ANKARA : Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi qu'il allait s'entretenir dans la journée avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Charles Michel pour tenter d'apaiser les tensions en Méditerranée orientale.
"Aujourd'hui, je vais avoir un entretien avec Mme Merkel et M. Michel", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours devant des responsables de son parti à Ankara.
"La solution en Méditerranée orientale passe par le dialogue et les négociations", a affirmé le président turc, ajoutant toutefois qu'Ankara ne "laisserait aucun pays empiéter sur ses droits".
Les tensions se sont renforcées ces derniers jours dans une zone de la Méditerranée orientale riche en hydrocarbures et disputées entre la Turquie et la Grèce, Athènes accusant Ankara de mener des recherches énergétiques illégales dans ses eaux.
La France, qui dénonce les actions "unilatérales" de la Turquie, a annoncé jeudi avoir déployé temporairement deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de guerre en Méditerranée orientale pour faire "respecter le droit international".
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, deux pays voisins aux relations régulièrement ponctuées de crises.
La situation s'est notamment détériorée après le déploiement lundi par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, pour effectuer des recherches de gisements dans une zone revendiquée par Athènes.
La marine grecque est également présente dans la zone pour "surveiller" les activités turques, selon Athènes.
Les tensions actuelles sont en grande partie dues à un différend entre Athènes et Ankara concernant les délimitations de leurs frontières maritimes, à l'origine de nombreuses disputes ces dernières années entre ces deux membres de l'Otan.
Athènes accuse Ankara de violer son territoire en effectuant des recherches énergétiques au sud de l'île grecque de Kastellorizo (Meis, en turc), mais la Turquie refuse d'admettre que ce petit territoire situé près de ses côtes limite son champ d'action.
"Revendiquer une souveraineté maritime en se servant de l'île de Meis, située à deux kilomètres des côtes turques et 580 kilomètres de la Grèce métropolitaine, ne peut s'expliquer rationnellement", a ainsi estimé M. Erdogan jeudi.