BLM dénonce le massacre des migrants africains par les Houthis

Hawk Newsome, membre fondateur de Black Lives Matter (BLM) du Grand New York. (Capture d'écran)
Hawk Newsome, membre fondateur de Black Lives Matter (BLM) du Grand New York. (Capture d'écran)
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Publié le Lundi 05 avril 2021

BLM dénonce le massacre des migrants africains par les Houthis

  • La réaction serait différente si les victimes des crimes houthis étaient de race blanche, a révélé Hawk Newsome dans une interview exclusive
  • Le natif de New York établit un parallèle entre le racisme affiché par la police américaine et les miliciens houthis qui tuent des Noirs sous leur garde

NEW YORK CITY / Al-MUKALLA, Yémen: La mort horrible de dizaines de migrants éthiopiens dans un centre de détention à Sanaa, géré par la milice houthie du Yémen soutenue par l'Iran, est une preuve supplémentaire que le racisme antinoir existe sur tous les continents, selon Hawk Newsome, membre fondateur de Black Lives Matter (BLM) du Grand New York.

Les tensions raciales et la mort des Noirs en garde à vue ont provoqué des épisodes répétés de protestations et de troubles aux États-Unis et en Europe ces dernières années.

Newsome a joué un rôle crucial dans le mouvement mondial qui a secoué les villes américaines depuis le meurtre de l'Afro-américain George Floyd, par la police à Minneapolis le 25 mai 2020.

Lors d'une interview exclusive accordée à Arab News, Newsome a indiqué que la tragédie au Yémen démontrait la nécessité d'une solidarité mondiale et panafricaine, celle qu'avait adoptée le nationaliste noir du début du XXe siècle installé à New York, Marcus Garvey.

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Lors d'une interview exclusive avec Arab News, Newsome a indiqué que la tragédie au Yémen démontrait la nécessité d'une solidarité mondiale et panafricaine. (Photo fournie)

« Le racisme est une pratique mondiale. La diabolisation et la diffamation des Noirs ont lieu sur tous les continents », a affirmé Newsome.

« Ainsi, lorsque nous commençons à parler du racisme et de la lutte contre le racisme envers les noirs, j'ai tendance à m'appuyer sur les philosophies de Marcus Garvey, et je crois que tous les noirs devraient être unifiés dans cette lutte. Deuxièmement, nous devons nous battre pour toutes les personnes opprimées ».

Des centaines de migrants africains dans un camp de la capitale yéménite occupée par les Houthis ont entamé une grève de la faim contre les mauvais traitements et les conditions déplorables, le 7 mars, lorsque des miliciens armés ont incendié leur logement, causant la mort de plusieurs d’entre eux.

Newsome a signalé qu'il était choqué mais pas du tout surpris qu'il y ait eu si peu de tollé face à l’atrocité des Houthis. À son avis, la réaction aurait été entièrement différente si les victimes étaient de race blanche.

« C'est un problème qui nécessite une attention particulière. C’est quelque chose qui ne peut être ignoré. C’est quelque chose que je ne peux jamais ignorer. Il y a 44 personnes assassinées et les médias se comportent comme si rien ne s'était passé », a-t-il souligné.

« J'ai de bonnes raisons de croire que les médias ne font pas attention parce que ce sont des Noirs. Pour ma part, mon devoir est de me battre pour les Noirs du monde entier ».

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Les migrants somaliens nouvellement arrivés se reposent à l'ombre sur la plage du village de Hasn Beleid, à 230 km à l'est du port d'Aden sur la mer Rouge. (Photo, AFP /Archives)

Cinq migrants qui se sont entretenus avec Human Rights Watch ont décrit les conditions dans le centre de détention de l’Autorité de l’immigration, des passeports et de la naturalisation sous le contrôle des Houthis à Sanaa comme « exiguës et insalubres, abritant jusqu’à 550 migrants dans un hangar de l’enceinte de l’installation ».

Selon ces témoignages, les gardes houthis ont dit aux migrants de faire leurs « dernières prières » avant de tirer des gaz lacrymogènes et ce qu'ils soupçonnent d’être une Grenade assourdissante lancée sur le hangar où les migrants étaient hébergés. L'incendie qui en a résulté a ravagé le camp de fortune, tuant des dizaines de personnes et en blessant beaucoup d'autres.

Avant que l'incendie ne se déclenche, les meneurs de la protestation ont été identifiés par les gardes houthis, qui les ont ensuite battus avec des bâtons de bois et des crosses de fusil, selon les déclarations des témoins.

Les Houthis sont ensuite retournés au hangar vêtus de leurs uniformes noirs, verts et gris, équipés d'armes de guerre. L'un d'eux est alors monté sur le toit et a lancé deux projectiles dans le hangar.

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Des migrants africains qui auraient été introduits clandestinement par voie maritime au Yémen, sont assis à l'arrière d'un véhicule à la périphérie de la ville d'Aden. (Photo, AFP / Archives)

Des témoins à l'intérieur du hangar ont affirmé que le premier projectile a produit beaucoup de fumée et les a fait pleurer et piquer les yeux.

Le second, que les témoins ont qualifiée de « bombe », a explosé avec une forte détonation, déclenchant le feu.

Newsome a avoué qu'il était consterné par le manque d'indignation du public, même parmi les rangs des branches de Black Lives Matter aux États-Unis et au Royaume-Uni.

« J’affirme fortement que si c’était un groupe de Blancs placés à l'intérieur d'un hangar et qu’on a tiré des projectiles sur ce bâtiment et que 44 personnes sont mortes et que des personnes qui tentaient de s'échapper enjambaient des cadavres, ce serait sans aucun doute une question d'intérêt international », a-t-il soutenu.

« Toutefois, le racisme dans les médias d'information et sur la scène mondiale en fait une question sans importance. Dans de tels cas, où est l'attention nationale? »

Newsome, qui est avocat de formation, établit un parallèle direct entre les attitudes racistes qui ont permis aux policiers américains et aux miliciens houthis de tuer des Noirs sous leur garde.

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Des immigrés africains clandestins sont assis sur un bateau dans la ville portuaire d'Aden, dans le sud du pays, le 26 septembre 2016, avant d'être expulsés vers la Somalie. (Photo, AFP / Archives)

« Des Noirs innocents qui demandent l'asile, des Noirs innocents qui cherchent simplement du travail, sont assassinés… pour avoir demandé un meilleur traitement. C’est ce que me pose un problème, et c’est aussi ce que devrait poser un problème pour tout le monde », a-t-il déclaré.

« Quand je pense à des gens dans un petit espace attaqués avec des armes de guerre et qui sont incapables de riposter et de lutter pour survivre, cela me brise le cœur. Cela devrait briser le cœur de quiconque ».

Le groupe BLM est apparu pour la première fois en tant que hashtag sur Twitter en 2013 après l'acquittement de George Zimmerman dans la mort par balle de l'adolescent afro-américain Trayvon Martin.

Depuis lors, des branches locales du groupe ont vu le jour dans le monde entier dans le but de surveiller la violence policière contre les communautés noires et pour soutenir le développement communautaire.

 

Parmi les réalisations groupe BLM, la branche du Grand New York a ouvert une nouvelle école dans le Bronx, nourri des milliers de personnes dans le besoin pendant la pandémie du coronavirus et présenté cinq projets de loi qui sont devenus des lois d'État soutenant les droits des Noirs et des minorités.

Le groupe est également en train d’élaborer un programme éducatif pour présenter les progrès des Noirs en Amérique et dans le monde.

Le mouvement a trouvé un nouvel élan en 2020 après la mort de Floyd. L'ancien policier Derek Chauvin, accusé d'avoir tué Floyd en s'agenouillant sur le cou pendant plus de neuf minutes lors de son arrestation, est actuellement jugé pour meurtre au deuxième degré. Chauvin nie les accusations de meurtre et d'homicide involontaire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 19 morts dans une frappe, Israël confirme avoir tiré sur un bâtiment de l'ONU

Une photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un panache de fumée s'élevant des explosions au-dessus de bâtiments détruits dans la partie nord du territoire palestinien, le 30 mars 2025. (Photo de Menahem KAHANA / AFP)
Une photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un panache de fumée s'élevant des explosions au-dessus de bâtiments détruits dans la partie nord du territoire palestinien, le 30 mars 2025. (Photo de Menahem KAHANA / AFP)
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  • « Dix-neuf martyrs, dont neuf enfants, ont été tués dans le bombardement de la clinique de l'Unrwa, qui abrite des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza »,
  • Un communiqué militaire précise que la frappe a visé « des terroristes du Hamas (qui) se cachaient dans un poste de commandement » établi dans l'édifice.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de la bande de Gaza a fait état mercredi de 19 morts dans une frappe israélienne sur un bâtiment de l'ONU abritant une clinique. L'armée israélienne a confirmé y avoir visé des combattants du Hamas.

« Dix-neuf martyrs, dont neuf enfants, ont été tués dans le bombardement de la clinique de l'Unrwa, qui abrite des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza », a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, revoyant à la hausse un bilan précédent de 16 morts.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a confirmé avoir frappé un bâtiment de l'Unrwa abritant une clinique à Jabalia.

Un communiqué militaire précise que la frappe a visé « des terroristes du Hamas (qui) se cachaient dans un poste de commandement » établi dans l'édifice.

L'armée a assuré qu' « avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour atténuer le risque de porter atteinte à des civils » et dénoncé ce qu'elle qualifie d'utilisation systématique d'infrastructures civiles par le mouvement islamiste palestinien.

Israël accuse le Hamas d'utiliser la population de Gaza comme bouclier humain, une accusation régulièrement rejetée par le mouvement islamiste.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a condamné un « massacre », réitérant son appel à la communauté internationale pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas qui dure depuis près de 18 mois.

Le 2 mars, Israël a coupé l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Les hôpitaux encore ouverts fonctionnent au ralenti en raison des pénuries de fournitures médicales et de carburant pour les générateurs.

Au cours de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a déjà frappé à de nombreuses reprises des bâtiments de l'Unrwa abritant des Palestiniens déplacés, affirmant que les lieux servaient aussi de repaire à des combattants du Hamas.

Les Nations unies estiment que la plupart des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont fui leur domicile en raison des combats et des bombardements, certains parce que leur logement était détruit, d'autres pour tenter de se mettre à l'abri.

Plus de 1 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis la reprise des bombardements israéliens le 18 mars, après deux mois de trêve, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas pour la bande de Gaza.


Les lieux de beauté de Riyad s'animent à l'occasion des festivités de l'Aïd

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
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  • Riyad prend un charme magique pendant l'Aïd Al-Fitr, devenant une plaque tournante de pique-niques festifs.
  • Les familles célèbrent l'Aïd Al-Fitr en pique-niquant et en s'amusant en plein air.

Riyad : Riyad prend un charme magique pendant l'Aïd Al-Fitr, devenant une plaque tournante de pique-niques festifs.

L'une des destinations les plus populaires est Wadi Hanifa, une vallée sereine située au cœur de la capitale. Avec sa verdure luxuriante, ses lacs artificiels, ses canaux d'eau et sa faune variée, elle offre une évasion parfaite aux amoureux de la nature et aux amateurs d'activités de plein air.

Mohammed Abdul Jaleel, un visiteur libanais, a déclaré : "Nous sommes ici avec des amis et de la famille : "Nous sommes ici avec nos amis et notre famille, nous faisons un barbecue et nous célébrons cette occasion spéciale avec joie. Le temps est parfait, les enfants jouent et les familles profitent au maximum de cette période avant l'arrivée de l'été.

Il a ajouté : "Qu'il s'agisse de randonnée, de cyclisme ou de pique-nique au bord de l'eau, Wadi Hanifa offre une retraite rafraîchissante dans la nature".

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)

Baddiuzz Zaman Sheikh, un habitant de Riyad qui fête l'Aïd avec des amis, a déclaré : "C'est un endroit idéal pour pique-niquer : "C'est un endroit idéal pour pique-niquer. Je viens souvent ici pour faire des barbecues. Entouré de montagnes et de lacs, c'est une escapade populaire."

Tous ceux qui connaissent la région connaissent sans doute Wadi Hanifa, autrefois une décharge, aujourd'hui une oasis luxuriante dans le désert, transformée par la Commission royale pour la ville de Riyad, avec des jardins, des zones humides et des milliers d'arbres.

Outre les promenades nocturnes et les pique-niques, Wadi Hanifa propose toute une série d'activités passionnantes - et nombreux sont ceux qui ignorent qu'il s'agit d'une destination mondiale pour les coureurs.

Le site web Great Runs met en avant les "sentiers entretenus" situés près du quartier diplomatique, qui proposent une boucle de 8 km dans un décor désertique. Au sud de la vallée, le parc Stone Dam met les athlètes au défi avec un escalier de 210 marches.

Jamal Hassan, un expatrié yéménite qui jouait aux cartes avec des amis, a déclaré : "Cette magnifique vallée située à la périphérie de Riyad offre des canaux d'eau, des couloirs de verdure, des allées et des aires de pique-nique au milieu des vergers et des fermes, ce qui en fait une attraction de premier plan pour les résidents et les visiteurs.

"Riyad avait besoin d'un endroit comme celui-ci - une échappée dans la nature loin de l'agitation de la ville. C'est un endroit parfait pour se détendre.

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)

Le Wadi Namar, au sud de la capitale, est un autre lieu de pique-nique très prisé pour l'Aïd. Son barrage, son lac et ses chutes d'eau pittoresques attirent les visiteurs tout au long de l'année.

Tabinda Qamar, qui s'y est rendue avec sa famille, raconte : "Le premier jour de l'Aïd, c'est le jour de l'Aïd : "Le premier jour de l'Aïd, il y avait tellement de monde que la sécurité nous a demandé de revenir plus tôt le lendemain. C'est ce que nous avons fait, et nous avons passé un excellent moment. Le parc est spacieux, avec des aires de jeux pour les enfants, ce qui en fait un lieu idéal pour les familles et les amis. C'est un lieu de vacances parfait, et nous l'avons vraiment apprécié.

De nombreuses personnes visitent également le parc Salam, qui comprend un grand lac illuminé avec des fontaines, des aires de jeux, des espaces verts et des zones récréatives. Anciennement une ferme privée avec des palmiers-dattiers, un lotissement résidentiel et une mosquée vieille de 70 ans, le parc a été transformé en raison de son emplacement stratégique et du besoin d'espaces ouverts de la ville.

Rumana Ambar, qui a visité le site avec sa famille, a déclaré : "C'est un lieu de retraite naturel dans une ville animée, idéal pour des vacances en famille ou entre amis. Avec ses installations bien entretenues, il s'impose comme l'une des principales attractions de Riyad."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

       

Le blocus israélien contraint les boulangeries de Gaza à fermer, la faim menace à nouveau

Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
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  • Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».
  • Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Dans une boulangerie industrielle de la ville de Gaza, ravagée par la guerre, le tapis roulant qui livrait des milliers de pains pita par jour est à l'arrêt. Une conséquence du blocus israélien, qui menace à nouveau le territoire de famine.

La Families Bakery est l'une des 25 boulangeries industrielles soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM). L'agence onusienne a annoncé la mise à l'arrêt de l'établissement, « en raison du manque de farine et de carburant ».

Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».

Cet organisme onusien était « le seul pourvoyeur des boulangeries de Gaza » et fournissait tout ce dont elles avaient besoin, indique à l'AFP Abed al-Ajrami, président de l'Association des propriétaires de boulangeries du territoire palestinien, à la tête de la Families Bakery. 

« Les répercussions de la fermeture des boulangeries seront très difficiles pour les gens, car ils n'ont aucune alternative », s'inquiète-t-il.

Devant le grand four éteint de son entreprise, il explique que les boulangeries étaient au cœur du programme de distribution alimentaire de l'agence onusienne, qui livrait du pain dans les camps abritant les habitants déplacés par la guerre à travers Gaza.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont échoué à prolonger une trêve de six semaines qui avait accordé un fragile répit aux Gazaouis après 15 mois de guerre, leur permettant de retourner dans leurs maisons souvent détruites.

Le 2 mars, Israël a imposé un blocus total au territoire palestinien. L'entrée de l'aide internationale, qui avait recommencé à affluer avec le cessez-le-feu, a été bloquée, et l'alimentation électrique de la principale usine de dessalement du territoire palestinien a été coupée.

Le 18 mars, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur Gaza, suivis d'opérations terrestres. Des combattants palestiniens ont de leur côté recommencé à lancer des roquettes sur Israël depuis Gaza.

Mardi, le Hamas a accusé Israël d'utiliser la famine comme « arme directe » dans le conflit, après l'attaque d'une école de l'ONU dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Il a également appelé les nations arabes et islamiques à « agir d'urgence pour sauver Gaza de la famine et de la destruction ».

Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

Gavin Kelleher, du Conseil norvégien pour les réfugiés, a pointé, lors d'un briefing la semaine dernière, la « misère totale » qui accable les Gazaouis retrouvant leurs habitations bombardées.

« Nous avons été mis en échec (...) On ne nous permet pas d'apporter des vivres, nous ne pouvons pas répondre aux besoins », a-t-il déploré.

« Quand Save The Children distribue de la nourriture à Gaza, nous voyons des foules massives parce que chaque personne dépend de l'aide dans le territoire », souligne de son côté Alexandra Saieh, de l'ONG britannique.

Mais « cette bouée de sauvetage n'existe plus ».