KARACHI: Au moins un Pakistanais a été blessé après que les forces iraniennes ont ouvert le feu sur des contrebandiers dans une zone à la frontière de l’Iran et de la province du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan, a affirmé mercredi un responsable pakistanais local.
L'Associated Press a rapporté que la fusillade à la frontière avait fait au moins deux morts et six blessés. L’agence de presse a cité des responsables iraniens qui ont déclaré que les forces pakistanaises avaient tiré sur plusieurs contrebandiers de carburant du côté pakistanais de la frontière près de Saravan la veille.
Mohammad Hadi Marashi, vice-gouverneur de la province du Sistan et du Baloutchistan, a également accusé les forces pakistanaises d'avoir ouvert le feu sur un groupe de contrebandiers de carburant qui tentait de rentrer en Iran, tuant un et en blessant quatre autres.
Le Pakistan a débloqué près de 20 millions de dollars pour construire une clôture le long de sa frontière de 900 km avec l'Iran, fréquemment utilisée pour le commerce ainsi que par les musulmans chiites minoritaires qui voyagent du Pakistan vers l'Iran pour des pèlerinages religieux. Mais la frontière est également le point d'entrée de militants transfrontaliers et d'un commerce illégal de carburant que les autorités ont du mal à contenir depuis des décennies.
Le journal pakistanais Dawn a rapporté que la fusillade faisait partie d’une initiative des autorités iraniennes contre les trafiquants d’essence iranienne. «Aucun Pakistanais n'est donc mort ... une seule personne de Kharan a été blessée par une balle dans la jambe, sa situation est maintenant stable», a déclaré à Arab News Abdul Razzaq Sasoli, commissaire adjoint de Panjgur, un district pakistanais limitrophe du Balouchistan, démentant les informations selon lesquelles un Pakistanais avait été tué dans cet incident.
Toutefois, un responsable des frontières a déclaré sous couvert d'anonymat qu'un Pakistani avait été tué lors de la fusillade. Arab News n’a pas pu vérifier cette affirmation du ministère des Affaires étrangères du Pakistan ou du ministre de l’Intérieur du Baloutchistan, Mir Ziaullah Langove, qui n’a pas répondu aux tentatives répétées de commentaires sur la fusillade.
Sanaullah Baloch, un député pakistanais et chef du Parti national du Baloutchistan, a déclaré que le nombre de personnes décédées et blessées était beaucoup plus élevé que ce qui avait été rapporté.
«Nous avons des rapports selon lesquels plusieurs morts et blessés ont été amenés au Panjgur et dans d'autres régions du Baloutchistan», a souligné Baloch. «J'exige une commission trilatérale composée de membres des ministères des Affaires étrangères iranien et pakistanais, de représentants baloutches et de sages pour enquêter sur cet incident malheureux afin de découvrir les raisons pour lesquelles le feu a été ouvert sur des innocents».
Téhéran n'a pas encore officiellement confirmé ou nié l'incident.
Une foule en colère a pris d'assaut le bureau d'un gouverneur de district dans le sud-est de l'Iran mardi, ont montré des images largement diffusées sur les réseaux sociaux, un jour après les tirs à la frontière.
Des affrontements violents avaient également éclaté lundi dans un poste de police de Saravan. Les gardes-frontières iraniens ont ouvert le feu sur des trafiquants de carburant qui tentaient de prendre d'assaut le poste de police, blessant plusieurs personnes, a rapporté l'AP.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com