LONDRES: Human Rights Watch (HRW) a salué mercredi l'arrestation en Irak de quatre membres présumés des Forces de mobilisation populaire (FMP), une milice soutenue par l'Iran.
Les quatre hommes font l'objet d'une enquête pour le meurtre d'au moins quatre civils lors de manifestations antigouvernementales dans la ville de Bassorah en janvier 2020. L'un des hommes arrêtés occupe un poste de haut niveau dans la police irakienne.
«Ces arrestations à Bassorah représentent probablement un réel changement dans la volonté du gouvernement de tenir ses propres forces responsables de la perpétration de crimes graves et contribueront à empêcher de tels abus à l’avenir», a déclaré Belkis Wille, chercheuse principale sur les crises et les conflits à HRW.
«Le gouvernement devrait également veiller à ce que les procès de ces hommes soient équitables et dépourvus de toute influence politique».
Des manifestations antigouvernementales en Irak ont été déclenchées en octobre 2019 et sont rapidement devenues violentes, avec le déploiement d’une force excessive de la police et d'autres forces sécuritaires irakiennes, entraînant la mort de 487 civils.
On a découvert que divers groupes armés effectuaient des disparitions forcées et des détentions illégales ainsi qu’une force abusive contre les manifestants.
L'unité des FMP de Bassorah aurait des liens avec les Brigades FMP du Hezbollah soutenues par l'Iran. Les enquêtes se poursuivent sur d'éventuels liens avec d'autres unités des FMP.
Les quatre civils en question sont Jinan Madi, une ambulancière qui soignait les manifestants blessés lorsqu'elle a été tuée; le journaliste Ahmed Abdessamad et le caméraman Safaa Ghali, qui faisaient des reportages sur les manifestations; et le manifestant Mojtaba Ahmed Al-Skini, un enfant de 14 ans.
HRW a affirmé qu'une source proche du gouvernement irakien avait déclaré que les autorités avaient identifié 16 hommes impliqués dans les meurtres, mais la plupart d’entre eux avaient déjà fui le pays.
Malgré les récentes arrestations et l'engagement du gouvernement à tenir les personnes responsables du meurtre de manifestants, les attaques des FMP contre des civils se sont poursuivies et justice n'a pas encore été rendue aux nombreuses familles des personnes tuées lors des manifestations de 2019.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com