Plus tôt ce mois-ci, lorsqu'il est parti pour une visite en Irak, le pape François n'aurait pas pu imaginer que son excursion pourrait déclencher la loi des conséquences imprévues. Mais dans au moins un cas, c'est exactement ce qu'il a fait.
Le bref tête-à-tête du pape avec le grand ayatollah Ali-Mohammad Sistani à Nadjaf a ouvert un large débat sur la nature et l’avenir de l’islam chiite. Le fait que le Pape ait fait appel à Sistani au domicile de ce dernier a clairement irrité les cercles khomeinistes de Téhéran. Leur irritation s'est transformée en rage à peine déguisée lorsque le Vatican a décrit Sistani comme «le chef spirituel de la communauté chiite».
Pour les khomeinistes, bien sûr, c'est le «guide suprême» Ali Khamenei qui doit être reconnu comme le chef non seulement de la version duodécimaine du chiisme mais de toute la Oummah islamique. Cependant, le différend concernant qui est la crème de la crème a été rapidement mis de côté pour ouvrir un espace pour un débat sur deux concepts distincts de religion et de politique. Sistani appartient à ce que l'on appelle l'école classique de théologie chiite, surnommée dans les académies occidentales «quiétiste». Dans cette école, le théologien agit comme un guide moral, pour ne pas dire de conscience, de la société, évitant les politiques partisanes et les idéologies laïques.
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