ALGER : Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a appelé à "des négociations directes et sérieuses" sur le Sahara occidental entre les indépendantistes du Front Polisario et le Maroc, afin de régler ce conflit vieux de plusieurs décennies.
La nomination d'un nouvel émissaire onusien ne "suffit pas. Il faut qu'il y ait un processus (...). Nous continuons à dire qu'il faut des négociations directes et sérieuses entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario", a déclaré M. Boukadoum à des journalistes en marge d'un forum samedi.
ALGER : La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie voisine.
Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, tandis que le Maroc propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Rabat contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique, où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années.
Peu avant son départ de la Maison Blanche, Donald Trump a reconnu une souveraineté marocaine sur l'ensemble du Sahara occidental.
Les Sahraouis placent désormais leurs espoirs dans la nouvelle administration américaine du président Joe Biden pour qu'elle revienne sur cette décision.
Fin mars, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a demandé au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres d'accélérer la nomination d'un envoyé spécial au Sahara occidental. Le dernier titulaire du poste, Horst Kohler, a démissionné en mai 2019.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira le 21 avril pour discuter du conflit au Sahara occidental.
Lors de cette réunion, le chef de la mission des Nations unies sur place (Minurso) présentera un état des lieux.
Il s'agira de la première réunion du genre depuis que des hostilités ont repris en novembre dernier, après 30 ans de cessez-le feu.
Des accrochages sont survenus après que le Maroc a déployé ses troupes dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara occidental pour y déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route commerciale vers l’Afrique de l'Ouest, selon eux illégale.
Le Polisario se dit depuis "en état de guerre de légitime défense".