DUBAÏ: L'Arabie saoudite a exhorté ses homologues de l'Opep+ à faire preuve de «prudence et de responsabilité» dans leurs politiques relatives au marché pétrolier; plusieurs pays se confinent de nouveau, ce qui affecte la demande en ce début d'année.
Le ministre de l’Énergie du Royaume, le prince Abdel Aziz ben Salmane, a déclaré aux ministres lors d’une première réunion mensuelle de décideurs pétroliers que «le niveau d’incertitude reste élevé dans le monde».
Il affirme que la nouvelle variante de la maladie est un développement inquiétant et imprévisible. De nombreuses régions du monde ont vu leurs taux de contamination augmenter dangereusement. La nouvelle vague de confinements et de restrictions subséquentes aura inévitablement un impact sur le rythme de la reprise économique dans ces pays.
«Je vous exhorte donc aujourd'hui à ne pas tenir pour acquis les progrès réalisés par notre groupe au cours de cette dernière année. Ne mettez pas en péril ce que nous avons réalisé pour un bénéfice instantané mais illusoire», a-t-il ajouté.
La réunion s’interrogeait sur l’occasion d’appliquer ou non une augmentation de l'offre de l'Opep+ de 500 000 barils ce mois-ci, suivie d'une hausse similaire en février. Un nombre d’exportateurs de pétrole estiment que la récente hausse des prix du pétrole laisse une certaine marge de manœuvre pour accroître l'offre.
Le Brent Crude, référence mondiale en termes de qualité et de prix, a atteint les 52,47 dollars/baril au moment où le prince s’exprimait, son plus haut niveau environ depuis mars, avant que la pandémie ne décime la demande énergétique mondiale.
Selon les termes d’un accord historique conclu en avril qui a exécuté la réduction d'offre la plus considérable de l’histoire, les producteurs doivent procéder à une augmentation de 2 millions de barils par jour à partir du début de 2021. L'Opep+ a cependant obtempéré à la demande, principalement saoudienne, de reporter la hausse de la quantité totale prévue, préférant opter pour un examen mensuelle des conditions du marché.
«Notre collaboration nous a aidés à gravir une pente raide vers le rééquilibrage des marchés pétroliers dans le monde, après les chocs de l'année dernière. À présent que la lumière apparaît au bout du tunnel, nous devons éviter à tout prix la tentation de relâcher notre détermination», a déclaré le prince.
Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, fait écho à la prudence saoudienne. Il précise que les perspectives de la demande de pétrole en 2021 sont «très mitigées», et qu'il «faut encore jongler avec les innombrables risques de ralentissement».
Le prince Abdel Aziz témoigne de cette atmosphère d’incertitude. «La demande mondiale de pétrole est encore bien en deçà de ce qu'elle était au début de l'année dernière. Le carburant destiné au transport, celui de l'aviation spécifiquement, reste particulièrement vulnérable».
L'Opep+ peut maintenir les niveaux actuels de production pour encore un mois, avec une marge pour augmenter ou diminuer la production.
«Tel que convenu lors de notre dernière réunion, nous devons conserver la flexibilité nécessaire pour répondre aux événements au fur et à mesure qu'ils se produisent, et faire les ajustements nécessaires pour répondre aux besoins du marché. Nous devrions tout mettre en œuvre pour atteindre à la fois une conformité totale et une pleine compensation», ajoute le prince Abdel Aziz.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com