RIYAD: La présidence saoudienne de la COP16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a appelé le secteur privé à accroître le financement des efforts de restauration des terres, soulignant une grave pénurie d'investissements privés.
Cet appel, lancé lors du Jour de la terre, la première des sept journées thématiques de la COP16, s'aligne sur la vision du Royaume de relever les défis interconnectés de la dégradation des terres, de la désertification et de la sécheresse à l'échelle mondiale.
Selon un récent rapport de la CCD, seuls 6% des engagements financiers en faveur de la résilience des terres et de la lutte contre la sécheresse proviennent du secteur privé. Cela met en évidence un déficit de financement qui menace les efforts mondiaux de lutte contre la dégradation des sols.
Osama Faqeeha, vice-ministre de l'Environnement et conseiller auprès de la présidence de la COP16 de la CCD, a déclaré : «Si la communauté internationale veut restaurer les terres à l'échelle requise, le secteur privé doit tout simplement augmenter ses investissements.»
Il a déclaré que les dernières conclusions de la CCD montrent un déficit de financement inquiétant dans les efforts de lutte contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse.
Les conclusions de la CCD des Nations unies ont mis en évidence le coût de l'inaction, l'économie mondiale risquant de perdre 23 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro) d'ici à 2050 en raison de la dégradation des sols, de la désertification et de la sécheresse.
M. Faqeeha a souligné la responsabilité du secteur privé, ajoutant: «Pendant des décennies, les entreprises ont profité des terres. Le moment est venu d'adopter la restauration et d'investir dans la protection future des fondations des entreprises, des industries et des économies entières.»
Lors de la COP16 à Riyad, M. Faqeeha a souligné que l'Arabie saoudite s'efforçait de mobiliser les secteurs public et privé afin d'«encourager les investissements et, en fin de compte, d'aider à débloquer une économie de restauration potentielle de plusieurs billions de dollars».
Lors de la conférence de presse d'ouverture de la COP16, le 2 décembre, M. Faqeeha a déclaré que les entreprises pouvaient apporter leur contribution en investissant dans les infrastructures et en intégrant la résistance à la sécheresse, la gestion durable des terres et la résilience climatique dans leurs activités.
Le vice-ministre a souligné que la protection de l'environnement devait devenir un élément central de la stratégie des entreprises: «Il faut que le secteur privé apporte une contribution financière visible et tangible en matière de conservation des terres.»
Ses appels à une plus grande implication du secteur privé s'inscrivent dans le cadre des initiatives environnementales croissantes de l'Arabie saoudite, soulignant la nécessité d'une collaboration entre le gouvernement et les entreprises pour relever les défis écologiques urgents.
Le ministre saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture et président de la COP16, Abdelrahman al-Fadli, a prononcé le discours d'ouverture du forum Business for Land: «Grâce à notre présidence de la COP16, nous nous efforcerons de faire de cette conférence un tremplin pour renforcer les partenariats publics et privés et créer une feuille de route pour réhabiliter 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici à 2030.»
Le forum Business for Land, organisé dans le cadre du Jour de la terre, a rassemblé des dirigeants d'entreprises, de gouvernements et de la société civile afin d'examiner le rôle des finances, des politiques et des entreprises privées dans la lutte contre la dégradation des terres.
«Nous devons vraiment examiner toute la gamme des capitaux disponibles, qu'il s'agisse de philanthropie, de responsabilité sociale des entreprises, de financement du développement, de financement mixte, de subventions, de capital-investissement ou de capital classique, et voir comment nous pouvons continuer à développer de nouvelles opportunités», a déclaré Gim Huay Neo, directeur général du Forum économique mondial.
Les discussions menées à l'occasion du Jour de la terre ont également mis en lumière les défis particuliers auxquels sont confrontés les parcours, ces prairies naturelles qui assurent la subsistance du bétail et de la faune sauvage tout en constituant un réservoir de carbone essentiel.
Selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, les terres de parcours représentent 54% de l'ensemble de la couverture terrestre, mais sont confrontées à une dégradation aiguë, plus de 50% d'entre elles étant déjà dégradées.
S'exprimant sur l'importance de préserver ces écosystèmes, M. Faqeeha a déclaré: «Les parcours constituent un écosystème vital pour les populations du monde entier, car ils leur permettent de vivre et de gagner leur vie.»
Il a ajouté: «L'appauvrissement continu de ces terres vitales est à l'origine de l'insécurité alimentaire, du changement climatique, de la perte de biodiversité et des migrations forcées.»
Les discussions sur le thème de la protection et de la restauration des parcours ont permis aux participants de découvrir des solutions scientifiques pour lutter contre la dégradation des terres, en soulignant le rôle de la finance dans l'économie circulaire.
Synergies des conventions de Rio
Le Jour de la Terre a également été marqué par le dialogue sur les synergies de la Convention de Rio, qui s'est appuyé sur les progrès réalisés plus tôt dans l'année lors d'événements mondiaux, notamment l'Assemblée générale des Nations unies, la COP16 de la CDB en Colombie et la COP29 en Azerbaïdjan.
Le dialogue s'est concentré sur les défis interconnectés de la dégradation des terres, de la perte de biodiversité et du changement climatique, en explorant des solutions partagées pour aborder ces questions critiques.
Efforts locaux en matière de durabilité
Le Fonds de développement agricole du Royaume met en avant son engagement en faveur de la durabilité environnementale et de l'agriculture durable lors de la COP16.
En participant activement aux sessions de la conférence et à l'exposition, le FDA met l'accent sur la restauration du couvert végétal, l'utilisation rationnelle de l'eau et l'optimisation de l'énergie.
Le porte-parole Habib Abdallah al-Chammari a souligné le soutien du fonds à des initiatives telles que le Programme de développement rural agricole durable, qui finance les agriculteurs ruraux afin d'optimiser l'utilisation durable des ressources agricoles et hydriques, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.
M. Al-Chammari a également indiqué que le FAD soutenait les technologies agricoles modernes, l'agriculture biologique et la transformation des aliments afin de réduire les déchets et d'améliorer la sécurité alimentaire locale.
Avec des investissements dans des technologies de pointe telles que l'intelligence artificielle et la robotique, et des projets de production de plants d'arbres indigènes en utilisant de l'eau recyclée, les efforts du FAD s'alignent sur les thèmes plus larges de la durabilité et de l'innovation de la COP16.
La COP16 de la CCD, qui se tiendra du 2 au 13 décembre 2024 au Boulevard Riyadh World, marque le 30e anniversaire de la CCD sur le thème «Notre terre. Notre avenir.» La conférence vise à favoriser l'action multilatérale sur des questions essentielles, notamment la résilience à la sécheresse, le régime foncier et les tempêtes de sable et de poussière.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com