Le sentiment de désespoir est mortel. Il provient de cette impossibilité de changement quelles que soient les actions, les acteurs et les champions. C’est ainsi que se résume la condition arabe contemporaine. Alors que les dixièmes anniversaires du printemps arabe et de leurs défaites se succèdent, souffle sur la région entière un vent soumission fatale qui se répand comme pour nous prouver que nous sommes prédestinés à l’immobilisme. Les jeunes le scandent et leurs aînés approuvent, confirment.
Les Afro-Américains aux États-Unis ont bien connu cette frustration durant de longues années, et leur sentiment se résumait à l’avis suivant: Tant que nous serons noirs de peau, rien ne changera. Il a fallu attendre les années 60 du siècle dernier pour voir bouger les lignes avec le mouvement des droits civiques dirigé par Martin Luther King. Avant l’ère de ce dernier, il semblait certain pour bon nombre d’entre eux que la seule solution était d’émigrer des États-Unis «blancs» vers l'Afrique «noire», en d’autres termes, changer le champ d'action avant de prendre des mesures. C’est dans cette logique et à cette fin particulière que l'État africain du Libéria a été créé, pour devenir une colonie vers laquelle les Noirs américains s'installeraient. Marcus Garvey et les Rastafariens ont également préconisé le «retour en Afrique», là où ils renoueraient avec leurs «racines».
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.