L'implacable retour de la coupe mulet

La chanteuse Miley Cyrus a participé à remettre le mulet au goût du jour (Photo, AFP).
La chanteuse Miley Cyrus a participé à remettre le mulet au goût du jour (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

L'implacable retour de la coupe mulet

  • Avec des chanteuses comme Rihanna et Miley Cyrus, mais aussi un nombre étonnant d'internationaux du rugby anglais, ce style capillaire a réinvesti les écrans de télévision
  • Les cycles des modes sont aussi inexorables que la rotation de la Terre, mais cette vogue-là, beaucoup la croyaient enterrée pour de bon

PARIS: Court devant, long derrière : populaire dans les années 1980, avant d'être considérée comme un crime contre l'élégance, la coupe mulet fait son improbable retour.

Avec des chanteuses comme Rihanna et Miley Cyrus, mais aussi un nombre étonnant d'internationaux du rugby anglais, ce style capillaire a réinvesti les écrans de télévision et les artères chics du monde entier.

« Mes idoles ont toujours été David Bowie et la princesse Diana, donc l'idée de départ c'était de ressembler à l'enfant qu'ils auraient pu avoir ensemble », témoigne Sharon Daniels, Australienne de 26 ans de Brighton (sud de l'Angleterre).

« Shaz » (son surnom) devançait largement la mode, et quand elle a débarqué dans cette station balnéaire, il n'y avait qu'un autre habitant avec la même coupe. Elle le savait : les gens lui envoyaient des photos de cet homme.

Aujourd'hui, le mulet est partout. « J'en suis pas forcément ravie, puisque maintenant on dirait que j'essaie de me fondre dans la masse », plaisante Sharon Daniels. « Ça ne me dérange pas. Moi je sais depuis combien de temps je le porte ».

« Assumer complètement »

Les cycles des modes sont aussi inexorables que la rotation de la Terre, mais cette vogue-là, beaucoup la croyaient enterrée pour de bon.

« Elle revient d'entre les morts », selon Tony Copeland, de l'association de coiffeurs British Master Barbers Alliance. Pour lui, le confinement a été un facteur : les gens ont pu essayer chez eux sans avoir peur des réactions immédiates. « On va en voir de plus en plus cette année. Les mecs en ont marre de tous les dégradés ».

La concurrence devrait rendre indécis le résultat du concours du Festival de la coupe mulet, un événement européen dont la dernière édition a eu lieu près de Mons, en Belgique, en mai 2019.

Le champion en titre, le Français Gauthier Istin, agriculteur breton, est confiant dans ses chances de regagner des titres. Il compte même aller à pied à la version française du festival qu'un groupe essaie de monter dans le département de la Creuse (sud-ouest), en juin 2021.

« J'aimerais faire des interventions, rencontrer des associations dans le même esprit de pensée différente, faire des choses rigolotes dans des salons de coiffure et inviter des gens à marcher ensemble... Avec un mulet tant que possible », explique-t-il. Pour lui, c'est toute une philosophie, « l'affirmation de soi ». « Il faut avoir confiance en soi pour se décrédibiliser un peu aux yeux des autres et l'assumer totalement ».

« Simplicité et innocence »

Il tient à rappeler que cette coupe remonte à bien avant les années 1980, aussi l'époque des vestes à grosses épaulettes et manches remontées. « C'est intéressant de voir que dans les fresques antiques, les mosaïques romaines, les gens portaient le mulet parce que c'est beaucoup plus simple que n'importe quelle autre coiffure ».

D'après la chaîne History, la première mention dans la littérature remonte à « L'Illiade » d'Homère, où des guerriers sont décrits avec « une frange, et des cheveux longs à l'arrière ».

Par ailleurs, la coupe du révolutionnaire américain Benjamin Franklin, chauve sur le haut du crâne, long derrière, fut considérée comme un atout pour convaincre les Français de soutenir la cause des Etats-Unis, à une époque où il était ambassadeur à Paris. Elle aurait signifié « la simplicité et l'innocence » à l'époque des perruques apprêtées.

Pourtant cette coiffure n'a longtemps pas eu de nom. Elle n'est baptisée qu'en 1994 grâce à une chanson des rappeurs américains Beastie Boys, « Mullethead ».

« Pas de coup de soleil »

A ce moment-là, elle traîne une mauvaise réputation. La coupe vulgaire du prolo, fan de tuning dans le nord de la France, ou du marginal qui vit avec un chien méchant dans une caravane dans un trou paumé du sud des Etats-Unis.

« C'est devenu vraiment un repoussoir dans les années 90 », décrit Deirdre Novella, coiffeuse à New York. « C'était pour les gens qui vivaient au fond des bois sans avoir idée de ce qui se passait ».

Selon certaines théories, la coupe avait une fonction pratique : protéger la nuque du soleil, tout en exigeant peu d'entretien ou d'habileté avec les ciseaux.

« C'est vrai que j'ai pas de coup de soleil à l'arrière, et pas besoin de m'attacher les cheveux quand j'utilise une scie circulaire », note Sharon Daniels.

Mais les clients qui la demandent à Deirdre Novella, dans son quartier de Brooklyn, ont d'autres soucis en tête. Ils sont souvent de la communauté LGBT, ou artistique « hardcore ».

« Il vous faut un style vraiment radical: le type de gens qui portent des vêtements qui n'ont pas l'air beau, mais qui sont tellement à la mode que chez eux ça passe », estime la coiffeuse.


Semaine de l'art à Riyad : Le Centre Al-Mousa réunit des artistes pionniers et émergents

Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe
  • Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art

RIYAD : Au cœur de la capitale saoudienne, le Centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad. Cet événement rassemble des artistes novateurs et des étoiles montantes de la région et d'ailleurs, offrant une plateforme dynamique pour l'expression artistique contemporaine.

Ancien complexe commercial animé dans les années 1980, l'Al-Mousa Center était à l'origine une destination de choix pour les vêtements de mariage - où certains des meilleurs tailleurs de la ville exercent encore leur métier aujourd'hui. Le style architectural désuet du bâtiment confère une ambiance nostalgique à l'espace, évoquant des souvenirs du passé tout en offrant une toile de fond appropriée à l'art contemporain.

Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)
Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)

Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe. Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art.

"Lorsque j'ai entendu parler de l'Art Week Riyadh, j'ai été très enthousiaste à l'idée d'y participer. Je suis un artiste saoudien de la troisième génération et j'ai 28 ans d'expérience en tant qu'ingénieur en maintenance aéronautique, pilote et pilote instructeur. Aujourd'hui, je suis artiste. Je suis originaire de Riyad, et c'est l'occasion pour nous de célébrer l'art et de mettre en valeur nos talents locaux", a déclaré Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes.

Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)
Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)

Le père de M. Al-Kharji a lancé en 1965 une rubrique de bandes dessinées pionnière dans un journal saoudien local - un héritage que M. Al-Kharji honore en encadrant les colonnes bien en vue dans sa galerie, aux côtés de ses propres œuvres et de celles d'autres artistes de la région.

Perchées à l'étage, des galeries comme Ahlam Gallery se sont installées dans leur espace actuel de 360 mètres carrés en 2022, offrant une plateforme dynamique pour les artistes émergents et établis. Fondée par le Dr. Ahlam Al-Shedoukhy, un médecin à la retraite qui s'est tourné vers l'art comme source de guérison, la galerie est aujourd'hui l'un des plus grands espaces du complexe.

Parmi les autres galeries participantes figurent Abdullah Hammas Studio, Errm Art Gallery, Marsami Gallery et Alestudio, chacune contribuant à la riche diversité de la scène artistique en plein essor de Riyad.

Alors que la plupart des conférences organisées dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad se déroulent au JAX District à Diriyah, une table ronde spéciale intitulée "La valeur du passé est une mesure de l'avenir" s'est tenue au Centre Al-Mousa lundi. La discussion a porté sur la façon dont le patrimoine des arts visuels de l'Arabie saoudite fait non seulement partie de l'histoire de la nation, mais continue également à servir de source d'inspiration, façonnant l'avenir de l'art dans le Royaume.

La première Semaine de l'art de Riyad, organisée par la Commission des arts visuels, se déroulera du 6 au 13 avril, activant les galeries et les espaces créatifs de la ville. Ancré dans le quartier JAX de Diriyah, le programme de la semaine comprend une série d'expositions, de conférences et d'événements organisés qui soulignent la diversité et le dynamisme de la scène des arts visuels du Royaume, en pleine évolution. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


La créativité saoudienne est mise en lumière par l'exposition collective du studio Shashai

Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La Semaine de l'art de Riyad fait de la capitale du Royaume une destination culturelle mondiale.
  • Princesse Al-Johara Saud Al-Saud : Cette œuvre reflète la façon dont les femmes ont nourri les familles et les communautés tout en assumant des rôles sociétaux souvent négligés.

RIYAD : L'exposition collective de la Semaine de l'art de Riyad, dans le district de JAX, rassemble un éventail d'artistes pour célébrer le patrimoine, susciter des conversations et mettre en valeur la richesse de la créativité saoudienne. L'exposition est visible jusqu'au 13 avril.

Le salon annuel du Shashai Studio présente une tapisserie étonnante de perspectives et d'œuvres d'art pour mettre à l'honneur les artistes individuels et la communauté artistique sous un même toit.

Cette explosion visuelle incarne l'esprit d'expérimentation et encourage les conversations autour de l'identité, de la culture et de la manière dont tradition et modernité interagissent.   

Les visiteurs peuvent découvrir les récits cachés derrière chaque œuvre d'art.   

Parmi les œuvres les plus remarquables, celle de la princesse Al-Johara Saud Al-Saud, intitulée « La lune », symbolise la force et la présence durables des femmes à travers l'histoire.

« Cette œuvre illustre le rôle des femmes dans la nutrition et l'entretien des familles et des communautés, tout en soulignant les responsabilités sociales souvent négligées », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Utilisant la laine de mouton naturelle comme support, l'œuvre met en lumière les compétences ancestrales des femmes en matière de tissage et de construction de maisons.

« Les femmes ont toujours été l'épine dorsale de notre société, soutenant les familles, les cultures et les traditions », a expliqué la princesse Al-Johara. Cet hommage aux femmes nous rappelle que leur rôle est multiple : de gardiennes à créatrices, leur contribution est inestimable.

Mona Bashatah, dont les œuvres explorent l'artisanat ancien de la péninsule arabique, a parlé de son récent projet représentant un pêcheur, un personnage symbolisant les traditions de la vie côtière profondément enracinées.

« Mon art s'inspire de la riche histoire de notre région et se concentre sur les récits qui doivent être partagés avec les nouvelles générations », a-t-elle expliqué. Ses œuvres ne se contentent pas d'être impressionnantes sur le plan visuel, elles servent aussi de support à la narration, reliant le passé au présent.

« J'ai choisi de m'inspirer du papier d'écorce de mûrier d'Asie de l'Est, créant ainsi un lien entre les routes commerciales historiques qui ont lié nos ancêtres à des terres lointaines et étendues », a-t-elle ajouté.

Ses esquisses entremêlent des thèmes liés à la pollution de l'environnement et à l'identité culturelle. Les illustrations racontent l'histoire de bergers et de marins qui ont joué un rôle vital dans les échanges entre l'Orient et l'Occident.

Elles représentent des souvenirs que les générations modernes peuvent oublier, faisant de son travail une célébration du patrimoine et un appel à la prise de conscience.   

L'artiste a également incorporé des textes du poète Khalil Gibran, fusionnant ainsi la littérature et l'art pour renforcer l'impact émotionnel de ses œuvres. « Mon intention est d'évoquer un sentiment d'appartenance et de fierté à l'égard de notre histoire », a déclaré Mme Bashatah.

Rashed Al-Shashai, fondateur et conservateur du studio, a évoqué la signification de l'exposition et l'importance de présenter des artistes émergents et établis au sein de la communauté artistique saoudienne, lors d'un entretien avec Arab News.

« Nous avons cultivé un environnement de dialogue culturel et artistique au Shashai Studio. Cette exposition présente différents artistes, chacun avec ses propres techniques et récits », a-t-il déclaré.

« Cette exposition marque l'aboutissement d'une année d'expérimentation et de collaboration.

Les visiteurs ont pu découvrir des œuvres d'artistes de renom tels que le calligraphe arabe Mazin Andijani et l'artiste contemporaine innovante Fatima Al-Attas.

La première édition de l'Art Week Riyadh célèbre la scène artistique dynamique de l'Arabie saoudite et rassemble les principales galeries locales et internationales, ainsi que les institutions culturelles et les entités artistiques, autour du thème général « At The Edge » (À la limite).

Cet événement d'une semaine favorise l'échange, le dialogue et la collaboration, et invite les amateurs d'art à explorer les thèmes des seuils, de la liminalité et des transitions dans l'art et la culture.

Le programme comprend des expositions dans des galeries, des expositions rares de collections privées, ainsi que des conférences, des ateliers et des spectacles.   

Organisée par la Commission des arts visuels du ministère de la Culture, la Semaine de l'art de Riyad est une plateforme non commerciale conçue pour nourrir, célébrer et positionner Riyad en tant que destination culturelle mondiale.

S'inspirant du passé et du présent comme points de départ, elle réimagine un écosystème artistique mondial interconnecté qui contribue à l'économie créative du Royaume tout en inspirant la préservation de la collection d'art et du mécénat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Cinq gazelles des sables arabes ont vu le jour dans l'oasis de Buraidah

Le NCW a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables d'Arabie, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah. (SPA)
Le NCW a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables d'Arabie, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah. (SPA)
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  • Le Centre national pour la faune a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables arabes, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah,
  • Le centre poursuit la mise en œuvre de ses plans stratégiques visant à préserver la faune et la flore sauvages.


RIYAD : Le Centre national pour la faune a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables arabes, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah, dans le cadre de ses programmes d'élevage et de réinstallation.

Cette réalisation environnementale reflète les efforts nationaux visant à réimplanter la faune, à rétablir l'équilibre écologique dans le Royaume et à renforcer la durabilité de ses ressources naturelles, a rapporté mardi l'agence de presse saoudienne.

Le centre poursuit la mise en œuvre de ses plans stratégiques visant à préserver la faune et la flore sauvages et à enrichir la biodiversité dans le Royaume, conformément à l'Initiative verte saoudienne, à la Stratégie nationale pour l'environnement et à la Vision 2030.