Les Houthis se trompent en rejetant l’initiative saoudienne pour le Yémen

Dans cette photo prise le 3 octobre 2017, les gardes-frontières saoudiens surveillent le long de la frontière avec le Yémen dans la région d'Al-Khubah dans le sud de la province de Jizan. (Photo, AFP/Archives)
Dans cette photo prise le 3 octobre 2017, les gardes-frontières saoudiens surveillent le long de la frontière avec le Yémen dans la région d'Al-Khubah dans le sud de la province de Jizan. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 27 mars 2021

Les Houthis se trompent en rejetant l’initiative saoudienne pour le Yémen

  • La milice et son sponsor iranien pensent que le monde est divisé sur le Yémen alors qu’en fait, il «est uni derrière l’initiative saoudienne», selon un analyste
  • «Le régime iranien veut que Riyad soit entièrement occupée dans un conflit dans le Sud, loin de la Syrie et du Liban»

RIYADH / JEDDAH: Les milices houthies au Yémen et leurs sponsors iraniens ont rejeté la dernière initiative de paix saoudienne visant à mettre fin à la guerre dans le pays car ils estiment que la communauté internationale est divisée sur la question yéménite, selon les experts.

«Mais les Houthis doivent se rendre compte que le monde est complètement uni, dans son désir ardant de parvenir à la paix au Yémen, et il est uni derrière l'initiative saoudienne », a affirmé l'analyste politique Moubarak Al-Ati.

Il a également indiqué que Martin Griffiths, l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, et Tim Lenderking, l'envoyé spécial américain au Yémen, se rendront probablement à Mascate pour des entretiens avec les Houthis pour faire valoir que «le moment est venu de mettre fin aux souffrances du peuple yéménite » et les persuader de soutenir le processus de paix.

L'initiative saoudienne, qui a été annoncée lundi, est une occasion pour les Houthis d'être des partenaires dans la réalisation de la paix que désire le peuple yéménite et qui est soutenue par la communauté internationale, a signalé Al-Ati.

Au lieu de cela, «la milice houthie soutenue par l'Iran ne semble pas disposée à accepter l'initiative saoudienne, qui vise à reconstruire le Yémen et à ramener la paix et la prospérité dans ce pays arabe déchiré par la guerre», a-t-il ajouté.

Les attaques des Houthis contre des cibles en Arabie saoudite se sont intensifiées ces dernières semaines. La dernière a eu lieu vendredi matin, lorsqu'un missile balistique a été intercepté dans le ciel au-dessus de la ville de Najran par les forces de défense saoudiennes. Un jour plus tôt, un «projectile» a touché un terminal pétrolier à Jazan, provoquant un incendie. Plus tôt jeudi, plusieurs drones remplis d'explosifs ont été interceptés et détruits, selon la télévision d'État.

Ces attaques ont été condamnées par les autorités saoudiennes, des organisations régionales ainsi que de nombreux pays. Le ministère saoudien de l'Énergie les a d’ailleurs décrits comme des «actes de sabotage visant la sécurité des approvisionnements énergétiques». Un porte-parole du gouvernement a aussi révélé que ces attaques menaçaient la stabilité de l'approvisionnement énergétique mondial.

Tariq Al-Zahrani, un expert en stratégie, a déclaré à Arab News que les Houthis avaient clairement rejeté la dernière initiative de paix saoudienne.

«Les Houthis suivent à la lettre les instructions de Téhéran et œuvrent pour préserver les intérêts iraniens dans la région», a-t-il poursuivi.

«Téhéran est, en fait, en train de comploter contre l'Arabie saoudite. Le régime iranien veut que Riyad soit entièrement occupée dans un conflit dans le sud, loin de la Syrie et du Liban».

Al-Zahrani a de plus ajouté que les Houthis bloquent les progrès au Yémen et que le plan saoudien offre un moyen de sortir de l'impasse.

Il a en outre souligné le fait que le président américain Joe Biden a été vice-président de l'administration Obama et membre de l'équipe américaine qui a conclu l'accord nucléaire de 2015 avec l'Iran.

FAIT MARQUANT

Mohammed Abdelmajid Qubati, ancien ministre de l'Information et du Tourisme du gouvernement légitime du Yémen, a déclaré: «Il est essentiel que les Houthis et leurs sympathisants à Téhéran réalisent à quel point il est important de saisir cette occasion de paix, afin que le Yémen puisse commencer à aller vers la reconstruction et le développement, et la sécurité et la stabilité régionales et internationales peuvent ainsi être améliorées».

«Les Houthis sont une carte politique que les démocrates utilisent pour faire pression sur les républicains», a-t-il dévoilé. «Ils essaient de prouver que la guerre au Yémen et la décision de l’ancien président Donald Trump de se retirer de l’accord nucléaire avec l’Iran sont toutes deux des erreurs commises par les républicains».

Mohammed Abdelmajid Qubati, ancien ministre de l’Information et du Tourisme du gouvernement légitime du Yémen, a souligné que le dernier plan de paix saoudien était une extension des initiatives de paix précédentes proposées par le Royaume.

Le rejet irresponsable par les Houthis de l'initiative annoncée par le royaume reflète l'effort déplorable de l'Iran pour contrecarrer cette importante initiative de paix, qui vise à parvenir à un cessez-le-feu complet et total, sur la base du règlement politique tellement attendu, fondé sur des principes et des références nationaux, régionaux et internationaux», a-t-il soutenu.

Qubati a encore ajouté : «Il est essentiel que les Houthis et leurs sympathisants à Téhéran réalisent à quel point il est important de saisir cette occasion de paix, afin que le Yémen puisse commencer à aller vers la reconstruction et le développement, et la sécurité et la stabilité régionales et internationales peuvent ainsi être améliorées».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".