RIYAD : L'Arabie saoudite a présenté le Programme d'action de Riyad, une initiative visant à unir les parties prenantes dans la lutte contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse.
L'annonce a été faite par Osama Faqeeha, vice-ministre de l'environnement, conseiller auprès de la présidence de la CdP16 de la CDB, et responsable du ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, lors d'une allocution prononcée à l'occasion d'un dialogue de haut niveau sur les systèmes agroalimentaires durables.
L'ordre du jour s'appuiera sur la dynamique de la COP16 au cours des deux années de présidence, en engageant diverses parties prenantes à produire un impact tangible pour les agriculteurs, les peuples indigènes et les autres groupes concernés.
S'exprimant lors d'un discours liminaire, M. Faqeeha a déclaré : « Si nous voulons accélérer les initiatives de restauration des terres et de résilience à la sécheresse au rythme et à l'échelle requis, il est essentiel que nous continuions à mobiliser et à encourager l'action longtemps après la fin de la COP16 à Riyad, en réaffirmant le leadership de l'Arabie saoudite en la matière, et en laissant un héritage durable de changement mondial. »
Le lancement a eu lieu lors de la Journée du système agroalimentaire, l'une des sept journées thématiques de la COP16. L'agriculture, l'un des principaux moteurs de la dégradation des terres, représente 23 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 80 % de la déforestation et 70 % de l'utilisation de l'eau douce, selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).
La Journée du système agroalimentaire a permis d'aborder le sujet des pratiques agricoles durables, notamment de la santé des sols, des cultures résistantes et de la participation du secteur privé à l'amélioration des systèmes alimentaires. Cette journée coïncidait avec la Journée mondiale des sols, qui souligne l'importance d'une gestion durable de ceux-ci.
« Environ 95 % de notre nourriture provient du sol, et pourtant nous continuons à le traiter comme de la terre », a déclaré M. Faqeeha. « Les pratiques non durables entraînent chaque année une perte importante de sol, ce qui aggrave la sécurité alimentaire et hydrique mondiale ainsi que les affecte les agriculteurs comme les consommateurs.
La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification estime que d'ici à 2050, les rendements agricoles mondiaux pourraient diminuer de 10 %, les régions les plus touchées connaissant une baisse de 50 %. Les prix des denrées alimentaires pourraient augmenter de 30 % en raison de la diminution des terres arables et de la demande croissante de la population.
« Nous n'avons pas besoin de réinventer la roue pour apporter des solutions urgentes », a ajouté M. Faqeeha. « Le réinvestissement des subventions agricoles néfastes pourrait immédiatement soutenir la restauration des terres et réformer les pratiques non durables. »
La conférence de l'UNCCD COP16, intitulée « Notre terre. Notre avenir » se tient du 2 au 13 décembre 2024 au Boulevard Riyadh World. Marquant le 30^e anniversaire de la CCD, cet événement permettra d'aborder des sujets tels que la résilience face à la sécheresse et le régime foncier.