Les Houthis sommés de mettre fin à l’escalade et d’accepter l'initiative saoudienne

Des éléments de la milice houthie assistent à un rassemblement à Sanaa, au Yémen, le 26 mars 2021. (Photo, AP/Hani Mohammed)
Des éléments de la milice houthie assistent à un rassemblement à Sanaa, au Yémen, le 26 mars 2021. (Photo, AP/Hani Mohammed)
Des partisans houthis armés de couteaux manifestent lors d'un rassemblement à Sanaa, au Yémen, le 26 mars 2021. (Photo, AP/Hani Mohammed)
Des partisans houthis armés de couteaux manifestent lors d'un rassemblement à Sanaa, au Yémen, le 26 mars 2021. (Photo, AP/Hani Mohammed)
Les gardes-frontières saoudiens surveillent la frontière avec le Yémen dans la région d'al-Khubah, dans le sud de la province de Jizan. (Photo, AFP/Archives)
Les gardes-frontières saoudiens surveillent la frontière avec le Yémen dans la région d'al-Khubah, dans le sud de la province de Jizan. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Lundi 29 mars 2021

Les Houthis sommés de mettre fin à l’escalade et d’accepter l'initiative saoudienne

  • La pression militaire, économique et politique devrait être maintenue simultanément sur les Houthis», affirme Ghallab
  • Ben Daghar affirme que l'initiative saoudienne dénonce les mensonges des Houthis et démontre que les Houthis sont des pions du régime iranien

AL-MUKALLA: L'escalade des frappes de drones et de missiles des Houthis contre l'Arabie saoudite et leurs opérations militaires au Yémen menacent de condamner l’espoir de mettre un terme à la guerre, ont déclaré des responsables du gouvernement et des analystes yéménites.

Au lieu de s’engager positivement dans les efforts de paix pour mettre fin à la guerre et désescalader, les Houthis soutenus par l'Iran ciblent les villes saoudiennes avec des drones chargés d'explosifs et des missiles balistiques plus fréquemment depuis le 23 mars, selon eux.

L'Arabie saoudite a annoncé une proposition de paix ce jour-là.

L'initiative saoudienne propose une trêve nationale, un assouplissement des restrictions sur les importations de carburant dans les zones contrôlées par les Houthis, et l’ouverture de l'aéroport de Sanaa en attendant les pourparlers de paix entre les factions en guerre.

Dimanche, la coalition arabe a annoncé avoir intercepté deux bateaux chargés d’explosifs, envoyés par les Houthis à partir de la ville portuaire de Hodeidah, dans l’ouest du Yémen.

La coalition a également abattu trois drones truffés d’explosifs qui se dirigeaient vers les villes au sud de l'Arabie saoudite.

Au Yémen, les troupes de l'armée yéménite et leurs tribus alliées ont déjoué plusieurs attaques des Houthis à Al-Kasara, dans la province de Marib, alors qu’ils se trouvaient à la veille de faire une percée militaire majeure dans leur offensive contre la ville de Marib.

Dimanche, les miliciens ont tiré des roquettes Katiousha et des obus de mortier sur un camp de réfugiés dans la région de Swaïda à l'ouest de Marib, selon les habitants, ce qui a forcé les déplacés à fuir vers des zones plus sûres dans la province de Marib.

Des responsables et experts yéménites estiment que l'initiative saoudienne est une réponse aux appels locaux et internationaux pour arrêter la guerre et régler la crise humanitaire. Il a appelé les Houthis à saisir cette occasion de parvenir à la paix et à cesser de se battre.

«De grands efforts sont en branle pour mettre un terme à la guerre et à la crise humanitaire», a déclaré Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère de l'Information du Yémen et analyste politique, à Arab News.

Mais convaincre une milice soutenue par l'Iran, un pays qui viole constamment les accords, d'accepter l'initiative saoudienne ne se va pas se produire sans des efforts militaires, économiques et politiques conjoints, a déclaré Ghallab.

«Il y a un problème avec la structure de la milice houthie, conçue pour faire la guerre afin de survivre. La pression militaire, économique et politique devrait être maintenue simultanément sur les Houthis», affirme Ghallab.

L’Iran manipule les milices pour régler ses comptes avec l’Arabie saoudite et réaliser ses ambitions expansionnistes, ce qui a également entravé les efforts vers la fin de la guerre au Yémen, expliquent les experts. «La milice des Houthis est un outil pour réaliser le projet religieux iranien», a déclaré Ghallab.

Ahmed Obeid Ben Daghar, chef du Conseil de la Choura du Yémen, critique les miliciens pour leur réticence à accepter l’initiative saoudienne et arrêter la guerre. Ben Daghar affirme que l'initiative saoudienne dénonce les mensonges des Houthis et démontre que les Houthis sont des pions du régime iranien.

«L'initiative a révélé la réalité des Houthis : une milice terroriste sanguinaire, raciste et immonde, et a dévoilé leurs mensonges. Ils ont à présent l’air de fans de la guerre, d’agents qui servent le programme expansionniste iranien dans la région», a tweeté Bin Daghar. Il ajoute que le soutien croissant à l'initiative saoudienne a ravivé l'espoir d’arrêter la guerre au Yémen et les souffrances des Yéménites.

À Riyad, le président du Yémen, Abed Rabbo Mansour Hadi, a déclaré dimanche que les opérations militaires des Houthis dans la province centrale de Marib démontraient que le groupe n’est pas sérieux. Il assure que les Yéménites entraveraient les projets de l’Iran coûte que coûte.

Lors d'une réunion avec l'envoyé de l'ONU au Ira, Hadi déclare que son gouvernement a offert des concessions, et qu’il demeure prêt à se conformer à toute initiative qui stoppe la guerre.

L'émissaire onusien aurait informé le président yéménite de ses rencontres avec les Houthis à Oman, et discuté de la reprise des pourparlers de paix et de la mise en place d'un cessez-le-feu national, ainsi que de l'ouverture de l'aéroport de Sanaa.

Le président a pour sa part réitéré les mêmes promesses de soutenir les efforts de paix et à déjouer les ambitions de l’Iran au pays, et ce lors d’une autre réunion avec l’envoyé spécial américain pour le Yémen, Tim Lenderking, dimanche à Riyad.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".