L'Iran, une «menace grave» pour le Moyen-Orient et le monde

Des diplomates ont averti lors d'une conférence de presse, organisée jeudi par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), que le stockage de missiles balistiques par Téhéran constitue une «menace grave». (Photo, Capture d'écran)
Des diplomates ont averti lors d'une conférence de presse, organisée jeudi par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), que le stockage de missiles balistiques par Téhéran constitue une «menace grave». (Photo, Capture d'écran)
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Publié le Vendredi 19 mars 2021

L'Iran, une «menace grave» pour le Moyen-Orient et le monde

  • Des diplomates affirme que l’accord nucléaire iranien n'a pas réussi à arrêter les attaques militaires de l'Iran par le biais de ses milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie
  • Les responsables ont fait valoir que le président américain Joe Biden et les leaders européens doivent adopter une «position plus ferme» contre Téhéran

CHICAGO: Des diplomates ont averti lors d'une conférence de presse, organisée jeudi par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), que le stockage de missiles balistiques par Téhéran constitue une «menace grave» non seulement pour les pays du golfe mais aussi pour le Moyen-Orient et les pays occidentaux.

Le porte-parole de la commission des affaires étrangères du CNRI, Ali Safavi, l'ancien ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi et Walid Phares, le co-secrétaire général du Groupe parlementaire transatlantique sur la lutte contre le terrorisme, affirment que le Plan d'action global conjoint, également connu sous le nom de l’accord nucléaire iranien, n'a pas réussi à arrêter les attaques militaires de l'Iran par le biais de ses milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie.

Les responsables ont fait valoir que le président américain Joe Biden et les leaders européens doivent adopter une «position plus ferme» contre Téhéran et son programme de missiles nucléaires et balistiques en cours.

Phares, qui occupe parallèlement le poste de conseiller du caucus antiterroriste de la Chambre des représentants des États-Unis, rappelle que l’accent a toujours été mis sur la réduction du programme nucléaire iranien. Toutefois, le régime iranien a accumulé un énorme arsenal de missiles balistiques qui sont utilisés sur «quatre champs de bataille» au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie.

«Le problème est qu'au cours des cinq dernières années, le régime a affiché et continue d'afficher un comportement agressif qui met en danger l'Iran, son peuple, le Moyen-Orient, l'Europe et les États-Unis ainsi que l’ensemble de la communauté internationale», explique Phares.

«Un retour à l'accord avec Téhéran ne peut pas être un simple exercice de questions techniques et de maintenir le score de ce l'Iran fait ou ne fait pas. Nous n’en sommes plus là. Nous sommes à présent devant un nouveau paysage géopolitique qui affecte toute la région», poursuit-il.

Phares estime que les négociations doivent aussi mettre l’accent sur les «comportements de l’Iran» et son utilisation de ses milices militaires au Moyen-Orient.

«Grâce à ses milices, l'Iran a établi son contrôle sur l'Irak, à quelques exceptions près», affirme Phares, «Téhéran a pu entrer en Irak avec ses propres milices. Mais ces milices ne contrôlent pas seulement le gouvernement, l'économie et les banques. Il se donnent pour mission de réprimer la population irakienne, comme ils le font au Yémen», assure-t-il.

En Syrie, où 700 000 personnes ont été tuées et 5 millions déplacées, Phares signale que le régime de Bachar Assad est entièrement soutenu par le régime iranien.

Même son de cloche au Liban, où le Hezbollah clame ouvertement son allégeance à Téhéran.

«Ce à quoi nous avons affaire maintenant, c'est un régime iranien qui occupe quasiment quatre pays arabes. Il ne peut y avoir de retour à un accord avec l’Iran sans aborder le problème de «l’impérialisme Khamenei» qui happe la moitié du Moyen-Orient», martèle Phares en parlant du guide suprême iranien Ali Khamenei et de sa politique d’intervention à l’étranger.

Terzi a qualifié l’accord sur le nucléaire, qui a été signé en 2015 et avait pour objectif de restreindre les activités nucléaires iraniennes, de «déficient» et somme toute un «échec total».

Il constate que Biden veut un accord qui mette fin aux attaques des milices mandatées par Téhéran, telles que les Houthis, et empêche la situation de s'aggraver davantage.

«C’est un problème grave qui amène un grand point d'interrogation. Nous voyons une approche prudente de la part de l'administration Biden, mais jusqu'à présent, je ne peux la qualifier de faible», ajoute Terzi.

«Biden est animé par la volonté d’empêcher les attaques, particulièrement contre les intérêts américains. Mais généralement, son but est d’éviter au moins une intensification des stratégies agressives préexistantes de la part des milices du régime iranien».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".