BENGHAZI: Le gouvernement parallèle situé dans l'Est de la Libye, non reconnu par la communauté internationale, a officiellement remis mardi le pouvoir au nouvel exécutif unifié d'Abdelhamid Dbeibah, lors d'une cérémonie à Benghazi.
La passation s'est déroulée au siège du gouvernement parallèle, basé dans la deuxième ville de Libye et dirigé jusqu'à ce jour par Abdellah al-Theni.
Le nouveau gouvernement unifié était représenté par Hussein Attiya al-Gotrani, un des deux vice-Premiers ministres de M. Dbeibah, accompagné de quelques ministres dont celui de l'Intérieur Khaled Mazen, venus de Tripoli.
« La phase de divisions est terminée (...), le gouvernement d'union nationale est au service de tous les citoyens, quel que soit leur région », a déclaré M. Gotrani dans un bref discours.
La Libye tente de s'extraire d'une décennie de conflit, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, un chaos marqué par l'existence ces dernières années de pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (ouest) et Cyrénaïque (est).
Preuve de l'embellie actuelle, la France a annoncé qu'elle rouvrirait lundi à Tripoli son ambassade pour la Libye, délocalisée depuis 2014 en Tunisie voisine.
L'annonce a été faite par le président français Emmanuel Macron après la réception à l'Elysée du chef du conseil présidentiel libyen, Mohammed el-Manfi.
D'autres pays ont récemment annoncé qu'ils allaient rouvrir prochainement leur ambassade à Tripoli, comme Malte et l'Egypte.
Le nouvel exécutif libyen -constitué du gouvernement Dbeibah et d'un conseil présidentiel-- doit permettre de clore le chapitre sanglant des divisions.
Il est né d'un processus onusien mis sur orbite en février à Genève avant un vote de confiance »historique » du Parlement ce début de mois.
Il doit mener la transition en Libye jusqu'à des élections nationales prévues le 24 décembre.
Mardi dernier, le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 dans l'ouest de la Libye, avait lui aussi remis le pouvoir au gouvernement Dbeibah et au Conseil présidentiel.
Lui aussi issu d'un accord politique parrainé par l'ONU, le GNA n'avait jamais obtenu la confiance du Parlement et se disputait depuis le pouvoir avec les autorités parallèles de l'Est.
Cette région est contrôlée de facto par le militaire septuagénaire Khalifa Haftar, chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), qui n'a officiellement pas pris part aux pourparlers politiques.
Un certain flou entoure son avenir politique, alors que sa légitimité est de plus en plus remise en cause, y compris dans son fief.