AL-MUKALLA: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen va tenter d’atténuer l’impact du dernier rapport de l’ONU, et qui nuit à la réputation de la Banque centrale et au système bancaire du pays en général, a déclaré un haut responsable du gouvernement à Arab News.
«Après avoir lu le rapport, nous sommes très préoccupés à l’égard de la réputation de la Banque centrale et son impact sur les taux de change, les citoyens et l’économie», révèle le responsable du gouvernement, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat car il n’était pas autorisé à informer les journalistes.
Le groupe d'experts de l'ONU qui surveille les sanctions internationales dans le Yémen ravagé par la guerre, déclare dans son dernier rapport que la Banque centrale du Yémen, installée à Aden, a détourné des millions de dollars des dépôts saoudiens, destinés à acheter de la nourriture, en les détournant vers un groupe de commerçants locaux.
Mercredi, des responsables du gouvernement yéménite ont tenu une réunion virtuelle avec des experts de l'ONU dans le but de corriger certains points du rapport, a rapporté l'agence de presse officielle SABA.
Les responsables yéménites ont affirmé aux experts de l'ONU que le document contient «des informations et des conclusions inexactes» sur les déboursements des dépôts saoudiens. Ils ont blâmé les responsables de l'ONU pour pas avoir demandé de rencontrer les autorités yéménites compétentes avant de publier un tel rapport, a déclaré SABA.
Les responsables de la Banque centrale ont aussi tenu une réunion virtuelle avec les experts de l'ONU dans le même but. Ils ont émis des réserves sur les accusations de corruption et de blanchiment d’argent qui figurent dans le rapport, et ont demandé aux experts de l’ONU de corriger toute fausse information.
Selon les médias officiels, les deux parties ont convenu de se rencontrer de nouveau, et d'examiner le rapport en se basant sur des réponses et des éclaircissements fournis par le côté yéménite.
Dans un document de huit pages consulté par Arab News, la Banque centrale explique que plusieurs institutions yéménites et saoudiennes étaient mises au courant des procédures de dépenses «transparentes» des dépôts saoudiens. Elle ajoute avoir été contrainte de donner des «primes» aux commerçants locaux pour renforcer leur confiance.
L’institution financière indique que les Houthis soutenus par l'Iran ont interdit aux banques dans les zones sous leur contrôle de faire des transactions avec les dépôts saoudiens. Ils auraient imposé des taxes sur les produits de base essentiels qui pénétraient sur leur territoire à partir de zones contrôlées par le gouvernement, ce qui en a fait grimper les prix.
«Toutes les transactions financières reliées aux dépôts saoudiens se sont basées sur un mécanisme clair, transparent et équitable qui respecte toutes les normes bancaires et commerciales étrangères», explique rapport de la Banque.
Le Parlement yéménite a récemment formé un comité de plusieurs économistes yéménites pour enquêter sur les allégations de corruption de l'ONU concernant la Banque centrale d'Aden. Il est dirigé par le président de la Commission économique du Parlement arabe, Insaf Mayo.
Parallèlement, le gouvernement du Yémen a déclaré que la Banque mondiale a alloué 20 millions de dollars pour la réparation des routes et des infrastructures de base à travers le pays.
Selon l'agence de presse officielle, le directeur exécutif et doyen du conseil d'administration, Merza Hasan, a affirmé au ministre yéménite de la planification, Waed Bathib, que l’institution de bailleurs de fond soutiendrait la Banque centrale et le système bancaire au Yémen en y déposant ses subventions.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com