Un dessinateur algérien caricature la migration clandestine en BD

Salim Zerrouki (Photo caricature, Facebook)
Salim Zerrouki (Photo caricature, Facebook)
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Publié le Mercredi 07 avril 2021

Un dessinateur algérien caricature la migration clandestine en BD

  • Dans son deuxième album sorti en France fin mars, Salim Zerrouki, 43 ans, armé de son humour grinçant et d'un dessin incisif, s'attaque à la migration clandestine, en tirant vers l'absurde des situations souvent inspirées de faits réels
  • Pour aider les lecteurs à faire la part entre réalité et caricature, un QR code (code à réponse rapide) à la fin du livre les oriente vers des articles de presse et témoignages sur lesquels il s'est appuyé

TUNIS: Certaines planches de son recueil satirique "Comment réussir sa migration clandestine" sont insoutenables, mais pour le corrosif dessinateur algérien Salim Zerrouki, "ce qui choque le plus, c'est l'atroce réalité".

Il avait déjà exagéré jusqu'au ridicule les travers des sociétés maghrébines et les clichés racistes sur "les arabes" dans un premier guide mordant intitulé: "100% bled - Comment se débarrasser de nous pour un monde meilleur".

Il y tournait cruellement en dérision le rapport à la religion, à l'amour, à la famille ou encore au code de la route.

Dans son deuxième album sorti en France fin mars, Salim Zerrouki, 43 ans, armé de son humour grinçant et d'un dessin incisif, s'attaque à la migration clandestine, en tirant vers l'absurde des situations souvent inspirées de faits réels.

"Les gens pensent que j'ai inventé des histoires atroces -- mais c'est l'association entre humour noir et histoires vraies qui rend les choses si sinistres", souligne-t-il dans un entretien à l'AFP.

Pour aider les lecteurs à faire la part entre réalité et caricature, un QR code (code à réponse rapide) à la fin du livre les oriente vers des articles de presse et témoignages sur lesquels il s'est appuyé. Essuyant une larme au souvenir d'interviews de migrantes entendues à la radio, il ne comprend pas que les atrocités commises en Libye ne fassent plus réagir personne.

"C'est un drame qui s'amplifie mais, comme pour le corona, on s'est habitués, les morts sont devenus des chiffres. Il faut un électrochoc", plaide le dessinateur.

Depuis le décès du petit syrien Alan Kurdi, dont le corps échoué sur une plage turque en 2015 avait choqué le monde entier, plus de 20 000 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée selon l'ONU, et des milliers d'autres dans l'enfer libyen.

Chaque famille 

Dans une région où "chaque famille a un frère, un oncle, un voisin qui est parti clandestinement", c'est pour lui une "mission" de parler du voyage inhumain vers l'Europe.

Comment dissimuler jusqu'à son battement cardiaque pour ne pas se faire repérer, ou s'entraîner pour survivre à un naufrage digne du Radeau de la Méduse, le célèbre tableau de Géricault: les anecdotes sont ponctuées de trucs et astuces faussement légers.

L'absurdité des solutions imaginées par l'Europe fait la couverture: un migrant se noie à défaut d'avoir la monnaie pour le distributeur de bouées de sauvetage sponsorisé par l'Union européenne.

Viols, kidnappings, tortures organisées, meurtres: "Beaucoup d'Européens ne réalisent pas que les politiques décidées par leurs Etats mènent à autant de souffrance", estime la caricaturiste algérien.

Des milliers de migrants ont ainsi été interceptés en mer et renvoyés en Libye par des gardes-côtes libyens avec le soutien financier de l'UE, en dépit des conditions de détention décriées par l'ONU et les défenseurs des droits humains. 

"Payer les pseudos Etats comme la Libye pour retenir les migrants, c'est criminel", s'emporte Salim Zerrouki. Les forces libyennes étant composées de groupes armés largement incontrôlés par l'Etat, "cela revient à donner de l'argent à des milices, c'est choquant".

Dans sa bande dessinée, il imagine des dirigeants européens visitant une prison libyenne où sont "exhibés comme dans un cirque" les pires sévices: "Ils se retrouvent ainsi acteurs directs de ce qu'ils ont contribué à construire", explique Salim Zerrouki. 

Mais il dénonce aussi férocement le cynisme des Etats maghrébins -- dessinant ainsi un gouvernement qui organise des traversées illicites pour remplir ses caisses. 

"Les migrants sont le fruit de la politique nationale, des dysfonctionnements des pays, de la corruption", souligne-t-il.

Le sujet est politiquement délicat, sinon explosif, mais Salim Zerrouki n'en est pas à son coup d'essai.

Installé à Tunis depuis dix ans, il a publié de 2011 à 2013 un blog sur un salafiste grincheux, Yahia Boulahia, qui décrétait "une fatwa par jour", toutes plus farfelues les unes que les autres.

Une sorte d'avertissement sur le fanatisme religieux, lancé par un Algérien ayant vécu la "décennie noire" de la guerre civile (1992-2002, 200.000 morts) à des Tunisiens qui voyaient arriver au pouvoir les islamo-conservateurs du parti Ennahdha et percer une mouvance salafiste.

Son prochain livre sera consacré à l'Algérie, espère Salim Zerrouki, dont les nombreux dessins sur le soulèvement populaire du Hirak qui secoue le pays depuis février 2019 ont circulé sur les réseaux sociaux, finissant parfois sur des tee-shirts dans les manifestations.

"Ce sera à nouveau basé sur une histoire vraie: celle de la cité où j'ai grandi à Alger", précise-t-il.


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com