Biden à l'Iran: Nous ne lèverons pas les sanctions

Le président américain Joe Biden s’est montré intraitable sur la marche à suivre (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s’est montré intraitable sur la marche à suivre (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 février 2021

Biden à l'Iran: Nous ne lèverons pas les sanctions

  • Joe Biden a prévenu qu'il ne ferait pas le premier pas vers l'Iran en levant les sanctions américaines, comme l'ont encore réclamé dimanche les dirigeants iraniens
  • Les Etats-Unis ont conclu en 2015, après de longues et difficiles négociations, un accord avec l'Iran censé l'empêcher de se doter de la bombe atomique

WASHINGTON: Joe Biden a prévenu qu'il ne ferait pas le premier pas vers l'Iran en levant les sanctions américaines, comme l'ont encore réclamé dimanche les dirigeants iraniens, dans un duel à distance qui présage d'une reprise du dialogue très difficile.

Interrogé par la chaîne CBS sur la possibilité de lever les sanctions pour convaincre Téhéran de revenir à la table des négociations afin de sauver l'accord sur le nucléaire iranien, le nouveau président des Etats-Unis a clairement répondu : « Non ».

Et à la journaliste qui lui demandait si les Iraniens devaient « d'abord cesser d'enrichir de l'uranium », il a répondu avec un hochement de tête, selon un extrait de cet entretien dont l'intégralité devait être diffusée dimanche après-midi.

Les Etats-Unis et les autres grandes puissances (Chine, Russie, Allemagne, France et Royaume-Uni) ont conclu en 2015, après de longues et difficiles négociations, un accord avec l'Iran censé l'empêcher de se doter de la bombe atomique.

Mais Donald Trump a retiré Washington de cet accord trois ans plus tard, jugeant qu'il était insuffisant sur le plan nucléaire et aussi pour contrer les autres « activités déstabilisatrices » de la République islamique. L'ex-président a rétabli puis durci toutes les sanctions contre l'Iran qui avaient été levées en échange de ses engagements nucléaires, et Téhéran a en retour commencé à s'affranchir de ces restrictions.

Joe Biden a promis de revenir dans l'accord de 2015, à la condition que l'Iran renoue d'abord avec ses engagements.

Depuis qu'il est entré à la Maison Blanche le 20 janvier, la communauté internationale attend de savoir comment il entend tenir sa promesse, dès lors que les Iraniens réclament, eux, une levée préalable de toutes les sanctions.

« Politique définitive »

Ce dialogue de sourds s'est poursuivi dimanche.

Le président américain s'est montré intraitable sur la marche à suivre, et le guide suprême iranien Ali Khamenei a également campé sur ses positions.

« S'ils veulent que l'Iran retourne à ses engagements (...) les Etats-Unis doivent entièrement lever les sanctions, dans la pratique et non sur le papier », a affirmé dimanche l'ayatollah dans un discours télévisé. « Nous vérifierons ensuite si dans les faits les sanctions ont été levées correctement », a-t-il prévenu, assurant qu'il s'agit-là de « la politique définitive de la République islamique ».

Pour l'instant, donc, les deux pays ennemis s'observent et font monter les enchères.

Le nouveau gouvernement américain reste volontairement vague sur la manière dont il entend procéder. A tel point que Joe Biden a totalement occulté ce dossier jeudi dans son premier discours de politique étrangère, alors même qu'il a été présenté par son équipe comme une « priorité cruciale ».

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a lui parlé vendredi avec ses homologues allemand, français et britannique pour présenter un front commun avec les trois signataires européens qui ont toujours dénoncé le retrait unilatéral de Donald Trump. Et il a nommé un émissaire chargé de l'Iran, Rob Malley.

En coulisses, et en attendant un premier contact direct entre Washington et Téhéran, les grandes manœuvres sont donc lancées pour sauver l'accord sur le nucléaire.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a réaffirmé ces derniers jours que les Américains devaient d'abord « démontrer leur bonne foi ». Mais il a aussi suggéré que les Européens pourraient « chorégraphier » les concessions des deux pays, qui pourraient elles-mêmes être « synchronisées » ou « coordonnées ».

Le temps presse de toutes parts, d'autant que le 21 février, l'Iran pourrait restreindre l'accès des inspecteurs internationaux à ses sites, une ligne rouge qui risque de braquer tous les autres signataires.

Mohammad Javad Zarif a tenté dimanche de relativiser ce risque, tout en s'en servant comme d'un levier pour  tenter de faire pression sur Washington.

« Cela ne signifierait pas que la porte serait totalement refermée, car si les Etats-Unis et leurs partenaires reviennent dans l'accord, et le respectent pleinement, l'Iran reviendra sur ces décisions », a-t-il dit sur la chaîne CNN. « Mais il est évident qu'il serait beaucoup plus simple pour les Etats-Unis de tenir leurs engagements le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.