DUBAÏ: Les ministres de l'Énergie de l'alliance des producteurs de pétrole, OPEP+, et qui est dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie, ont fait part de leur optimisme prudent au sujet des marchés mondiaux du pétrole en 2021.
Réunis virtuellement sous l’égide de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à Vienne, les ministres conviennent que «si les perspectives économiques et la demande de pétrole restent nébuleuses pour les prochains mois, la distribution progressive des vaccins dans le monde est un facteur positif pour le reste de l'année, et va stimuler l'économie mondiale ainsi que la demande du pétrole».
Les ministres de l'Énergie ont sommé les membres de l'alliance, qui regroupe 23 pays, de ne pas relâcher leur vigilance face à la reprise des prix du pétrole, et de ne pas opter pour des augmentations rapides de la production dans ce contexte de difficultés économiques.
Ils sont plutôt incités à «rester vigilants et flexibles, compte tenu des conditions incertaines du marché, et à rester sur la voie fixée et qui a jusque-là porté ses fruits».
Cette réunion était la dernière des sessions mensuelles régulières du comité de suivi ministériel conjoint de l’OPEP+, qui évalue les conditions du marché par rapport à ses membres.
Le comité n'a pas le pouvoir de changer la politique de l'OPEP+, mais ses conclusions donnent le ton à la réunion où seront prises les décisions le mois prochain.
Les marchés mondiaux du pétrole ont été stabilisés cette année par la décision surprise de l'Arabie saoudite de couper 1 million de barils supplémentaires de sa production mensuelle. La mesure est entrée en vigueur cette semaine, ce qui a entraîné une flambée des prix.
Le Brent, la référence mondiale en termes de qualité et de prix, a connu une autre bonne journée et a dépassé les 58 dollars le baril, son plus haut niveau en 12 mois.
«Le comité reconnaît, avec gratitude, l'importante réduction volontaire effectuée par l'Arabie saoudite, qui a commencé le 1er février 2021 et doit durer deux mois. C’est une illustration de son leadership, ainsi que de la nécessité de maintenir une approche flexible et préventive de la part de tous les membres», ont indiqué les ministres.
Le mois dernier, les membres de l'OPEP+ ont de nouveau réussi haut la main à se conformer aux objectifs de réductions historiques atteints l'année dernière, et qui ont joué un rôle décisif dans le rééquilibrage des marchés mondiaux.
Près de 2,1 milliards de barils de pétrole ont été retirés d'un marché fragile depuis avril dernier. La demande reste terrassée par les mesures de confinement relatives la pandémie de Covid-19, ainsi que par les restrictions des voyages, ont expliqué les ministres.
Le dispositif de compensation de la surproduction pour les pays qui n’ont pas respecté leurs quotas a aussi été établi. Ces membres devront compenser les écarts dans le mois qui suit.
Les participants «se sont réengagés à se conformer, et à compenser les déficits précédents. Ils ont par ailleurs souligné l'importance d'accélérer le rééquilibrage du marché sans tarder. Les progrès du Nigéria à cet égard ont été bien appréciés», ont témoigné les ministres.
Les réserves de pétrole des pays développées qui chutent pour le cinquième mois consécutif affectent la reprise des marchés mondiaux.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com