Une diplomate danoise témoin de «changements historiques» quitte l’Arabie saoudite

Camilla Fatum Stoltenberg, ancienne responsable politique à l'ambassade du Danemark en Arabie saoudite posant devant l'ambassade pour commémorer deux ans en poste à Riyad. (Fourni)
Camilla Fatum Stoltenberg, ancienne responsable politique à l'ambassade du Danemark en Arabie saoudite posant devant l'ambassade pour commémorer deux ans en poste à Riyad. (Fourni)
Stoltenberg aux côtés de sa collègue Julie Andersen chargée de la culture et des médias à l'ambassade du Danemark (à gauche) posant devant le King Abdulaziz Center for World Culture connu sous le nom de musée Ithra à Dammam. (Fourni)
Stoltenberg aux côtés de sa collègue Julie Andersen chargée de la culture et des médias à l'ambassade du Danemark (à gauche) posant devant le King Abdulaziz Center for World Culture connu sous le nom de musée Ithra à Dammam. (Fourni)
Stoltenberg aux côtés d'Andersen visitant le King Abdulaziz Center for World Culture, connu sous le nom de musée Ithra à Dammam, lors de leur voyage à Dammam et Al-Khobar. (Fourni)
Stoltenberg aux côtés d'Andersen visitant le King Abdulaziz Center for World Culture, connu sous le nom de musée Ithra à Dammam, lors de leur voyage à Dammam et Al-Khobar. (Fourni)
Stoltenberg aux côtés d'Andersen visitant le King Abdulaziz Center for World Culture, connu sous le nom de musée Ithra à Dammam, lors de leur voyage à Dammam et Al-Khobar. (Fourni)
Stoltenberg aux côtés d'Andersen visitant le King Abdulaziz Center for World Culture, connu sous le nom de musée Ithra à Dammam, lors de leur voyage à Dammam et Al-Khobar. (Fourni)
Short Url
Publié le Jeudi 04 mars 2021

Une diplomate danoise témoin de «changements historiques» quitte l’Arabie saoudite

  • Aux yeux d’une femme issue d’un pays scandinave libéral comme le Danemark, c’est l’évolution du rôle des femmes saoudiennes qui a le plus marqué Camilla Fatum Stoltenberg
  • «J'ai trouvé les Saoudiens curieux, très accueillants, sympathiques et serviables»

RIYAD: En tant que diplomate danoise basée en Arabie saoudite depuis deux ans, Camilla Fatum Stoltenberg a pu témoigner des réformes radicales en cours dans tout le Royaume.

Aux yeux d’une femme issue d’un pays scandinave libéral comme le Danemark, c’est l’évolution du rôle des femmes saoudiennes qui est le plus marquant.

«Je pense que l’attention accrue portée à l’amélioration du rôle des femmes dans la société, conformément à la Vision 2030, a eu un très grand impact sur la population saoudienne», déclare Mme Stoltenberg à Arab News après avoir récemment quitté le Royaume pour son prochain poste. «Grâce à Vision 2030, les discussions sur le rôle des femmes sont devenues plus importantes dans la société saoudienne», dit-elle.

Mme Stoltenberg a travaillé comme responsable politique à l'ambassade du Danemark de Riyad. Elle a couvert les développements politiques, économiques et culturels au Royaume, au Koweït, à Bahreïn, à Oman et au Yémen.

Durant ses deux ans à Riyad, elle a été témoin des nombreux changements et développements apportés par le programme de réforme Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane.

De l'autorisation de conduire accordée aux femmes à la transformation du rôle des femmes sur le lieu de travail, Mme Stoltenberg a été témoin de leur immense autonomisation et des changements sociaux que le pays a connus.

«Je suis heureuse d'avoir pu vivre pendant deux ans l’impressionnante transformation que connaît l’Arabie saoudite. C'est vraiment une période historique», souligne-t-elle.

Mme Stoltenberg, ainsi que d'autres expatriés qui ont assisté à des conférences et à des séminaires, a vu des femmes mener des discussions et inspirer les générations futures dans le Royaume. Elle a également pu noter que des femmes créent de nombreuses entreprises qui contribuent maintenant à la croissance du secteur privé.

«Je suis heureuse de constater que nombreux sont ceux qui reconnaissent les avantages de l’amélioration du rôle des femmes dans la société et soutiennent les réformes», précise Camilla.

L'un des changements les plus importants pour les femmes est survenu en septembre 2017, lorsque le roi Salmane a annoncé le décret royal qui mettait fin à l'interdiction de conduire dans le Royaume. Peu de temps après, Reema Juffali est devenue la première femme pilote de course professionnelle d’Arabie saoudite.

Les changements ont également eu un effet important sur la communauté danoise vivant dans le Royaume, ainsi que sur les touristes visitant le pays.

Les résidentes danoises peuvent désormais conduire librement à travers le pays.

«La levée de l'interdiction de conduire pour les femmes en juin 2018 et la mobilité accrue ont été bénéfiques pour les résidentes danoises ainsi que pour mes amies et collègues», indique Mme Stoltenberg.

Elle explique comment les amendements de la loi sur le tourisme en Arabie saoudite ont changé la façon dont la communauté danoise interagit avec le Royaume.

Les visas touristiques ont été distribués en 2019, ouvrant le tourisme international à plus de 49 pays, et permettant à de nombreux Danois d'explorer l'Arabie saoudite et de rendre visite à leurs proches vivant et travaillant dans le Royaume.

L’assouplissement des restrictions sur la tenue vestimentaire des femmes a également permis aux expatriés de bénéficier d’une plus grande liberté et de ne pas avoir à porter une abaya en public.

«De nombreux résidents danois ont apprécié l’accès au cinéma, aux concerts et aux autres loisirs proposés dans le cadre de la Saudi Seasons», souligne Camilla Stoltenberg en référence à une série d'événements culturels. 

Camilla a pu voyager dans la province orientale et à Djeddah, découvrant de nombreuses similitudes entre les peuples danois et saoudien en matière de culture et d'hospitalité.

«J'ai trouvé les Saoudiens curieux, très accueillants, sympathiques et serviables», précise-t-elle. «J’ai souvent été accueillie par un “bienvenue en Arabie saoudite” dans les supermarchés, les centres commerciaux et les restaurants.»

De manière plus générale, Mme Stoltenberg se dit impressionnée par les réformes adoptées en Arabie saoudite. «J’ai constaté une réelle volonté de changement, et le rythme des réformes au cours des deux dernières années est frappant», dit-elle. «Le changement n'est jamais une tâche facile et cela prendra du temps, mais ce fut une réelle inspiration que de rencontrer des gens motivés et passionnés en Arabie saoudite qui soutiennent et travaillent à la réforme du pays.»

Camilla a suivi avec attention les conférences et les événements organisés par des femmes saoudiennes, et accueillis au sein de l'ambassade du Danemark. L'ambassade a programmé un événement en janvier 2021, invitant de nombreuses femmes leaders de premier plan à venir échanger des idées.

«L'autonomisation des femmes est une priorité au Danemark et en Arabie saoudite, et ce fut une excellente occasion de partager des expériences, des connaissances et des idées sur la façon de surmonter les défis et d'améliorer davantage le rôle des femmes», indique Mme Stoltenberg.

Désormais installée à Copenhague, la capitale danoise, Camilla déclare avoir hâte de revenir dans le Royaume pour voir les changements à venir. 

«Mon plus beau souvenir d’Arabie saoudite est un ensemble de personnes que j'ai rencontrées, de différentes expériences que j'ai vécues, de lieux que j'ai visités, et de défis et opportunités qui vont de pair avec le fait de quitter ma zone de confort et d'être sur un territoire inconnu», dit-elle.

«Je dis à mes amis et à ma famille qu'ils devraient visiter l'Arabie saoudite dès que la pandémie de Covid-19 sera endiguée. L’Arabie saoudite a beaucoup à offrir et la découverte de ce pays, de ses habitants et des progrès de la modernisation m’a impressionnée, et je suis sûre que ce sera le cas pour d’autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.