WASHINGTON: Une enquête menée par une équipe d'experts de l'ONU a révélé que les Houthis du Yémen étaient responsables d'une attaque le 30 décembre 2020 contre l'aéroport d'Aden qui a tué au moins 22 personnes. Cela lors de l'arrivée de membres du gouvernement internationalement reconnu du pays, ont déclaré lundi deux diplomates familiers avec la question.
Les experts ont présenté leur rapport au comité de l'ONU qui supervise les sanctions envers le Yémen lors de consultations à huis clos vendredi, mais la Russie a bloqué sa diffusion selon ces mêmes diplomates.
Ils ont demandé l'anonymat en raison de la sensibilité de la question. Les Houthis alignés sur l'Iran avaient nié la responsabilité de cette attaque.
Les diplomates n'ont pas expliqué pourquoi la Russie avait bloqué la publication des résultats. La mission russe auprès des Nations unies n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Le rapport arrive à un moment sensible pour le nouveau président américain, Joe Biden, alors que son administration et les Nations unies font pression sur les Houthis pour qu'ils acceptent une initiative de paix comprenant un cessez-le-feu.
L'Arabie saoudite et le gouvernement yéménite ont approuvé l'initiative, mais elle ne va pas assez loin selon les Houthis.
Le mouvement houthi, qui contrôle la majeure partie du nord du Yémen, a combattu les forces du gouvernement internationalement reconnu du président Abd-Rabbu Mansour Hadi et la coalition arabe, dans ce qui est largement considéré comme une guerre par procuration entre Téhéran et Riyad.
Le groupe d’experts de l’ONU a déterminé que les Houthis avaient lancé des missiles sur l’aéroport d’Aden à partir de deux positions sous leur contrôle à l’époque, l’aéroport de Taiz et un poste de police à Dhamar.
Les experts ont déclaré avoir constaté que les missiles étaient du même type que ceux utilisés précédemment par les Houthis. Ils ont explosé alors que des membres du gouvernement de Hadi arrivaient à l’aéroport pour rejoindre les séparatistes qui contrôlent la ville portuaire du sud et ainsi former un nouveau cabinet dans le cadre de l’effort saoudien pour mettre fin aux querelles entre ses alliés yéménites.
Au moins vingt-deux personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées lors de l'attaque. Aucun ministre du Cabinet n'a été tué, des représentants du gouvernement et trois membres du personnel du Comité international de la Croix-Rouge faisaient partie des victimes.
Lors de l’exposé de vendredi au comité des sanctions, les experts ont déclaré que les lancements de missiles depuis les deux sites contrôlés par les Houthis étaient coordonnés, selon ces mêmes diplomates. Lorsqu'on leur a demandé si une autre partie aurait pu être responsable, ils ont répondu que toutes les preuves indiquaient qu'aucune autre faction yéménite n'avait la capacité ou la technologie d'organiser une telle attaque. La guerre au Yémen a fait des milliers de morts et créé la pire catastrophe humanitaire au monde – exacerbée par la pandémie de Covid-19 – les Nations unies estimant que 80% de la population a besoin d'assistance.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com