Entre luxe et artisanat, Thierry Boutemy, un amoureux des «fleurs fragiles»

Habitué à travailler pour l'événementiel, le plus gros de son activité, le confinement «l'a ramené 25 ans en arrière, comme si tout recommençait, à faire les choses plus simplement, ce n'était pas si négatif» (Photo, AFP).
Habitué à travailler pour l'événementiel, le plus gros de son activité, le confinement «l'a ramené 25 ans en arrière, comme si tout recommençait, à faire les choses plus simplement, ce n'était pas si négatif» (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 février 2021

Entre luxe et artisanat, Thierry Boutemy, un amoureux des «fleurs fragiles»

  • Il a collaboré avec de grands noms comme Lanvin, Hermès ou Dries Van Noten mais, ce barbu stylé de 52 ans en veste orange et bleu de travail, récuse l'étiquette de «fleuriste de la mode»
  • Une simplicité qui va bien à celui qui a appris l'horticulture à l'âge de 17 ans, aime «les fleurs fragiles», cultiver son jardin, et voit les fleurs comme «un refuge, une fuite»

BRUXELLES: Les défilés de mode sont passés au virtuel et les grands mariages ont disparu avec la pandémie mais le fleuriste Thierry Boutemy, qui a travaillé pour Sofia Coppola, Lady Gaga ou Hermès, reste passionné par son art, au plus près de la nature et des saisons.

Depuis plus de 25 ans, ce Français tient boutique à Bruxelles, un antre parfumé aux murs passés au torchis, où pavots d'Italie, hellébores (roses de Noël) de Hollande, tulipes du sud de la France côtoient des graminées d'Israël «qui ont l'air de sortir des champs».

Des fleurs d'importation - «la Belgique ne produit rien en hiver» - mais toutes poussées en pleine terre, sans produits chimiques et dont il sait comment elles ont été produites.

Au plus grand marché mondial des fleurs d'Aalsmeer (Pays-Bas), le fleuriste préfère les petits producteurs découverts dans les environs de cette bourse aux fleurs.

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Les fleurs sont stockées avant leur destruction lors de la vente aux enchères de fleurs, le 16 mars 2020 à Aalsmeer. Le secteur horticole néerlandais tire la sonnette d'alarme sur les effets de la crise des coronavirus (Photo, AFP).

«Ce marché est une catastrophe. C'est une machine de guerre qui produit à grande échelle comme on produit des poulets en batterie. On est en plein dans le mercantilisme», critique-t-il, dénonçant au passage la mode des fleurs passées dans des bains de couleur.

«Au lieu d'acheter des roses au bout d'une caisse de supermarché, il vaut mieux s'offrir une seule fleur à 3 euros», conseille-t-il, regrettant le peu de considération pour les horticulteurs, face à l'industrialisation du secteur.

Il doit malgré tout se rendre de temps en temps à Aalsmeer pour un projet artistique, comme ces bouquets de pivoines réalisés en plein hiver pour le «Marie-Antoinette» de Sofia Coppola, un décor floral exubérant qui reste son «plus beau souvenir professionnel».

Simplicité 

Il l'a composé après avoir étudié les peintures de l'artiste du mouvement rococo Anne Vallayer-Coster, qui a représenté la souveraine passionnée par les fleurs, y compris la fleur blanche de patate.

Une simplicité qui va bien à celui qui a appris l'horticulture à l'âge de 17 ans, aime «les fleurs fragiles», cultiver son jardin, et voit les fleurs comme «un refuge, une fuite» pour «oublier le monde dans lequel on vit depuis quelques années».

Un remède aussi parfois, comme ce décor conservé dans sa boutique, un buisson de plantes médicinales (eucalyptus, bruyères) pour une mariée malade et inspiré des séchoirs d'herboristes. Un mariage finalement annulé pour cause de Covid.

Habitué à travailler pour l'événementiel, le plus gros de son activité, le confinement «l'a ramené 25 ans en arrière, comme si tout recommençait, à faire les choses plus simplement, ce n'était pas si négatif».

Pendant cette période, «beaucoup de gens avaient envie de fleurs, la fleur amène la vie dans la maison. Finalement, ça m'a apporté beaucoup de bonheur», confie celui qui a passé son enfance dans la baie du Mont-Saint-Michel.

Il a collaboré avec de grands noms comme Lanvin, Hermès ou Dries Van Noten mais, ce barbu stylé de 52 ans en veste orange et bleu de travail, récuse l'étiquette de «fleuriste de la mode».

«Je ne suis pas du tout intéressé par la mode en fait», dit-il en riant. Ce qu'il recherche: «les personnes qui peuvent m'emmener dans leur délire, parfois ce n'est pas mon goût mais ça m'amuse de comprendre ce qu'il y a dans leur tête».

Il a travaillé à plusieurs reprises avec le grand photographe de mode Mario Testino, notamment pour une couverture de Vogue avec Lady Gaga en 2012. «Il avait vu mon travail pour une fête à Milan. il m'a dit «tu fais ce que tu veux», il n'y a pas beaucoup de gens comme lui dans ce milieu». «J'ai improvisé une arche de fleurs et de végétaux, sans réfléchir et avec beaucoup de liberté».

Aujourd'hui, en attendant la reprise de toutes ses activités, il travaille sur un projet de film avec une cinéaste italienne. L'histoire d'un original qui voudrait se construire un palais végétal. La sienne peut-être.


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.