WASHINGTON: La page du procès Trump tournée, Joe Biden se place au centre de la scène et prend les Américains à témoin mardi soir en vantant les mérites de son gigantesque plan de sauvetage de l'économie de 1 900 milliards de dollars.
Depuis la ville de Milwaukee, dans le Wisconsin, le président américain répondra aux questions d'Américains lors d'un « Town hall » sur CNN, réunion publique destinée à expliquer pourquoi, face aux ravages de la Covid-19, il a décidé d'aller « vite », sans attendre un consensus au Congrès.
Après une série de décrets, à la portée souvent symbolique, visant à marquer la rupture avec Donald Trump, il sait qu'il est très attendu sur ce dossier.
Jeudi, il se rendra dans le Michigan pour visiter une usine Pfizer qui produit des vaccins. Et il a affiché dès mardi matin sa volonté de faire, plus que jamais, de la pandémie sa priorité absolue.
« Avant de prendre mes fonctions, j'avais annoncé comme objectif 100 millions de vaccinations dans les 100 premiers jours. Avec les progrès que nous accomplissons, je pense que nous allons non seulement l'atteindre mais le dépasser », a-t-il tweeté.
Before I took office, I set a big goal of administering 100 million shots in the first 100 days. With the progress we’re making I believe we’ll not only reach that, we’ll break it.
— President Biden (@POTUS) February 16, 2021
S'il peut se vanter d'avoir mis de l'ordre dans la réponse fédérale, nombre d'experts avaient cependant souligné dès le départ que son objectif initial manquait singulièrement d'ambition et serait atteint bien avant avant la date annoncée.
Selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), quelque 52 millions de doses de vaccins ont été administrées, et le rythme quotidien est désormais de 1,6 million de doses.
Trump très discret
Avec plus de 485 000 décès, les Etats-Unis sont le pays qui affiche le plus lourd bilan. Mais depuis le pic du 8 janvier, les courbes de cas positifs, d'hospitalisations et de décès sont en baisse marquée et continue.
Après avoir un temps affirmé qu'il chercherait à emporter l'adhésion des républicains du Congrès, Joe Biden a de facto renoncé, mettant en avant la « douleur » des Américains qui attendent « l'aide de leur gouvernement ».
Les démocrates, qui contrôlent désormais la Chambre des représentants et le Sénat, avancent à marche forcée, au risque d'écorner l'image d'un Biden capable de transcender les clivages de Washington et de rassembler l'Amérique.
Sur le fond, les républicains jugent la somme défendue par la Maison Blanche trop élevée et contestent certaines mesures de ce projet. La taille de ce plan ne fait pas non plus l'unanimité dans le camp démocrate.
Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et principal conseiller économique de Barack Obama, a mis en garde: s'il est « admirablement ambitieux », le plan Biden n'est pas sans risque et pourrait déclencher « des pressions inflationnistes inédites depuis une génération ».
Donald Trump reste, lui, relativement discret depuis son club de Mar-a-Lago, en Floride.
Après son acquittement par le Sénat, qui le jugeait pour son rôle dans les violences du 6 janvier au Capitole, il s'est contenté d'un simple communiqué.
S'il a assuré que le « mouvement » Make America Great Again avait de beaux jours devant lui, il n'a rien dévoilé de sa stratégie pour les mois à venir.
Aucune conférence de presse de l'ancien vibrionnant président n'a été annoncée à ce jour.