Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur au Liban

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes. (AFP)
Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 novembre 2024

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur au Liban

  • Les États-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et le G7 ont tous fait pression pour une cessation des hostilités entre Israël et la puissante formation libanaise armée et soutenue par l'Iran
  • La trêve, valable depuis 04H00 (02H00 GMT), doit interrompre le conflit qui a contraint des dizaines de milliers de personnes en Israël et des centaines de milliers d'autres au Liban à fuir leur domicile

BEYROUTH: Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur tôt mercredi au Liban, après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement libanais armé soutenu par l'Iran.

La trêve, valable depuis 04H00 (02H00 GMT), doit interrompre le conflit qui a contraint des dizaines de milliers de personnes en Israël et des centaines de milliers d'autres au Liban à fuir leur domicile.

Les hostilités ont conduit à des bombardements sur le Liban, faisant des milliers de morts, et au déploiement de soldats israéliens de l'autre côté de la frontière entre les deux pays pour affronter les combattants du Hezbollah.

Le mouvement pro-iranien, affirmant agir en soutien au Hamas, avait ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à l'aube, des habitants du sud du Liban et de la plaine de la Békaa ont commencé à retourner dans leurs villages, formant des convois de véhicules, a rapporté l'agence officielle libanaise Ani.

Le président américain Joe Biden a salué mardi l'accord de cessez-le-feu, "un nouveau départ" pour le Liban et une "bonne nouvelle" pour laquelle les Etats-Unis et la France œuvraient depuis des semaines.

Dans une interview à Al-Jazeera publiée avant la trêve, l'envoyé américain Amos Hochstein avait indiqué que les forces israéliennes positionnées à deux ou trois kilomètres de la frontière avec le Liban se retireraient progressivement au cours des 60 prochains jours. "Au fur et à mesure que l'armée libanaise se redéploiera vers le sud, les forces israéliennes partiront."

Le Hezbollah doit aussi se retirer de la frontière sud avec Israël.

Avant le feu vert israélien final, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que la durée du cessez-le-feu dépendrait "de ce qui se passera au Liban". "Nous maintenons une totale liberté d'action militaire" au Liban, a-t-il ajouté: "Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaquerons".

Peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'armée israélienne a averti les habitants du sud du Liban de ne pas s'approcher des positions où elle reste déployée.

"Il vous est interdit de vous diriger vers les villages que les FDI (l'armée israélienne, NDLR) ont ordonné d'évacuer ou vers les forces des FDI dans la région", a déclaré le porte-parole de l'armée Avichay Adraee dans un message sur X.

Selon les autorités libanaises, au moins 3.823 personnes ont été tuées au Liban au total depuis octobre 2023, dont la plupart ces dernières semaines. Les hostilités y ont déplacé quelque 900.000 personnes, selon l'ONU.

Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois, dans les affrontements avec le Hezbollah, selon les autorités.

Mardi, des habitants du nord d'Israël interrogés par l'AFP s'affirmaient opposés à un cessez-le-feu: "ce serait une grave erreur tant que le Hezbollah n'aura pas été complètement éliminé", jugeait Maryam Younnes, une étudiante de 29 ans.

"Se concentrer" sur l'Iran 

L'annonce de l'accord est intervenue après qu'Israël a pilonné mardi le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais depuis qu'il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements visant le mouvement dans le pays voisin, puis y a entamé le 30 septembre des opérations au sol dans le sud.

Moins d'une heure avant l'entrée en vigueur de l'accord, au moins deux frappes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, selon des images diffusées par AFPTV, peu après des appels à évacuer une zone au centre de la capitale libanaise et une autre dans sa banlieue sud par l'armée israélienne. Mardi soir, le Hezbollah avait de son côté dit avoir lancé des drones contre des "cibles militaires sensibles" à Tel-Aviv.

Le Hezbollah n'a pas participé directement aux négociations de la trêve, faisant plutôt appel au chef du Parlement Nabih Berri pour négocier en son nom, et n'a pas, jusqu'ici, commenté l'accord.

La guerre au Liban a considérablement affaibli le mouvement pro-iranien. Son chef Hassan Nasrallah a été tué le 27 septembre dans une puissante frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, de même que nombre de ses hauts responsables.

Benjamin Netanyahu considère que la trêve va permettre à Israël d'"intensifier" sa pression sur le Hamas palestinien, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza.

"Lorsque le Hezbollah est hors jeu, le Hamas se retrouve seul (à Gaza). Notre pression va s'intensifier, et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages", a-t-il déclaré mardi à la télévision.

Le cessez-le-feu va également permettre à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", a ajouté M. Netanyahu.

Téhéran constitue le principal soutien du Hezbollah et du Hamas et d'autres mouvements qui, au Moyen-Orient, s'opposent à Israël.

L'Iran a lui-même effectué deux attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, la plupart interceptés.

Les attaques du Hezbollah dans le nord d'Israël ont contraint des dizaines de milliers d'habitants à évacuer leur domicile. Les autorités israéliennes affirment combattre le mouvement libanais pour leur permettre d'y revenir.

Paris et Washington veillent 

D'après Joe Biden, l'accord de trêve à été conçu pour donner lieu à un arrêt permanent des hostilités entre les deux parties.

En vertu de l'accord, l'armée libanaise doit prendre le contrôle de la zone frontalière, côté libanais, et "ce qui reste du Hezbollah et des autres organisations terroristes ne sera pas autorisé (...) à menacer à nouveau la sécurité d'Israël", a dit le président américain.

Les Etats-Unis et la France doivent veiller à ce que l'accord de cessez-le-feu soit "mis en œuvre dans son intégralité", ont déclaré mardi soir Joe Biden et son homologue Emmanuel Macron dans un communiqué commun.

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a pour sa part salué mardi soir une "résolution diplomatique" qui "permettra à des dizaines de milliers de civils libanais et israéliens de rentrer chez eux en toute sécurité, de part et d'autre de la frontière, et de mettre un terme à la violence et à la destruction engendrées par ce conflit".

Parallèlement, l'armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, et où des milliers de déplacés tentent de se protéger de la pluie et du froid.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.207 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


L'Arabie saoudite salue la formation du nouveau gouvernement syrien

Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, a annoncé la formation d'un nouveau gouvernement le 29 mars en fin de journée, réaffirmant son engagement à « construire un État fort et stable ». (AFP)
Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, a annoncé la formation d'un nouveau gouvernement le 29 mars en fin de journée, réaffirmant son engagement à « construire un État fort et stable ». (AFP)
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  • Le président syrien Ahmed Al-Sharaa a annoncé samedi la formation d'un gouvernement de transition, nommant 23 ministres.


RIYAD : Le ministère saoudien des Affaires étrangères s'est félicité de l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement syrien, exprimant l'espoir qu'il répondra aux aspirations du peuple syrien , selon l'agence de presse saoudienne.

Dans un communiqué, le ministère a souligné l'engagement du Royaume à coopérer avec le nouveau gouvernement syrien, à renforcer les liens historiques et fraternels entre les deux nations, et à améliorer les relations dans tous les secteurs.

Le ministère a également adressé ses meilleurs vœux au gouvernement syrien pour qu'il parvienne à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité de la Syrie.

Le président syrien Ahmed Al-Sharaa a annoncé samedi la formation d'un gouvernement de transition, nommant 23 ministres dans un cabinet élargi considéré comme une étape clé dans la transition après des décennies de règne de la famille Assad et dans l'amélioration des relations de la Syrie avec l'Occident.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: un opposant à Assad nommé grand mufti du pays

Un homme agite un drapeau alors que la foule se rassemble sur une place pour commémorer le 10e anniversaire de la prise d'Idlib à l'armée de l'ancien président Bachar al-Assad par les forces d'opposition en 2015, dans la ville d'Idlib, au nord de la Syrie, le 28 mars 2025. (AFP)
Un homme agite un drapeau alors que la foule se rassemble sur une place pour commémorer le 10e anniversaire de la prise d'Idlib à l'armée de l'ancien président Bachar al-Assad par les forces d'opposition en 2015, dans la ville d'Idlib, au nord de la Syrie, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Le président par intérim syrien Ahmad al-Chareh a nommé vendredi grand mufti Oussama al-Rifai, un religieux musulman modéré connu pour s'être opposé au dirigeant déchu Bachar al-Assad
  • M. Rifai, un Damascène né en 1944, a publiquement exprimé son opposition à M. Assad après les manifestations antigouvernementales qui ont éclaté en 2011

DAMAS: Le président par intérim syrien Ahmad al-Chareh a nommé vendredi grand mufti - la plus haute autorité religieuse du pays - Oussama al-Rifai, un religieux musulman modéré connu pour s'être opposé au dirigeant déchu Bachar al-Assad.

"Aujourd'hui, ce poste est occupé par l'un des plus grands érudits de Syrie", a annoncé Ahmad al-Chareh dans un communiqué.

M. Rifai, un Damascène né en 1944, a publiquement exprimé son opposition à M. Assad après les manifestations antigouvernementales qui ont éclaté en 2011.

Cette année-là, il a été battu après avoir prononcé le sermon du vendredi, lorsque les forces gouvernementales ont pris d'assaut sa mosquée, battant et arrêtant des personnes, et il a quitté le pays peu de temps après.

M. Rifai a été à la tête d'un conseil islamique créé à Istanbul en 2014 pour les Syriens opposés à Assad.

Il est retourné à Damas où il a été chaleureusement accueilli par la population après que les rebelles islamistes de Ahmad al-Chareh ont évincé Assad en décembre.

En 2021, Assad avait publié un décret supprimant le poste de grand mufti et élargissant les pouvoirs d'un ministère gouvernemental chargé des affaires religieuses.

Ce décret a contraint Ahmed Badreddin Hassoun, qui avait été nommé par Assad en 2004, à prendre sa retraite.

Cette semaine, des rapports non officiels ont indiqué que l'ancien grand mufti, connu pour son soutien à Assad, a été arrêté à l'aéroport alors qu'il cherchait à quitter le pays.

Les autorités n'ont pas fait d'annonce à ce sujet, mais des membres de la famille ont confirmé sur les réseaux sociaux que M. Hassoun avait été arrêté.


Le président du Conseil de transition soudanais s’entretient avec le prince héritier saoudien à La Mecque

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane rencontre le président du Conseil de souveraineté soudanais Al-Burhan à La Mecque. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane rencontre le président du Conseil de souveraineté soudanais Al-Burhan à La Mecque. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane rencontre le président du Conseil de souveraineté soudanais Al-Burhan à La Mecque. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane rencontre le président du Conseil de souveraineté soudanais Al-Burhan à La Mecque. (SPA)
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  • Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est entretenu vendredi avec le président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan
  • Le Soudan a plongé dans une guerre civile en avril 2023, entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)

Djeddah: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est entretenu vendredi avec le président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan, au lendemain de l’annonce par les forces armées soudanaises de la reprise totale du contrôle de la capitale, Khartoum, ravagée par la guerre.

Le général Abdel Fattah Al-Burhan, également chef des forces armées soudanaises, a rencontré le prince héritier au palais Al-Safa à La Mecque. Selon l’agence de presse saoudienne, les deux dirigeants ont "passé en revue les derniers développements de la situation au Soudan" ainsi que les efforts visant à "garantir la sécurité et la stabilité". Ils ont également discuté des opportunités de coopération entre leurs deux pays et sont convenus de créer un conseil de coordination afin de renforcer leurs relations bilatérales.

Mercredi, M. Al-Burhan s’est rendu au palais présidentiel de Khartoum, récemment repris par ses forces aux mains du groupe paramilitaire rival des Forces de soutien rapide, affirmant que la capitale était désormais libérée de la présence de cette milice. Jeudi, l’armée a confirmé avoir éliminé les dernières points de résistance des Forces de soutien rapide à Khartoum.

Le Soudan a plongé dans une guerre civile en avril 2023, entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR). Ces dernières ont initialement pris le contrôle de la capitale ainsi que d’autres régions du pays. Cependant, l’armée s’est réorganisée et a lancé l’année dernière une offensive pour reprendre Khartoum.

L’Arabie saoudite a déjà facilité plusieurs cycles de pourparlers de paix dans le but de mettre fin au conflit au Soudan, qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com