Poursuite du vote marathon sur le plan de relance de Biden

Le président américain Joe Biden lors d'une table ronde avec les Américains qui bénéficieront des contrôles de secours et font partie du plan de relance, le 5 mars 2021 à Washington, DC (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden lors d'une table ronde avec les Américains qui bénéficieront des contrôles de secours et font partie du plan de relance, le 5 mars 2021 à Washington, DC (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 06 mars 2021

Poursuite du vote marathon sur le plan de relance de Biden

  • Les sénateurs américains votaient toujours samedi matin sur une longue série d'amendements au plan de relance de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden
  • Le plan des démocrates prévoit notamment des chèques de 1 400 dollars pour des millions d'Américains, ainsi que 350 milliards de dollars d'aide aux Etats et aux collectivités locales

WASHINGTON: Les sénateurs américains votaient toujours samedi matin sur une longue série d'amendements au plan de relance de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden, une séance marathon que les démocrates espéraient conclure par un vote crucial ce week-end. 

Les démocrates disposent d'une courte majorité au Sénat et leur chef Chuck Schumer s'est montré convaincu de pouvoir faire adopter « cette semaine » le plan. 

Mais l'examen du texte, démarré jeudi, s'éternisait encore samedi.  

Vendredi soir, les sénateurs sont entrés dans un « vote-a-rama », procédure-marathon lors de laquelle ils peuvent proposer des dizaines d'amendements et exiger un vote sur chacun.  

L'occasion pour l'opposition républicaine, qui juge le plan Biden trop coûteux et pas assez ciblé, de présenter ses doléances. 

Le soleil brillait sur le Capitole samedi matin et les votes se poursuivaient, après déjà plus d'une vingtaine d'amendements.  

Un faible cri de joie s'est élevé au petit matin lorsque les sénateurs, dont beaucoup sont âgés, sont parvenus à un rare consensus pour approuver une amende sur les anciens militaires à l'unanimité.  

Un rare compromis dans une procédure marquée par la division entre démocrates et républicains.  

Chèques de 1 400 dollars  

Le plan des démocrates prévoit notamment des chèques de 1 400 dollars pour des millions d'Américains, ainsi que 350 milliards de dollars d'aide aux Etats et aux collectivités locales. 

Le texte prévoit aussi des milliards de dollars pour lutter contre la pandémie, dont 49 milliards pour le dépistage et la recherche, en plus de 14 milliards pour la distribution du vaccin.  

Le projet de loi retournera ensuite la semaine prochaine à la Chambre des représentants, à majorité démocrate, pour un vote final, avant d'être promulgué par le président américain.  

Le temps presse pour les démocrates qui veulent mettre en oeuvre ce plan d'ici le 14 mars, avant la suspension prévue du versement d'allocations chômage à des millions d'Américains.  

L'examen du texte avait commencé par la lecture, forcée par un républicain, des 628 pages du projet de loi pendant près de 11 heures, jusque dans la nuit de jeudi à vendredi. 

Puis, vendredi, la procédure avait été soudainement paralysée par l'opposition d'un sénateur démocrate conservateur à un dispositif clé de ce gigantesque plan d'aide, censé maintenir à flot la première économie mondiale durement affectée par la pandémie.    

Un camouflet pour le chef démocrate, et la Maison Blanche qui soutenait publiquement cet amendement sur les allocations chômage. Ils étaient finalement parvenus à un accord dans la soirée, réduisant la durée des aides. 

« Mini-boom économique »  

Joe Biden a martelé vendredi le besoin d'adopter sans délai son plan, tempérant l'enthousiasme créé par de bons chiffres de l'emploi aux Etats-Unis dévoilés vendredi, un signe pourtant annonciateur d'un mini-boom économique au printemps. 

En février, 379 000 emplois ont été créés, près de trois fois plus qu'en janvier, avait annoncé dans la matinée le département du Travail. 

Mais il faudra encore du temps pour retrouver le niveau d'avant la pandémie: 18 millions d'Américains touchent toujours une allocation, après avoir perdu leur emploi ou vu leurs revenus plonger. 

« A ce rythme, il faudra deux ans pour revenir dans les clous » et retrouver le niveau de février 2020, a averti le président américain. 

Les bars et restaurants, qui souffrent particulièrement depuis le début de la crise, sont ceux qui ont le plus embauché le mois dernier. L'interdiction de servir en salle a en effet été assouplie dans certaines régions. 

Les autres activités liées aux loisirs et à l'hébergement, ainsi que les services de santé, la vente au détail, l'industrie manufacturière, ont également créé de nouveaux postes. 

Et les entreprises du pays se mettent surtout en ordre de bataille pour le mini-boom économique annoncé. 

Dès le printemps, la consommation devrait en effet bondir, portée par les vaccinations menées tambour battant, et par les aides publiques distribuées depuis le début de la crise qui, couplées aux dépenses en baisse, ont rempli les comptes en banque des Américains, notamment des plus aisés. 

Selon Joe Biden, les bons chiffres des créations d'emplois sont certainement dus au plan de relance de 900 milliards de dollars qui avait été adopté fin décembre et signé par son prédécesseur Donald Trump. 

Mais sans nouvelles aides, tout cela « va ralentir », a-t-il prévenu, « on ne peut pas faire un pas en avant et deux pas en arrière ». 

Son projet de 1 900 milliards de dollars serait le troisième plan d'aides exceptionnelles approuvé par le Congrès pendant la pandémie. 


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.