef d’orchestre, mais peu connaissent mon parcours d’enseignant. À 19 ans, j’étais l’un des plus jeunes enseignants du conservatoire d’Alger. Depuis trente ans, j’enseigne en Algérie, en France et dans d’autres pays. Cette longue expérience m’a permis de me familiariser avec des techniques pédagogiques internationales.

Le projet de création de cette académie a été nourri par d’autres expériences, notamment celle des concerts pédagogiques que j’ai organisés à de nombreuses reprises pour les enfants. Cette expérience a démontré l’importance de la formation pour le public et les musiciens de demain. À un moment, j’ai eu envie de donner un peu de ce que j’ai reçu durant toute ma carrière et j’ai décidé de mettre mon expérience au service de mes concitoyens et d’autres artistes à travers le monde.

Enfin, je dois reconnaître que la crise de Covid-19 a contribué à accélérer les choses: pendant un an, je n’ai pas pu travailler en tant que chef d’orchestre. Cette période a été pour moi une occasion formidable pour me réinventer et concrétiser ce projet qui me tenait tant à cœur.

Quelles sont les missions d'AK Académie?

La première mission de l’académie consiste à offrir un enseignement de qualité, avec des standards internationaux en termes de niveau et de techniques pédagogiques, ce qui est très important. L’autre objectif est de proposer des formations aux professeurs de l’académie et aux autres professionnels qui souhaitent acquérir de nouvelles expériences et de nouvelles techniques. Nous proposons un apprentissage de la musique aux adultes amateurs, enseignement qui n’existe pas en Algérie. Cette formation leur donne le moyen d’apprendre à jouer d’un instrument, de chanter dans une chorale ou de faire de composer de la musique.

Nous mettrons également notre savoir-faire au service des professionnels, comme les chanteurs ou les instrumentistes, afin de leur apporter des conseils et des solutions. D’autre part, nous avons ouvert une section de coaching et développement personnel destinée aux managers. Mon expérience de leader, en tant que chef d’orchestre, sera mise à la disposition d’artistes, de groupes, voire d’institutions, afin de mieux appréhender les difficultés du management.

AK Académie a aussi pour vocation de renforcer le lien social et de favoriser l'égalité des chances…

Nous avons un département réservé aux missions socioculturelles. En effet, nous considérons qu’elles sont très importantes pour l’équilibre des enfants. Nous avons lancé deux programmes. L’un est destiné aux enfants défavorisés, pour lesquels nous organisons des journées portes ouvertes et des concerts éducatifs. En outre, ces événements nous permettent de repérer les talents, les enfants à fort potentiel, pour lesquels nous solliciterons des partenaires et des sponsors afin de financer leurs études. L’objectif de notre académie est de constituer l’élite de demain.

Le second programme, intitulé «Un parrain pour un orphelin», consiste à faire venir nos musiciens et nos professionnels dans les orphelinats. Le but est de donner de l’espoir à ces enfants et, pourquoi pas, de repérer parmi eux de futurs musiciens. L’orchestre de l’académie Acima donnera également des concerts grand public gratuits.

La crise sanitaire a bouleversé nos habitudes. Elle a aussi permis de révéler le rôle primordial de la culture dans nos vies. Selon vous, cela va-t-il permettre de démocratiser l’accès à l’art et de favoriser le partage des cultures?

La crise sanitaire de Covid-19 a été très préjudiciable, dans le monde entier. Mais je pense qu’elle l’a été plus particulièrement pour les artistes, les musiciens, car nous étions tous à l’arrêt. Notre métier est très délicat et très fragile. En outre, l’absence de concerts, de culture a eu un effet négatif sur le moral, sur notre bien-être à tous. Mais cela a été aussi l’occasion, pour nous artistes et professionnels de la culture, de nous réinventer, d’imaginer d’autres moyens qui permettent de diffuser la musique, la culture. Nous sommes des êtres sociaux, nous sommes des musiciens, des artistes. Nous œuvrons, toujours, pour le partage et le dialogue des cultures.

À l’image de ce que vous faites au sein de l’Unesco…

Oui. Je me suis investi en tant qu’artiste – que ce soit comme chef d’orchestre ou comme chef de chœur –, en France et dans de nombreux pays, pour l’Unesco en faveur de la paix grâce à un programme qui a pour ambition le dialogue des cultures entre l’Orient et l’Occident.

 

 


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).