SAINT-GAUDÉRIC: Emmanuel Macron est arrivé vendredi après-midi dans un centre d'entraînement de la Légion étrangère à Saint-Gaudéric (Aude), où il remettra à cinq légionnaires leur décret de naturalisation, pour mettre en valeur cette forme exceptionnelle d'intégration et d' « égalité des chances ».
Triés sur le volet, des engagés de 17 à 39 ans viennent du monde entier pour rejoindre les 9 500 hommes de cette unité d'élite. Après plusieurs années ou au nom du « sang versé » au combat, les « képis blancs » peuvent devenir Français.
Dans cette ancienne ferme en pleine campagne, le chef de l'Etat a déjeuné à leur table. Il visitera ensuite des chambres, assistera à un cours de français - beaucoup ne dont pas francophones en arrivant -- et à des exercices de secourisme et d'attaque.
Le quatrième régiment étranger de la Légion possède trois fermes autour de Castelnaudary où est dispensée la formation initiale de quatre mois, un entraînement mondialement réputé pour son exigence. Dont la « marche des képis blancs » de 80 kilomètres, qui leur permet d'intégrer la Légion.
Environ 1 600 sont intégrés chaque année.
« Le chef de l'Etat ira voir une chambrée pour comprendre comment on fait adopter à des gens aussi disparates des règles de vie quotidienne communes, afin de former un tout homogène », a expliqué un conseiller.
Le moment le plus symbolique sera la remise à cinq légionnaires du décret qui leur confère la nationalité française.
Pour l'Elysée, cette visite s'inscrit dans l'agenda de « l'égalité des chances » que veut promouvoir le chef de l'Etat pour la fin de son quinquennat. Des sujets qui ont du mal à percer dans l'opinion, face aux inquiétudes sur le rebond de l'épidémie.
Il existe deux modalités pour un légionnaire étranger de devenir français. « La plus célèbre, mais en volume pas très importante heureusement, c'est par le sang versé, quand un militaire a été blessé au combat », a relevé le conseiller.
Elle n'a concerné qu'une vingtaine d'hommes depuis 1999.
Deuxième modalité, au bout de trois à cinq ans de service, les légionnaires peuvent demander à devenir Français.
Vendredi après-midi un Polonais, un Brésilien, un Roumain, un Népalais et un Algérien recevront leur décret de la main du président.
Le 4 septembre dernier, il avait déjà remis leur décret de naturalisation à cinq civils après un discours au Panthéon sur les valeurs de la République.
Chaque années environ 200 légionnaires sont naturalisés. « C'est une manifestation de l'égalité des chances, une forte capacité d'intégration par l'effort avec l'application de règles non pas dures mais exigeantes, librement admises par celui qui s'engage », souligne la présidence.